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Pierre Jean Van Stabel
Pierre Jean Van Stabel, né et mort à Dunkerque (1744 – 1797) fut un contre-amiral français.
Sommaire
Un corsaire de Dunkerque
Il commença sa carrière maritime en navigant au commerce en 1758 et plus particulièrement pour la Compagnie des Indes, jusqu'en 1778[1].
Lors de la Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique, il navigua d’abord en tant que corsaire. Commandant le Rohan Soubise, petit bâtiment corsaire dunkerquois, il s’empara d'un corsaire anglais, l'Amiral Rodney de 16 canons. Il fut blessé de deux balles dans la gorge lors du très dur combat. Ceci lui valut de recevoir son brevet de lieutenant de frégate auxiliaire et il rejoignit la marine royale. Il devint une sorte de spécialiste de l’escorte des convois, tâche à laquelle il fut souvent affecté dans les années qui suivirent.
Contre-amiral sous la Révolution
Seulement enseigne de vaisseau en 1790, mais capitaine de vaisseau dès la promotion de janvier 1793, commandant le Tigre de 74 canons, il réussit, dans les premiers mois de la guerre contre l'Angleterre, à s’emparer en Atlantique, par surprise, de 17 navires d’un convoi escorté par des forces anglaises considérables.[2] Cet exploit lui apporta une promotion immédiate comme contre-amiral.
Le Comité de Salut Public le chargea alors d’organiser, de conduire et d’escorter avec une division (6 vaisseaux de 74 canons, 3 frégates, 3 corvettes), un convoi des Etats-Unis jusqu’à Brest en 1794 pour ravitailler la France affamée. Quand il arriva à la baie de Chesapeake, lieu prévu du rassemblement, il dut constater que rien n’était prêt et c’est à prix d’or qu’il parvint à rassembler 127 bâtiments essentiellement français ou américains qu’il chargea de la commande du gouvernement : 67 000 barils de farine, 376 barils de riz, 7 163 de sucre, 11 241 de café, 1 139 balles de coton, de l’indigo, du cacao, des billes de bois, des peaux, des bottes, des cuirs, de l’ivoire, de la morue, du souffre, etc.
Il quitta la Chesapeake le 10 avril. L'Amirauté anglaise, bien informée, envoya pour l’intercepter l’essentiel de sa flotte de la Manche (une trentaine de vaisseaux de ligne) sous les ordres de l’amiral Richard Howe. Une petite escadre sous les ordres du contre-amiral Nielly fut envoyée d’urgence à la rencontre du convoi depuis Brest pendant que l’essentiel de la flotte française de l’Océan sous les ordres de Villaret de Joyeuse patrouillait entre Manche et Atlantique pour écarter les forces de Richard Howe. Les flottes française et anglaise après s’être longtemps cherchées s’affrontèrent le 10 puis le 13 prairial an II (1er juin 1794) : dans la bataille décisive surnommée par les anglais le « Glorious First of June », 6 vaisseaux français furent pris et un coulé. La bataille permit toutefois d’écarter les forces anglaises de la route du convoi que ni les Français ni les Anglais envoyés à sa rencontre ne réussirent à trouver.
Van Stabel atteignit la rade de Brest le 13 juin, sans avoir perdu un seul bâtiment, en ayant au contraire grossi son convoi des prises effectuées en cour de route.
Il participa ensuite sous Villaret de Joyeuse à la Croisière du Grand Hiver (décembre 1794, janvier 1795). Il escorta encore avec succès un important convoi vers Ostende en 1795.
Il commandait une escadre à Dunkerque en 1796 et 1797 quand il mourut soudainement, malade et épuisé des suites de ses anciennes blessures.
Notes et références
Sources
- Histoire maritime de France contenant l'histoire des provinces et villes ... - de Léon Guérin, - 1851 [1]
Bibliographie
- Georges Bordonove, Les marins de l’an II, Editions Robert Laffont, 1974
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux de la Révolution et de l’Empire, Librairie Historique et Nobiliaire, Georges Saffroy éditeur, Paris 1934
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