Union minière du haut katanga

Union minière du haut katanga

Union minière du Haut Katanga

Les usines d'Élisabethville (ancien nom de Lubumbashi) en 1917

L'Union minière du Haut Katanga (UMHK) fut un groupe industriel minier belge établi au Katanga, dans l'actuelle République démocratique du Congo (anciennement, État indépendant du Congo, et à partir de 1908, Congo belge, puis Zaïre de 1972 à 1997). Elle fut fondée le 28 octobre 1906 par la fusion entre une compagnie créée par Léopold II et Tanganyika Concessions Ltd (un groupe britannique créé par Cecil Rhodes, qui prospecta les minerais au Katanga à partir de 1899, et obtint des concessions en 1900), afin d'exploiter les richesses minérales de la région. Elle fut propriété de la Société Générale de Belgique, la plus grande société commerciale de Belgique (qui contrôlait environ 70 % de l'économie du Congo).

Sommaire

L'exploitation du cuivre

Lubumbashi fut le centre des activités de l'UMHK pour l'exploitation du cuivre

Au cours de ses années d'activité, l'UMHK contribua grandement au développement du Katanga, qui prospéra davantage que les régions environnantes. La prospérité de l'exploitation des ressources minérales du Katanga amena la construction du Chemin de fer de Benguela avec la côte (par l'Angola), qui fut achevée en 1911. L'exploitation du minerai commença réellement avec cet événement. Par exemple, en 1911, la mine de Ruashi, possession de l'UMHK, entra en exploitation, fournissant dès la première année 997 tonnes de cuivre. En 1919, la production annuelle avait atteint 22.000 tonnes, issues de sept fourneaux. En 1935, l’UMHK fut l'une des sociétés signataires de l’accord mondial sur le cuivre [1]. Dans les années 1950, le Congo était le quatrième producteur mondial de cuivre.

L'exploitation des autres minerais

Le Katanga est également riche en d'autres minéraux que le cuivre. La compagnie contrôlait également une part importante du marché du cobalt (l'UMHK détenait 75% de la production mondiale dans les années 1950), de l'étain, de l'uranium et du zinc. Ses mines étant parmi les plus riches du monde. Henri Buttgenbach, l'administrateur de l'UMHK à partir de 1911, décrivit la cornétite, la fourmariérite, la cuprosklodowskite et la thoreaulite. La découverte de dépôts de radium au Katanga à cette époque lança cette industrie en Belgique. Johannes Franciscus Vaes, qui étudia les minéraux extraits par l'UMHK, fut le découvreur de la billiétite, de la masuyite, de la renierite, de la richetite, de la schuilingite-(Nd), de la sengierite, de la tudtite et de la vandendriesscheite. Gaston Briart, qui donna son nom à la Briartite, était un consultant de l' UMHK.

L'uranium

En 1922, l'UMHK construisit sa première unité de raffinage d'uranium, et possédait en 1926 un monopole de fait sur le marché mondial de l'uranium (de par le fait que l'UMHK disposait de la plupart des gisements connus à l'époque), monopole remis en cause par l'invasion allemande 1940. Cet uranium fut pour l'essentiel raffiné à Olen en Belgique. En 1939 , Frédéric Joliot-Curie, dirigeant en France le récemment créé Centre national de la recherche scientifique (CNRS), négocia avec l'UMHK la fourniture de cinq tonnes d'oxyde d'uranium, une assistance technique, contre la construction d'un réacteur et un million de francs en échange de la communication des découvertes réalisées par le CNRS, ce pour un bénéfice à partager. Cet uranium fut transféré à Londres avant l'arrivée des troupes allemandes à Paris. [2]

Les américains reçurent également de l'uranium de la part de l'UMHK. C'est au cours d'une rencontre demeurée célèbre entre Edgar Sengier, dirigeant de l'UMHK, et le général américain Kenneth David Nichols, travaillant sur le projet Manhattan, que les américains obtinrent 1 500 tonnes de minerai d'uranium nécessaires au projet, essentiellement originaires de la mine de Shinkolobwe, proche de Likasi. Une bonne part de cet uranium se trouvait déjà en Amérique, emmenés là par Sengier par prévoyance. Environ 1 200 tonnes d'uranium stockées à Olen furent pris par les allemands en 1940, et seulement récupérés par les alliés à la fin de la guerre. [3]

