- Vigiles urbani
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Vigiles urbains
Les Vigiles Urbani, les « yeux de la ville », sont sous la Rome Antique les fonctionnaires chargés de la lutte contre l'incendie et la police. Malgré leur nombre relativement faible, ces soldats jouent un grand rôle dans la vie de la ville. Ils ne sont pas toujours aimés, en raison de leur arrogance et de leur brutalité, comme le dit Juvénal. Mais ils ont aussi de nombreux liens avec les civils. On ne connaît pas de camp pour l’ensemble de la troupe. Ce corps n'a pas de contingent de cavalerie.
Sommaire
Implémentation
Le feu a toujours été un problème à Rome. Sous la République, ces hommes étaient peu nombreux, le corps ne comptait que 600 pompiers. En l'an 6, Auguste lève une taxe de 4% sur la vente d'esclave et fait grandement augmenter leur nombre.
À Rome, ils sont sous le commandement d'un préfet, le praefectus vigilum urbi, nommé dans le rang équestre. Sous le règne de Trajan apparaît un subpraefectus. Le préfet ayant de plus en plus d'attributions juridiques, la présence d'un sous-préfet assure au service cette compétence spéciale qui devait trop souvent manquer à son chef. Le sous-préfet des vigiles avait ses bureaux particuliers, analogues à ceux de son chef de service, mais d'un effectif moins considérable. Le cas échéant, il remplace le préfet. Ce corps est réparti en sept cohortes de 560 hommes commandés par un tribun. Chaque cohorte est divisée en centurie de 70 à 80 hommes et commandée par un centurion princeps et à six simples centurions. Les officiers sont les seuls à appartenir à l'armée proprement dite. Il faut y ajouter les médecins (quatre par cohorte) et les spécialistes. Les cohortes sont doublées à partir de 205 pour couvrir la quarantaine de regiones administrative de la ville.
D'autres Vigiles stationnent dans les port comme à Ostie.
Voir l’article annexe : Casernes des vigiles.Recrutement
Il semble que chaque unité ait occupé un excubitorium, un poste de veille, qui est en même temps un camp, castra. Les premiers vigiles viennent du milieu des affranchis : on les appelle libertini. Assez vite, les pérégrins sont admis dans ces unités, puis des citoyens romains. Au IIe siècle, ces hommes sont des citoyens recrutés majoritairement en Italie, comme les autres soldats de la garnison de Rome ; on ne compte que quelques Africains et Orientaux dans leurs rangs. Les vigiles, qui au départ n'étaient pas considérés comme des soldats, virent leur condition juridique s'améliorer. Du point de vue de l'avancement, les vigiles ne sont pas sur le même pied que l'armée régulière, par contre leur durée du service est de seize ans, comme pour la garde prétorienne contre 25 ans pour les troupes auxiliaires.
Mission
Ils avaient le pouvoir d'agir contre les voleurs, d'assurer le maintien de l'ordre dans la rue, de poursuivre des esclaves en fuite ainsi que des responsabilités dans l’administration et la justice. Les vigiles patrouillait la ville, surtout la nuit, avec leur matériel léger à l'écoute de tout bruit suspect. Leur principale mission était la lutte contre l'incendie, doublé d'une mission de police. Le siège du service, avec les bureaux du préfet et de l'état-major, se trouvait à la caserne de la Ire cohorte des vigiles, dans la partie méridionale du Champ de Mars. C'est dans ce bâtiment que le préfet des vigiles avait ses bureaux et son tribunal ; c'est de là qu'ils partaient toutes les nuits effectuer les rondes réglementaires.
La lutte contre le feu
Lorsqu'un feu était découvert, la lutte se faisait au moyen de seaux, de haches et de pompes pour transporter l'eau, mais également de divers outillages incluant jusqu'à des catapultes permettant de détruire les maisons avant l'arrivée des flammes afin de contenir le foyer de l'incendie ; en outre les aquarii qui supervisaient l'approvisionnement en eau avaient à leur disposition, à Rome, 591 fontaines au Ier siècle, 1 352 au IVe siècle, sans compter les bains et les ressources propres de chaque maison (citernes, viviers, arrivées d'eau dérivant des aqueducs). Une fois les habitations à proximité détruites, ils essayaient de noyer le feu sous l’eau. Chaque insula et chaque domus devait contenir l'équipement pour la lutte anti-incendie. Les vigiles urbani se spécialisaient dans des tâches bien distinctes mais complémentaires : le siphonarius faisait fonctionner les pompes, les emitularii disposait des matelas pour recevoir les habitants qui sautaient des immeubles, les falciarii porteurs de faux et les uncinarii porteurs de grappins étaient chargés de détruire les bâtiments, les centonarii utilisaient des draps enduits de vinaigre qu'ils plaquaient contre les parois en feu pour étouffer les flammes.
Quant aux simples pompiers, appelés milites, ils servaient d'aides à divers postes.
Les soldats du feu avaient également leur chapelain, le victimarius, qui entretenait le culte de l'empereur et des dieux protecteurs de la caserne.
La police de nuit
Sous la Rome impériale, le service de la police nocturne est créé. Il comporte deux éléments essentiels, l'un fixe (les stationes et poste-vigies, un par région), l'autre mobile (les rondes et patrouilles). Le siège du service, avec les bureaux du préfet, de son état-major et le tribunal, se trouvait à la caserne de la Ire cohorte, dans la partie méridionale du Champ de Mars. Le préfet y partait toutes les nuits pour effectuer les rondes règlementaires. Malgré l'importance du corps et l'ensemble des précautions prises par l'autorité responsable, la police nocturne laisse beaucoup à désirer.
Événements marquants
En 24, une loi accorde le droit de cité au vigile au bout de six ans de service. Les vigiles peuvent dès lors accéder aux corps plus considérés, les cohortes urbaines voire les cohortes prétoriennes. Rome a subi de nombreux incendies d'une ampleur importante, notamment le plus connu qui commença aux abords du Circus maximus le 19 juillet 64 et détruisit plus des deux tiers de la ville de Rome. Il semble que c'est sous le règne de Septime Sévère que le temps de service pour obtenir le droit de cité est ramené de 6 à 3 ans.
Voir aussi
Articles connexes
Sources primaires
- Tacitus, Publius Cornelius. The Annals. In: The Complete Works of Tacitus. (1942).
- Justinian I. (529) The Digest of Justinian. Book I, XV.
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