- Valeur d'usage
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La valeur d'usage désigne la valeur d'un bien ou d'un service pour un consommateur en fonction de l'utilité qu'il en retire par rapport à sa personne, à ses besoins et à ses connaissances dans des circonstances données.
La notion de valeur a évolué au cours du temps, au fur et à mesure qu'on a précisé les différents aspects de cette notion : coût des intrants, prix sur un marché, rentabilité, profit, besoin, utilité et utilité marginale, Valeur travail, valeur d'échange, etc.
Cette notion, évoquée par Aristote[1] est construite par opposition à la notion de valeur d'échange. La valeur d'usage est caractéristique d'un individu ou d'un groupe technique comme une entreprise. Tandis que la valeur d'échange dépend des autres et de la valeur d'usage (différente) qu'ils peuvent accorder à la même chose. L'opposition entre les deux notions n'est pas frontale, mais dialectique : il n'y a d'échange que parce qu'on accorde une utilité, donc une valeur d'usage, à la chose obtenue ; tandis que l'usage peut aussi impliquer un échange, en amont (achat de farine) ou en aval (vente de pain). Adam Smith illustre cette opposion au travers du Paradoxe de l'eau et du diamant.Étienne Bonnot de Condillac parallèlement montre le côté subjectif de la valeur. La valeur d'usage dépend de l'utilisateur et des circonstances, en fonction de ses capacités physiques, de ses connaissances, de son souhait présent, de ses anticipations futures, de sa situation, de son organisation (dans la cas d'un groupe), etc.
La valeur d'usage tient également compte des usages productifs que l'utilisateur peut faire : cela met en place, en fonction des processus disponibles, des chaînes de valeur d'usage (la valeur d'usage du pain détermine celle de la farine et des autres facteurs de production, puis celle du moulin, etc. ). De cette observation, on peut tirer deux conclusions :
- La première est que c'est la valeur d'usage du produit final qui est l'élément essentiel, dont dépend la valeur d'usage puis la valeur d'échange de tous les biens utilisés pour le produire.
- La seconde, c'est que dans la mesure où les processus de production sont caractéristiques de la société (capacités techniques, connaissances, état des ressources et des besoins, etc.), on pourrait imaginer toutefois qu'il existe une valeur d'usage objective, et qu'il serait possible de la déterminer scientifiquement. Même si chaque individu a, au départ, sa propre valeur valeur d'usage, il pourrait être ainsi possible de construire une valeur d'usage collective.
Karl Marx assimile les deux notions d'utilité et de valeur d'usage[2] :
L'utilité d'une chose fait de cette chose une valeur d'usage. Mais cette utilité n'a rien de vague et d'indécis. Déterminée par les propriétés du corps de la marchandise, elle n'existe point sans lui. Ce corps lui-même, tel que fer, froment, diamant, etc., est conséquemment une valeur d'usage, et ce n'est pas le plus ou moins de travail qu'il faut à l'homme pour s'approprier les qualités utiles qui lui donne ce caractère. Quand il est question de valeurs d'usage, on sous-entend toujours une quantité déterminée, comme une douzaine de montres, un mètre de toile, une tonne de fer, etc. Les valeurs d'usage des marchandises fournissent le fonds d'un savoir particulier, de la science et de la routine commerciales.
Par utilité, il faut donc tout simplement comprendre usage. Par exemple, une pomme et un stylo n'ont pas le même usage. L'une permet de se nourrir alors que l'autre permet d'écrire.
La valeur d'usage est l'un de ces aspects de la valeur, historiquement important, même si la notion a perdu de son lustre avec le développement des autres aspects et spécialement depuis le marginalisme.
Références
- Lire en ligne sur wikisource) Aristote, La Politique, Livre I, Chapitre III, paragrahe 11 (
- Le Capital Karl Marx,
Voir aussi
Catégories :- Concept et outil théorique marxiste
- Histoire de la pensée économique
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