Aéroport international de nauru

Aéroport international de nauru

Aéroport international de Nauru

0° 32′ 42″ S 166° 54′ 57″ E / -0.5450, 166.9159

Aéroport international de Nauru
L'aéroport vu du ciel, photo prise depuis le sud de l'île.
Code AITA
INU
Code OACI
ANYN
Pays Nauru Nauru
Ville desservie District de Yaren
Type d'aéroport civil
Gestionnaire Ministère de l'Aviation civile
Altitude 7 m 22 ft
Latitude 0° 32′ 51″ S
Longitude 166° 55′ 09″ O
Pistes
Direction Longueur Surface
mètres pieds
30L/12R 2 150 7 054 asphalte
Catégories
Aéroports • Aéroports par pays
Listes
Liste des aéroportsPar code AITA
Par nombre de passagers

L'aéroport international de Nauru (code AITA : INU, code OACI : ANYN, anciennement ANAU) est l'unique aéroport de la République de Nauru. Datant de la Seconde Guerre mondiale, c'est un élément important de son réseau de transport. Il est situé au sud-ouest de l'unique île de cet État et occupe une importante portion de sa plaine côtière. C'est un lien vital avec l'extérieur pour ce pays isolé au milieu de l'océan Pacifique ne disposant d'aucun port en eau profonde. En raison de son éloignement des grandes routes commerciales, il n'est desservi régulièrement que par la compagnie aérienne nationale de Nauru, Our Airline, et la variation de son activité est donc fortement liée à la santé économique de cette entreprise.

Sommaire

Histoire

Article détaillé : Histoire de Nauru.

Occupation japonaise

Article détaillé : Occupation japonaise de Nauru.
Attaque américaine sur Nauru en 1943, on distingue l'aérodrome au sud d'où s'échappent des panaches de fumée.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, les Japonais occupent l'île à partir de fin août 1942[1] entreprennent de fortifier l'île et d'y construire une piste d'aérodrome. Ces travaux s'inscrivent dans le cadre plus large de la consolidation des positions japonaises dans les Îles Gilbert afin d'anticiper une offensive américaine dans la région[2]. Pour mener à bien ces travaux, les autorités japonaises font venir un contingent de 700 Japonais et travailleurs coréens sur Nauru auxquels sont adjoints 300 Nauruans astreints au travail forcé[3]. L'aérodrome est opérationnel à partir de janvier 1943. Sa présence entraine un regain d'intérêt des Alliés pour l'île, des avions de reconnaissance sont envoyés sur place et le 21 février, l'aviation américaine attaque Nauru. Elle détruit quinze avions japonais parqués à proximité de l'aérodrome et endommage les installations au sol[1][3] ; le 20 avril, un groupe de 22 bombardiers B-24 de la 7th USAAF fond sur l'île lors d'un un raid de plus de 1 000 milles marins depuis Funafuti (Îles Gilbert et Ellice) causant, malgré une défense anti-aérienne japonaise active, de nombreux dégâts à la piste et aux installations de traitement du phosphate[4],[5].

Protectorat australien

En 1952, l'administration australienne exproprie des terres le long de a piste dans les districts de Boe et de Yaren afin d'étendre l'aérodrome de manière à le mettre en conformité avec les normes internationales[6]. L'opération entraine de vives résistances de la part des riverains nauruans qui ne veulent pas se séparer de ces précieuses terres arables sur lesquelles poussent des cocoteraies et se trouvent plusieurs maisons. Ils clament que l'aérodrome n'est utilisé que par les rares visiteurs, ce qui ne justifie pas l'extension[6] et proposent aussi que l'aéroport soit reconstruit dans les récifs ou sur les terres à phosphate déjà exploitées du plateau. Ils refusent le dédommagement proposé par l'administration qui s'élève à deux fois le prix normal des terres de la bande côtière. L'argent est en conséquence placé dans un fond. La mission des Nations unies qui visite l'île en 1956 soutient l'extension de l'aérodrome expliquant qu'il s'agit d'une nécessité pour l'île et propose que le conflit avec les riverains soit réglé par l'augmentation des compensations proposées. Cette solution n'est cependant pas adoptée par l'administration[6].