Étendue des activités

L'UHMK construisit également des écoles, des dispensaires, des hôpitaux, et des infrastructure sportives. Elle disposait d'une ligne de crédit quasi illimitée de la part de la Société générale de Belgique (intégrée depuis à la banque Fortis). En 1959, les profits belges de l'UMHK dépassaient 3,5 milliards de francs belges, et les taxes levées sur les exportations payées au gouvernement congolais constituaient plus de 50 % des revenus du Gouvernement. Et même 66 % certaines années. En 1960, les ventes de l'UMHK se montaient à 200 millions de dollars américains, en produisant 60 % de l'uranium occidental, 73 % du cobalt, 10 % du cuivre. L'UHMK s'était investie dans 24 autres activités, dont la production hydroélectrique, la chimie et le chemin de fer.

Dissolution de l'UMHK

La fin du Congo belge entraîna la disparition de la compagnie. Les premières tensions apparurent en 1960 avec l'indépendance du pays. En 1961, l'UMHK se rangea du côté des sécessionnistes lors de la révolte du Katanga et l'assassinat de Patrice Lumumba, le premier ministre élu après la colonisation. Lors de la sécession, l'UMHK transféra 1,25 milliards de francs belges (35 millions de dollars) sur les comptes bancaires de Moïse Tshombe, en fait une avance sur les prélèvements qui auraient dû être versés au gouvernement central. Le 31 décembre 1966, le gouvernement congolais de Mobutu Sese Seko nationalisa l'UMHK, activités et propriétés, la rebaptisant Gécamines (Société générale des carrières et des mines). Les erreurs de management, le manque de rigueur dans la gestion et l'entretien du patrimoine et les confusions du patrimoine avec celui de l'entourage présidentiel amenèrent rapidement au naufrage de la compagnie.

L'industriel George Forrest a repris un certain nombre des activités de la Gécamines, dont l'exploitation du célèbre « terril de Lubumbashi ».

Liste des dirigeant de l'UMHK

Bruxelles

Lubumbashi

  • 1910-1912 Eugène Halewijck (1866-1940)
  • 1913-1917 Preston H. Horner
  • 1918-1919 Edgar Sengier (1879-1963)
  • 1920-1922 Jules Cousin (1884-1965)
  • 1923-1927 Léon Rasson (1875-1932)
  • 1927-1929 Joseph De Mulder
  • 1931 Henry Barzin (1881-1971)
  • 1932 Gaston Deladrière
  • 1933-1936 Henri Heymans (1883-1936)
  • 1936-1945 Aimé Marthoz (1894-1962)
  • 1946-1950 Louis Wallef
  • 1951-1957 Maurice Van Weyenbergh
  • 1958-1966 Gérard Assoignon

Sites

Nom Activité Dates Coordonnées
Fungurume mines
Kakanda mines 10° 44′ 25″ S 26° 24′ 07″ E / -10.7402232, 26.4020348
Kambove mine 10° 52′ 49″ S 26° 36′ 01″ E / -10.8803844, 26.6003036
Kipushi mine de cuivre et zinc 11° 46′ 09″ S 27° 14′ 14″ E / -11.7690577, 27.237339
Kolwezi mine de cuivre 10° 44′ 28″ S 25° 22′ 27″ E / -10.7412351, 25.3741264
Likasi (Jadotville) mine de cuivre & cobalt 11° 00′ 18″ S 26° 44′ 46″ E / -11.0048934, 26.7462158
Lubumbashi (Elisabethville) raffinerie de cuivre
Ruashi mine de cuivre 1911-
Shinkolobwe mine d'uranium 1922- 11° 02′ 55″ S 26° 33′ 03″ E / -11.0487435, 26.5507579
Lac Tshangalele barrage hydroélectrique 10° 54′ 32″ S 27° 01′ 35″ E / -10.9088302, 27.0263672
... ... ... ...

Voir aussi

Bibliographie

  • René Brion, Jean-Louis Moreau, De la mine à Mars, la genèse d'Umicore, Lannoo, 2006, (ISBN 9-0209-6656-1) (extraits sur GoogleBooks)

Liens externes

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