Václav Klaus

Václav Klaus
Václav Klaus
Vaclav Klaus headshot.jpg
Václav Klaus, en 2005.

Mandats
2e président de la République tchèque
Actuellement en fonction
Depuis le 7 mars 2003
(&&&&&&&&&&&031698 ans, 8 mois et 2 jours)
Élection 28 février 2003
Réélection 15 février 2008
Président du gouvernement Vladimír Špidla
Stanislav Gross
Jiří Paroubek
Mirek Topolánek
Jan Fischer
Petr Nečas
Prédécesseur Václav Havel
Vladimír Špidla (intérim)
3e président de la Chambre des députés tchèque
17 juillet 199820 juin 2002
Président Václav Havel
Prédécesseur Miloš Zeman
Successeur Lubomír Zaorálek
1er président du gouvernement tchèque
1er janvier 199317 décembre 1997
Président Václav Havel
Prédécesseur Création de la fonction
Successeur Josef Tošovský
Biographie
Date de naissance 19 juin 1941
Nationalité tchèque
Parti politique Parti démocratique civique (ODS)
Conjoint Livia Mištinová
Diplômé de École supérieure d'économie de Prague
Profession Économiste
Résidence Château de Prague (officielle)
Signature Vaclav Klaus Signature.svg

Coat of arms of the Czech Republic.svg
Présidents de la République tchèque

Václav Klaus [ˈvaːʦlaf ˈklaʊ̯s], né le 19 juin 1941 à Prague, est un homme d'État tchèque.

Premier président du gouvernement tchèque de 1993 à 1997, il est élu président de la République en 2003, succèdant à l'écrivain Václav Havel.

Il est l'un des hommes politiques les plus marquants de cette période, en particulier après la scission de la Tchécoslovaquie d'avec la Slovaquie, en 1993.

Sommaire

Biographie

Jeunesse et études

Klaus, est né à Prague dans le quartier de Vinohrady, il sort diplômé de l'École supérieure d'économie de Prague en 1963, et poursuit ses études en Italie (1966) et aux États-Unis (1969). Lors du Printemps de Prague, il rentre en République socialiste tchécoslovaque et écrit des articles économiques dans Tvář, journal réformiste et non-communiste. Il poursuit ses études à l'Institut d'économie de l'Académie des Sciences tchécoslovaque (institut d'État), qu'il quitte après des pressions politiques. Il rentre alors à la Banque d'État de Tchécoslovaquie en 1970, plus particulièrement chargé du secteur stratégique des devises dites dures. Il rejoint en 1987 l'Institut des prédictions de l'Académie des Sciences de Tchécoslovaquie, institut d'État aux tendances politiques pro-perestroïka. En 1995, son alma mater, l'École supérieure d'économie de Prague, lui décerne le titre de professeur de finance.

Il est docteur honoraire de plus de 50 établissements et a écrit plus d'une vingtaine de livres sur des sujets économiques, politiques ou sociaux. Il est membre de la Société du Mont Pèlerin, une organisation internationale de promotion du libéralisme et collabore au Cato Journal, journal du CaTo Institute, un think tank libertarien américain.

Carrière politique

Václav Klaus, le 1er septembre 2005.

Débuts au ministère des Finances de la Tchécoslovaquie (1989)

Václav Klaus entre en politique peu après la Révolution de velours que connut la Tchécoslovaquie en 1989. Fort de son expérience d'économiste, il est nommé ministre fédéral des Finances de Tchécoslovaquie. En avril 1991, il devient membre fondateur du Parti démocratique civique (ODS, Občanská demokratická strana), le principal parti de la droite libérale. Il restera président de l'ODS jusqu'à l'automne 2002.

Président du gouvernement (1993-1997)

En juin 1992, l'ODS gagne les élections en République tchèque avec un programme réformateur alors qu'en Slovaquie c'est le parti nationaliste HZDS (Hnutie za demokratické Slovensko, mouvement pour une Slovaquie démocratique) de Vladimír Mečiar, ancien boxeur et membre important de la StB. La République fédérale tchèque et slovaque ne survit pas aux divergences politiques et les deux chefs de gouvernements s'accordent, sans consultation populaire, sur la fin de la Fédération et le partage de ses avoirs. Klaus et Mečiar créent un gouvernement fédéral provisoire qui doit se charger de diviser le pays, ce qui est réalisé au 1er janvier 1993, malgré l'opposition farouche du président de la République de l'époque, Václav Havel.