En 1965, l'idée consistant à relocaliser l'aéroport ressurgit. Une commission australienne étudiant les possibilités de réhabilitation du plateau central de l'île, rendu inutilisable après plusieurs décennies d'extraction de phosphate, émet entre autres possibilités l'idée qu'un nouvel aéroport y soit construit[7]. Cette idée est reprise par le gouvernement nauruan en 1969, un an après l'indépendance de l'île, mais les trois anciennes puissances de tutelle (Australie, Nouvelle-Zélande et Royaume-Uni) refusent d'entamer des discussions sur le financement du projet et il est abandonné.

Indépendance

Un avion d'Air Nauru sur le tarmac de l'aéroport en 1972, au tout début de la compagnie.
Entrée de l'aérogare construite grâce aux subsides du phosphate après l'indépendance.

En 1972[8], Nauru établit sa propre compagnie aérienne baptisée Air Nauru. Le trafic de l'aéroport est depuis lors étroitement lié à cette compagnie. Le pays, qui devient à cette époque l'un des plus riches du monde per capita grâce à ses exportations de phosphate, investit alors massivement dans ses services publics et particulièrement dans son transport aérien avec pour objectif de devenir un acteur majeur de l'aviation dans le Pacifique central. À cette fin, la piste et le terminal reçoivent des améliorations et un système d'aide à la navigation est mis en place. Outre les principales destinations du Pacifique central, Air Nauru dessert alors à bas prix la Nouvelle-Zélande, Hawaii, Guam, les Philippines et le Japon[8]. Beaucoup de vols s'effectuent en fait avec un taux de remplissage très bas, la compagnie ne jugeant par ailleurs pas nécessaire de faire la promotion de ses services[9]. Les principaux utilisateurs de la ligne sont le personnel australien de la Nauru Phosphate Corporation[9].

À partir de 1993, Air Nauru réduit le nombre de ses dessertes, se recentrant sur les destinations proches et l'Australie[8]. Au tournant du XXIe siècle, la mauvaise gestion de la compagnie, accompagnée d'une faillite générale de l'économie nauruane liée à un épuisement des ressources en phosphate, entraine la compagnie aérienne dans de sérieuses difficultés financières qui se traduisent par une desserte de plus en plus réduite de l'aéroport. En 2005, la compagnie s'étant fait saisir son dernier appareil, le pays devient dépendant de vols affrétés[10]. Fin 2006, avec l'aide de Taïwan, Air Nauru, devenue Our Airline, parvient à acheter un avion et à rétablir une liaison régulière avec l'Australie[10]. Ces difficultés multiples mettent un terme à la très forte progression du trafic passagers enregistrée au cours des années 1990, décennie durant laquelle il avait presque triplé passant de 103 millions de passagers/kilomètres en 1990 à 216 millions en 1995 pour atteindre 287 millions en 2000[11].

Localisation

Article connexe : Géographie de Nauru.
Avion d'Air Nauru quittant la piste d'atterrissage et traversant la route pour accéder à l'aérogare.

L'aéroport international de Nauru est situé au sud-ouest de l'île, le secteur le plus densément peuplé du pays, dans les districts de Yaren et de Boe. Sa piste de 2 150 mètres de longueur prend une place d'autant plus significative sur cette petite île de seulement 21 km2 qu'elle a été construite sur l'étroite bande côtière, seule partie habitable de Nauru à l'exception du bassin du lagon Buada[8].

