- Domus
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Cet article concerne la demeure romaine antique. Pour le magazine d'architecture, voir Domus (revue).
La domus est la demeure de la ville de Rome dans l'antiquité romaine. Lors des derniers siècles de la République et sous l'Empire romain, ce terme désigne la demeure des classes aisées, par opposition à l'Insula, immeuble de location.
Sommaire
Origine de la domus
Le terme domus est très ancien : il remonte à une étymologie indo-européenne (*dom-) qui désignait la famille sur trois générations, et tire son origine de la racine –dem-, construire. La domus est donc la maison familiale romaine, dont le chef de famille porte le nom de dominus[1].
Sa forme archaïque est connue par les urnes funéraires trouvées dans les nécropoles de l'ancien Forum Romanum qui avaient la forme d'une cabane arrondie à pièce unique (dite urne-cabane). Les vestiges de fond de cabanes trouvés sur le mont Palatin et datés du VIIIe siècle av. J.‑C. confirment ce plan très modeste.
L'influence étrusque à la fin de la période de la monarchie romaine voit naître la domus avec une structure rectangulaire, et plusieurs pièces. Toutefois la demeure reste rustique, comme en témoigne la désignation de la maison par le mot hortus (jardin potager en latin) utilisé dans la Loi des Douze Tables[2] et traduisant le lien encore étroit entre l'habitation et son jardin clos.
Article connexe : habitation de la Rome antique.La domus classique
L'urbanisation de Rome, l'augmentation de la population, l'enrichissement de l'aristocratie provoqua une diversification de l'habitat : la domus désigne la résidence d'une seule famille, et se distingue de l'insula, immeuble de rapport peuplé de locataires vivant en commun et de la villa, d'abord ferme rurale puis résidence hors les murs. Pour les domus, ce sont des maisons agréables à vivre et très confortables.
La famille qui y réside n’a aucun contact avec la population se trouvant sur la chaussée, car aucune fenêtre ne communique avec la rue. La famille est alors à l’abri de l’agitation et du bruit. Chaque domus exprime ainsi le statut social (« un ensemble de droits et d'obligations socialement déterminés en vertu des valeurs qui ont cours dans un groupe culturel donné ») de son propriétaire et de son autorité auprè. La domus est aussi munie de toilettes, les latrinae (certaines de ces toilettes donnent sur la chaussée et sont semi-publiques, en contrepartie d’un peu de monnaie). Dans les plus amples et richissimes domi, les habitants de ces domi peuvent même bénéficier de thermes privés. La décoration dans ces maisons est spécialement bien peaufinée en fonction de la fortune du propriétaire (mosaïques, peintures murales,…). L’autre très grand style de maisons à cette époque est l’insula (Pl. insulae en Latin). Les insulae sont des constructions de logements (immeubles), qui paraissent à la fin du IIe siècle av. J.‑C., ce sont des maisons à plusieurs étages prévues pour accueillir plus modestement de nombreuses familles sur de petites surfaces. Mais, contrairement aux domi, des petits balcons et des vitres donnent sur la chaussée mouvementée et animée. Dans leurs petits appartements, les familles n’ont pas accès à de l’eau, ils doivent alors faire appel aux services de l’aquarius (« petit porteur d'eau public moyennant une modeste rétribution »).
La structure de la domus répond au besoin des relations sociales que développe toute famille de notable : une pièce située dans l'axe de l'entrée de la domus, l'atrium, est destinée à accueillir les clients venus se présenter au patron. Domus est donc synonyme de maison à atrium.
La domus pompéienne
Les fouilles réalisées à Pompéi permirent de découvrir des domus complètes. Quoique certainement différentes de celles bâties à Rome, elles donnèrent le modèle type de la domus.
La domus à Pompéi se composait d'un à deux niveaux ; elle occupait parfois toute la parcelle de l'insula.
La première partie, sur la rue, était composée d'échoppes (tabernae) (2) (généralement louées à des artisans et marchands avec la pièce supérieure) encadrant le vestibule d'entrée (fauces) (1). Le visiteur atteignait ensuite l'atrium (3), pièce à demi protégée par un toit. L'ouverture du toit (compluvium) permet à l'eau de pluie de remplir le bassin (impluvium) (4), élément central de l'atrium. De chaque côté sont distribuées les pièces de réception (salle de réunion ou tablinum (5), salon ou œcus, salle à manger (6) ou triclinium) ainsi que les cuisines (9), et des chambres à coucher (cubicula) (8). La chapelle domestique (lararium ou laraire) occupe un angle de l'atrium (7).
Au fond de la domus se trouvaient éventuellement des bains (l'habitude étant de se rendre aux thermes publics) et/ou un petit jardin (hortus) entouré d'une colonnade (11) et parfois décoré d'un bassin (12) ou d'une fontaine. À l'étage, se trouvent de petites pièces de réception et des chambres.
Exemple de domus à Pompéi
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Péristyle de la maison des Vetti
La domus impériale
Par la suite, des empereurs comme Néron transforment la domus en un véritable palais. Il envisagea de transférer la résidence traditionnelle des empereurs de la Domus Tiberiana à la Domus Transitoria qu'il projetait. Des quartiers populeux gênaient ses plans et ce n'est qu'après l'incendie de 64 qu'il put entamer la construction d'un palais grandiose mais éphémère qui s'appellera la Domus aurea.
Notes
- Jean Haudry, Les indo-européens, PUF, Que sais-je, N° 1965, 1re édition 1981
- Pierre Grimal, La civilisation romaine,
Voir aussi
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