- Une symphonie alpestre (Richard Strauss)
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Une symphonie alpestre
Une symphonie alpestre, op. 64 (Eine Alpensinfonie) est une œuvre de Richard Strauss composée entre 1911 et 1915.
Le terme « symphonie » est paradoxalement rare dans l'œuvre de Strauss : si on excepte deux compositions de jeunesse, il n'en a écrit qu'une seule autre, la Sinfonia Domestica, datant de 1902. Ces deux opus sont d'ailleurs plus des poèmes symphoniques de vaste ampleur que de véritable symphonies. L'Alpestre se compose d'ailleurs de nombreuses courtes pièces, jouées d'une seule traite, et non pas de mouvements. Il s'agit, chronologiquement parlant, du dernier poème symphonique du musicien.
Strauss était un homme féru de montagnes : il acquiert dès 1908 une villa à Garmish dans les Alpes bavaroises et il y vécut jusqu'à sa mort.
Sa Symphonie alpestre reste très descriptive comme l'atteste les sous-titres des différentes parties : on peut y entendre l'appel des cors alpins, différents oiseaux aux vents, les flots tumultueux du torrent aux cordes, jusqu'aux tintements des clochettes d'un troupeau dans le pâturage. Sa musique décrit chronologiquement une randonnée jusqu'au sommet et à l'arrivée de la nuit. Une autre interprétation, plus métaphysique, est donnée par le musicien lui-même, dans son journal où il dit avoir voulu sous-titrer son œuvre comme Antéchrist en référence avec l'ouvrage de Friedrich Nietzsche.
L'orchestration en est particulièrement riche, même par rapport aux autres œuvres symphoniques de Strauss. Ce dernier emploie plusieurs instruments inhabituels dont une machine à vent dans les percussions, un heckelphone, espèce de hautbois au registre plus grave, ou l'emploi d’aérophones, dispositifs permettant de tenir une note particulièrement prolongée aux vents. Il emploie également, en plus du pupitre des vents de l'orchestre, une fanfare séparée constituée de 12 cors, deux trompettes et deux trombones.
La création de l’œuvre a été faite à la Philharmonie de Berlin sous la direction de Strauss le 28 octobre 1915.
La symphonie est jouée comme un tout, sans coupure mais comporte 22 parties. Son exécution demande un peu moins d'une heure.
- Nacht (Nuit)
- Sonnenaufgang (Lever de soleil)
- Der Anstieg (L'ascension)
- Eintritt in den Wald (L'arrivée en forêt)
- Wanderung neben dem Bache (Marche auprès du ruisseau)
- Am Wasserfall (Près des chutes d'eaux)
- Erscheinung (Apparition)
- Auf blumigen Wiesen (Prés fleuris)
- Auf der Alm (Pâturage de montagne)
- Durch Dickicht und Gestrüpp auf Irrwegen (Perdu dans les grottes)
- Auf dem Gletscher (Sur le glacier)
- Gefahrvolle Augenblicke (Moments dangereux)
- Auf dem Gipfel (Au sommet)
- Vision (Vision)
- Nebel steigen auf (Le brouillard se lève)
- Die Sonne verdüstert sich allmählich (Le soleil s'obscurcit)
- Elegie (Elégie)
- Stille von dem Sturm (Calme avant la tempête)
- Gewitter und Sturm, Abstieg (L'orage, descente)
- Sonnenuntergang (Crépuscule)
- Ausklang (Conclusion)
- Nacht (Nuit)
Discographie
Parmi les nombeuses versions de cette œuvre, on peut citer parmi les plus appréciées :
- Rudolf Kempe avec la Staatskapelle de Dresde en 1971 (EMI)
- Herbert von Karajan avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin en 1980 (DGG, édition Gold)
- Bernard Haitink avec le Concertgebouw d'Amsterdam en 1985 (Philips)
- Karl Böhm avec la Staatskapelle de Dresde en 1957 (DGG)
- Daniel Barenboim avec le Chicago Symphony Orchestra en 2005 (Elatus)
- Ievgueni Mravinski avec l'Orchestre philharmonique de Leningrad en 1962 (Melodiya)
L’Histoire de la reproduction discographique de cette œuvre a connu trois périodes distinctes. Les versions historiques, sous la direction de Strauss lui-même avant guerre par exemple, ne peuvent rendre justice à l’instrumentation très riche et à la complexité de l’œuvre. Vinrent ensuite des interprétations plus récentes -on conseille par exemple par Karajan (DG) ou Solti (Decca)- qui sont des disques de démonstration de virtuosité orchestrale. Puis vint le DVD, ce qui représente un énorme progrès; en effet c’est au concert ou en DVD que l’on peut entièrement profiter de cette œuvre, car voir les instrumentistes permet de suivre parfaitement l’ensemble et saisir la succession d’atmosphères que constitue la pièce de Strauss.
- Kent Nagano avec le Berliner Deutsche Symphonie-Orchester (DVD Arthaus)
Références
- (en) [pdf]Notice de l’œuvre sur le site de l'orchestre philharmonique de New York
- (en) [pdf]Notice de l’œuvre sur le site de l'orchestre philharmonique d'Oslo
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