Son extrémité sud se prolonge à l'intérieur du lagon tandis que son extrémité nord se trouve dans le district de Boe. Elle est balayée par des vents d'ouest chargés d'embruns, ce qui rend les atterrissages ardus[9]. La route principale qui fait le tour de l'île sépare la piste d'atterrissage de l'aérogare qui se trouve dans le district de Yaren, ce qui implique que la circulation doit être temporairement coupée sur cette portion de la route lors des rares atterrissages et décollages d'avions[12]. C'est d'ailleurs là que se situent les uniques feux de circulation routière de l'île[13]. Les bâtiments du gouvernement nauruan et le Parlement se trouvent à proximité de la piste d'atterrissage, entre celle-ci et l'océan Pacifique.

En 1992[14], la piste de l'aéroport a été allongée de cent mètres[15] ce qui a nécessité l'extraction de 90 000 m3 de corail et de calcaire qui ont été déposés dans les eaux du lagon. L'extrémité de la piste se trouve à présent dans la zone de déferlement des vagues ce qui implique un phénomène d'érosion sur la côte attenante affectée par un phénomène de diffraction des vagues[15]. Les infrastructures situées à proximité sont sérieusement menacées par cette érosion[15].

Carte de Nauru avec l'aéroport au sud.
Carte du district de Yaren où l'aéroport est en grande partie situé.
Carte du district de Boe où est située une partie de la piste d'atterrissage

Infrastructures

Dessertes d'Our Airline.

Cet aéroport est équipé d'une unique piste asphaltée de 2 150 mètres de longueur et de 45 mètres de largeur[16] permettant d'accueillir des vols moyen-courriers. Il dispose d'un terminal passager doté de trois comptoirs d'enregistrement et de deux portes d'embarquement. Le fret bénéficie d'un terminal dédié regroupant plusieurs entrepôts dont un frigorifique et un destiné aux matières dangereuses[17].

Malgré l'existence d'aides à la navigation de type VOR-DME et NDB[17], l'aéroport de Nauru peut être considéré comme dangereux en raison de sa courte piste. Cette dernière oblige les avions de type biréacteur moyen-courrier comme les Boeing 737 à décoller en utilisant la puissance maximale de leurs réacteurs pour pouvoir atteindre le plus rapidement possible la vitesse de rotation ; ce qui signifie qu’en cas de problème technique, la décision d’interrompre un décollage au moment où l’appareil atteint la V1 (vitesse de décision) doit être prise quasi instantanément[18]. Même si la distance nécessaire à l'atterrissage est moins longue que celle du décollage, l'éloignement du premier aéroport de déroutement, Bonriki dans les Kiribati[19], obligeant les appareils à garder la quantité de kérosène nécessaire pour atteindre ce lieu distant de 450 miles (environ 830 kilomètres), soit un peu plus d'une heure de vol à laquelle vient s'ajouter la réserve habituelle de sécurité[20]. Plus lourds, leur distance de freinage est donc plus importante. Mais la faible longueur de la piste empêche également les avions d’être trop lourds au décollage, donc d’emporter le maximum de carburant, et limite ainsi l’autonomie empêchant tout vol sur de longues distances. De plus, pour empêcher la mer d’éroder les extrémités de la piste, celles-ci sont protégées par des murets constitués de blocs de phosphate, ce qui est susceptible de transformer la moindre sortie de piste ou atterrissage trop court en grave catastrophe aérienne[18].

Dessertes

Article connexe : Our Airline.

La seule compagnie qui opère régulièrement depuis Nauru est Our Airline (anciennement Air Nauru), la compagnie nationale de Nauru dont l'aéroport est la plate-forme de correspondance. Avec son seul avion, un Boeing 737-300 d'une capacité de 130 passagers[21], l'unique ligne d'Our Airline dessert l'Australie (Brisbane), ancienne métropole et grande puissance régionale, puis l'avion fait escale à Honiara dans les Îles Salomon et s'arrête à Nauru [22]. La compagnie assure aussi le transport de fret[23].

En 2009, il n'y a qu'entre deux et trois vols par semaine vers Brisbane, la desserte principale[24].