Klaus reste à son poste de président du gouvernement dans la nouvelle Tchéquie après la scission du pays et se voit réélu en 1996, même si l'ODS subit une perte d'influence au Parlement et que le gouvernement éprouve de plus en plus de difficultés à régler les problèmes économiques. À l'automne 1997, Klaus et son gouvernement doivent démissionner, officiellement suite au scandale du financement de l'ODS. Klaus est par la suite innocenté des faits qui avaient entraîné sa démission.

L'enthousiasme affiché de Václav Klaus pour l'économie de marché est souvent critiqué par les tenants du libéralisme[réf. nécessaire], qui regrettent entre autres son manque d'intérêt pour la mise en place d'un cadre légal, notamment en ce qui concerne la lutte contre la corruption et le respect des droits de propriété. Klaus a ainsi déclaré : « je ne connais pas d'argent qui soit sale »[réf. nécessaire].

Président de la Chambre des députés (1998-2002)

L'ODS perd les élections législatives en 1998 et Miloš Zeman, président du parti social-démocrate tchèque (ČSSD) remplace Klaus au poste de président du gouvernement. Le ČSSD est cependant minoritaire, et, pour gouverner, doit passer un « accord d'opposition » (opoziční smlouva) avec l'ODS. Klaus devient ainsi président de la Chambre basse du Parlement (Poslanecká sněmovna).

L'ODS perd à nouveau les élections législatives en juin 2002. Après avoir tergiversé, Klaus démissionne de son poste de président de l'ODS, probablement « aidé » par les caciques d'un parti qui vient d'essuyer plusieurs défaites consécutives[réf. nécessaire]. Il est alors élu à l'unanimité président d'honneur de l'ODS.

Président de la République tchèque (depuis 2003)

Après plus de cinq années passées dans l'opposition, Klaus est élu président de la République tchèque par les deux Chambres du Parlement le 28 février 2003, remplaçant à ce poste Václav Havel qui fut l'un de ses plus ardents opposants depuis la scission de 1993. Pour cette élection, l'ODS ne disposait initialement pas de suffisamment de voix pour faire élire son candidat. Mais après deux tours infructueux, Klaus reçut 142 voix sur 281. Le CSSD, majoritaire, miné par les rivalités, ne trouvait pas de candidat commun ; avec l'aide du groupe communiste, qu'Havel avait ostracisé, de quelques dissidents du ČSSD et même d'éléments des chrétiens-démocrates de la KDU-ČSL, Klaus parvient à rassembler les voix nécessaires pour être élu. Peu après son investiture, le nouveau président jouit d'une popularité très élevée en République tchèque, allant de 70 à 82% d'opinions favorables.

Candidat à un second mandat pour l'élection présidentielle de 2008, soutenu par son parti, l'ODS, il réunit sur son nom, au troisième tour de scrutin, 141 voix sur les 279 députés et sénateurs qui ont pris part au vote. Il bat ainsi son rival, l'économiste libéral Jan Švejnar, soutenu par les Verts gouvernementaux et les sociaux démocrates appartenant à l'opposition, qui a quant à lui, été soutenu par 111 parlementaire. Quant à la candidate communiste Jana Bobošíková, elle a finalement retiré sa candidature avant le troisième tour de scrutin[1].

Prises de position

Politique européenne

Václav Klaus est généralement connu pour son euroscepticisme, même s'il refuse cette étiquette commode pour le mot de « réaliste ». Il a particulièrement marqué sa différence lors de l'adhésion de la République tchèque à l'Union européenne le 1er mai 2004 en bannissant le drapeau européen du château présidentiel de Prague. Il a également multiplié les déclarations contre la Constitution européenne. Il faut préciser néanmoins que Václav Klaus a été et demeure favorable au maintien de la République tchèque au sein de l'Union européenne. Dans son discours au Parlement européen du 19 février 2009, il apparaît qu'il considère l'Union européenne comme nécessaire et utile, mais il désapprouve la manière dont ses dirigeants, non élus, les « technocrates » de Bruxelles, la gouvernent sans aucune participation populaire ni alternative possible, organisation qu'il rapproche de celle de l'ancienne URSS[2]. Il condamne sévèrement le « déficit démocratique » de l'Union européenne.

En 2009, il refuse de signer la ratification du traité de Lisbonne en expliquant notamment que la Charte des Droits fondamentaux pourrait remettre en cause les décrets Beneš qui avaient exproprié et expulsé 3 millions d'Allemands des Sudètes après la seconde guerre mondiale. Cet argument est considéré comme faux par plusieurs hommes politiques européens[3]. Néanmoins, le 3 novembre de la même année, il signe le traité après avoir obtenu une exemption concernant la Charte des Droits fondamentaux et que la Cour constitutionnelle tchèque a jugé le traité conforme à la loi fondamentale du pays. Il déclare lors de son point presse que: « Avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, la République tchèque va cesser d'être un État souverain »[4].

