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Union des Trois Nations
L'Union des Trois Nations (latin : Unio Trium Nationum), connue aussi sous le nom de Fraterna Unio (Union fraternelle) était un pacte d'aide mutuelle proclamé à Căpâlna le 16 septembre 1437[1] et réaffirmée au camp de Turda le 2 février 1438[2] par les trois classes privilégiées de Transylvanie : la noblesse (dont la majorité était hongroise), la bourgeoisie saxonne et les Sicules qui avaient un statut spécial dans le royaume de Hongrie. Ces trois classes étaient catholiques, alors que la masse paysanne, réduite au servage, était majoritairement orthodoxe et roumanophone (appelée valaque), et en partie hongroise.
L'Union se forma après la répression de la révolte de Bobâlna de 1437. Cette révolte avait été déclenchée par la tentative de l'évêque catholique de Transylvanie de collecter les impôts impayés. Bien que la révolte fût conduite par un baronnet magyarisé, Anton Budai Nagy, c'était une coalition d'éléments divers de la société transylvaine, où les serfs furent rejoints par des bourgeois de Cluj/Kolozsvàr/Klausenburg. La révolte allait bien au-delà d'un mécontentement économique, ayant un caractère social et politique, car les insurgés se déclarèrent eux-mêmes comme un état de la principauté (Universitas Hungarorum et Valachorum - "état des Magyars et des Roumains").
L' Unio Trium Nationum assura que les serfs continuent à être exclus de la vie sociale et politique de Transylvanie, quoiqu'ils formaient l'écrasante majorité de la population. Bien que jusqu'alors les Valaques de Transylvanie constituaient eux aussi un état (Universitas Valachorum), par la Unio Trium Nationum ils seront pratiquement exclus de la vie politique et sociale du pays, étant désormais considérés comme une nation "tolérée", position qu'ils gardèrent jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. A partir de 1438, il n'y a plus de boyards (noblesse orthodoxe) en Transylvanie : ils n'ont d'autre choix que de s'exiler en Moldavie ou Valachie, ou de s'intégrer à la noblesse hongroise en passant au catholicisme (comme la famille de Iancu de Hunedoara).
Notes et références
- ↑ Historia urbana, par Academia Română Editura Academiei Române, 1993
- ↑ Supplex Libellus Valachorum, par D. Prodan Publishing House of the Academy of the Socialist Republic of Romania, 1971
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