- Vladimir Ghika
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Vladimir Ghika, né à Constantinople le 25 décembre 1873 et mort à Jilava (près de Bucarest) le 17 mai 1954, était un prince roumain d'origine orthodoxe qui se convertit au catholicisme romain et fut ordonné prêtre. Diplomate du Saint-Siège, fondateur d'hospices, adversaire du nazisme comme du communisme, il fut arrêté à près de 80 ans et mourut en prison. Son procès de béatification est en cours.
Sommaire
Biographie
Vladimir Ghika était le cinquième enfant du prince Jean Ghika et de son épouse, née Alexandrine Moret de Blaremberg. Il appartenait à la dynastie des princes Ghica, qui régnèrent sur la Moldavie et la Valachie du XVIIe au XIXe siècle. Son grand-père était Grigore V Ghica.
Élevé dans la religion orthodoxe comme le reste de sa famille, il fit ses études à Paris, où son père était ambassadeur de Roumanie, puis à Rome, où il se convertit au catholicisme en 1902 et obtint deux doctorats, l'un en philosophie et l'autre en théologie.
De retour en Roumanie, il fonda un dispensaire des Filles de la Charité et organisa en 1913 un lazaret pour les victimes du choléra. Il regagna Paris quelques années plus tard et fut ordonné prêtre le 7 octobre 1923 par l'archevêque de Paris, le cardinal Louis-Ernest Dubois, qui lui accorda l'autorisation de célébrer la messe selon les deux rites, romain et byzantin. À Paris, l'abbé Ghika s'installa d'abord chez les Lazaristes de la rue de Sèvres. Il était aussi un ami proche de Jacques Maritain, d'Emmanuel Mounier, de Paul Claudel, de Charles Du Bos, d'Yves Congar et, d'une manière plus générale, des intellectuels catholiques qui se retrouvaient autour des Maritain et des Bénédictines de la rue Monsieur. Il choisit alors de vivre parmi les déshérités et partit exercer son apostolat dans un bidonville de Villejuif.
En 1931, le pape Pie XI le nomma protonotaire apostolique et l'envoya en mission au Japon puis en Argentine. Quand éclata la Seconde Guerre mondiale, Mgr Ghika sollicita l'autorisation, qui lui fut accordée, de rentrer à Bucarest. En liaison avec la nonciature, il s'occupa principalement des réfugiés polonais qui avaient fui l'invasion nazie[1], et pendant plusieurs années il se consacra aux plus démunis. Arrêté en 1952 par la police communiste, il subit un simulacre de procès en même temps que cinq autres prêtres[2] et fut condamné à trois ans d'incarcération. Il mourut le 17 mai 1954 à l'infirmerie de la prison de Jilava.
Son buste a été exécuté par le statuaire Philippe Besnard.
Notes
- Élisabeth de Miribel, La Mémoire des silences, Fayard, 1987, p. 139.
- Élisabeth de Miribel, op. cit., p. 157 sqq.
Publications
- Méditation de l'Heure sainte, 1912
- Pensées pour la suite des jours, Beauchesne, 1923
- Les Intermèdes de Talloires, 1924
- La Messe byzantine dite de saint Jean Chrysostome, 1924
- La Visite des pauvres, 1923
- La Sainte Vierge et le Saint-Sacrement, 1929
- La Femme adultère, mystère évangélique, pièce de théâtre 1931
- La Souffrance, 1932
- La Liturgie du prochain, 1932
- La Présence de Dieu, 1932
- Entretiens spirituels, Beauchesne
- Derniers Témoignages (présentés par Yvonne Estienne), Beauchesne, 1970
Bibliographie
- Hélène Danubia, Prince et martyr, l'apôtre du Danube, Mgr Ghika, Téqui, 1993
- Jean Daujat, L'Apôtre du XXe siècle, Mgr Ghika, Nouvelles Éditions Latines, 1962
- Suzanne-Marie Durand, Vladimir Ghika, prince et berger, Casterman, 1962
- Yvonne Estienne, Une flamme dans le vitrail, Souvenirs sur Mgr Ghika, éd. du Chalet, 1963
- Michel de Galzain, Une âme de feu, Mgr Vladimir Ghika, Beauchesne, 1961
- Élisabeth de Miribel, La Mémoire des silences : Vladimir Ghika, préface de Maurice Schumann, Fayard, 1987
Voir aussi
Catégories :- Prêtre catholique
- Personnalité roumaine
- Famille des Ghica
- Diplomate roumain
- Nonce apostolique
- Naissance en 1873
- Décès en 1954
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