Václav Klaus ne cache pas son admiration pour l'ancien premier ministre britannique Margaret Thatcher. S'opposant au député Vert Daniel Cohn-Bendit, il dénonce l'attitude des eurodéputés qui lui rappele « la façon dont parlaient les Soviétiques »[5].

Inaugurant en 2009 la présidence de l'Union européenne par la République tchèque, il déclare encore marquant son scepticisme : « Un petit pays n'a d'influence sur rien ».

Commentant la crise économique, Václav Klaus s'en prend à l'idée d'une monnaie européenne unique et « à [la] centralisation anti-démocratique de l'Europe »[6].

Opinions sur le réchauffement climatique

En 2007, Václav Klaus a publié Planète bleue en péril vert, en réponse au film d'Al Gore (Une vérité qui dérange), dans lequel il accuse les « environnementalistes » de propager une idéologie « aussi dangereuse que le communisme », qui selon lui « menace la liberté, la démocratie, et la prospérité ». Il pointe en particulier les risques que représente selon lui l'environnementalisme pour la liberté de l'homme. Ainsi, invité à l'ONU pour la conférence internationale sur le changement climatique, il prononça le 4 mars 2008 un discours intitulé L'alarmisme écologiste est une menace pour la liberté[7]. Il rappelle qu’il n’y a pas de consensus scientifique réel en faveur de l’hypothèse du réchauffement climatique d’origine humaine.

Pour les mêmes raisons, il refusera de signer la loi sur les sources d'énergie renouvelable argumentant du danger lié à l'augmententation du prix de l'énergie électrique et du caractère dévastateur pour la nature de certains projets. La loi sera votée suscitant un financement important de groupes financiers dans le photovoltaïque et un brusque amendement de la loi fin 2010 faisant suite aux annonces d'augmentation massive du prix de l'électricité, augmentations supportées par les citoyens tchèques.

Critiques

Václav Klaus reste l'objet de nombreuses critiques ; parmi les plus répandues, l'on peut citer son arrogance, son application ostensiblement rigide de certains principes économiques, sa constante et active tolérance de la corruption[réf. nécessaire], ses liens avec de nombreux anciens du StB - l'ancienne Sécurité d'État communiste, comme par exemple Václav Junek[réf. nécessaire] (actif en France dans les années 1980), ainsi qu'un passé aux nombreuses zones d'ombre[réf. nécessaire]. Les positions plus qu'ambivalentes du Klaus d'après 1989 sur le communisme, à la fois dans l'histoire nationale et comme parti actuel, font également l'objet de critiques, et ce notamment de la part de la petite minorité de Tchèques que constituent les anciens dissidents. Le président a ainsi publié à ce propos des articles louant la « zone grise » de la majorité de la population (lui valant ainsi l'estime reconnaissante de celle-ci) et ses liens avec le communisme, tout en condamnant les dissidents comme Havel pour leur « condescendance » ; dans un autre article, Václav Klaus se déclare « non communiste » mais pas anti-communiste, qualificatif qu'il rejette comme « facile et superficiel ». Cela ne l'empêchera pas, chaque fois que cela lui sera utile, de dénoncer l'appartenance passée au parti communiste tchécoslovaque de certains de ces adversaires politiques, comme Pavel Telička.

Les déclarations de Klaus qualifiant de « centre de réhabilitation par le travail » un camp de concentration tchèque[réf. nécessaire]destiné, pendant la Seconde Guerre mondiale, à la population tzigane (Roma), ou ses propos dérogatoires sur les organisations non-gouvernementales, continuent à alimenter la polémique. Du côté de ses partisans, on juge au contraire que Klaus est l'un des rares hommes politiques tchèques de la décennie passée à posséder les capacités intellectuelles et le « dévouement » nécessaire pour en faire un homme d'État.

La popularité de Klaus dans les sondages d'opinion connut une croissance supplémentaire pendant le premier semestre de 2003, non seulement grâce aux prises de position mentionnées ci-dessus, mais aussi à cause de son opposition affichée à l'invasion de l'Irak et de ses critiques virulentes envers l'intégration européenne.

Les partisans de l'intégration européenne reprochent à Václav Klaus ses envolées europhobes et sa recherche de la satisfaction facile de l'électorat, ce aux dépens d'un projet à long terme pour la République tchèque.

Bibliographie

  • Planète bleue en péril vert, qu'est-ce qui est en danger aujourd'hui : le climat ou la liberté ?, IREF, 2009 (ISBN 978-2357970007)

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe


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