Annexes

Liens externes

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Références

  1. a  et b (en) Jack D., HadenNauru : a middle ground during World War II, Pacific magazine, 3 avril 2000 Lire en ligne. Consulté le 12 juin 2008.
  2. (en) Philip A. Crowl, Edmund G. Love, United States Army in World War II : The War in the Pacific, Seizure of the Gilberts and Marshalls, chapitre IV Lire en ligne. Consulté le 12 juin 2008.
  3. a  et b (en)Nancy Viviani, Nauru, Phosphate and Political Progress, Australian National University Press, 1970 (ISBN 0708107656), p. pp.78-79 
  4. (en) Philip A. Crowl, Edmund G. Love, United States Army in World War II : The War in the Pacific, Seizure of the Gilberts and Marshalls, chapitre III Lire en ligne. Consulté le 12 juin 2008.
  5. (en) Robert F. Dorr, B-24 Liberator Units of the Pacific War, p.35 Lire en ligne. Consulté le 12 juin 2008.
  6. a , b  et c (en)Viviani, op. cit., pp. 123-124.
  7. (en) Mentionné dans le contre-rapport de l'Australie dans l'Affaire relative à certaines terres à phosphate à Nauru, paragraphe 161. Consulté le 12 juin 2008.
  8. a , b , c  et d (en) National Assessment Report Republic of Nauru, 42 p Lire en ligne. Consulté le 12 juin 2008.
  9. a , b  et c (en) A Merry Tale of Air Nauru de John Laming. L'aéroport de Nauru dans les années 1980 raconté par un ancien pilote d'Air Nauru. Consulté le 12 juin 2008.
  10. a  et b (en) Information du Département d'État des États-Unis. Consulté le 12 juin 2008.
  11. (en) Données sur le trafic sur unescap.org. Consulté le 12 juin 2008.
  12. (en) Sean Dorney, Letter from Nauru : The World Today, Australia ABC Local Radio, 17 août 2001 Lire en ligne (consulté le 12 juin 2008). Récit de l'arrivée d'Helen Clark, premier ministre de la Nouvelle-Zélande, à Nauru.
  13. (en) Nauru: Restoring the Land Lire en ligne. Consulté le 12 juin 2008.
  14. (en) Russell J. Maharaj, Pacific islands at risk : foreshore development and their vulnerability and implications for adaptation strategies to climate change, novembre 2000, p. 9 Lire ene ligne. Consulté le 12 juin 2008.
  15. a , b  et c (en) Chaoxiong He, Coastal erosion monitoring and advice on response strategies, Nauru, SOPAC Technical Report, n° 323, décembre 2001, p. 22 ISSN=1605-4377 Lire en ligne. Consulté le 12 juin 2008.
  16. (en) L'aéroport de Nauru sur worldaerodata.com. Consulté le 12 juin 2008.
  17. a  et b (en) Fiche A-Z World Airports Online, A-Z Publications Ltd Lire en ligne. Consulté le 12 juin 2008.
  18. a  et b (en) John Laming, When instruments lie Lire en ligne ou comment une catastrophe aérienne est évitée de peu sur l'aéroport de Nauru. Consulté le 12 juin 2008.
  19. (en) L'aéroport de Bonriki sur azworldairports.com (consulté le 12 juin 2008). Il est à noter que sa piste est encore plus courte (2 011 mètres de longueur) que celle de Nauru.
  20. (en) La distance de l'aéroport de déroutement le plus proche sur farecompare.com. Consulté le 12 juin 2008.
  21. (en) Présentation de la flotte d'Our Airline sur le site d'Our Airline. Consulté le 12 juin 2008.
  22. (en) Présentation des destinations desservies par Our Airline sur le site d'Our Airline. Consulté le 12 juin 2008.
  23. (en) Présentation du secteur fret d'Our Airline sur le site de la compagnie aérienne. Consulté le 12 juin 2008.
  24. (en) Information disponible sur le site d'Our Airline. Consulté le 2 juin 2009.
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