- Tzipi Livni
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Tzipi Livni Tzipi Livni, le 28 décembre 2009.Mandats Parlementaire à la Knesset Législature 15e, 16e, 17e, 18e 2e vice-Premier ministre Ministre des Affaires étrangères Ministre de la Justice. Biographie Date de naissance 8 juillet 1958 Lieu de naissance Tel-Aviv-Jaffa Nationalité Israélienne Parti politique Kadima Religion Judaïsme modifier Tzipora Malka Livni, dite Tzipi Livni (hébreu : ציפי לבני), née le 8 juillet 1958 à Tel Aviv, est une femme politique israélienne. Depuis son élection à la Knesset en 2001 comme députée du Likoud, elle a occupé de nombreux postes dans divers gouvernements. Le plus élevé est celui de 2e vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères à partir 4 mai 2006 et ce jusqu'à la formation du second cabinet de Benyamin Netanyahou. En 2006, elle est classée comme la 40e femme la plus puissante au monde par le magazine Forbes. En 2007, elle est classée 39e et en 2008, 52e.
Le 17 septembre 2008, elle est élue chef du parti politique Kadima. Elle est candidate à la succession, au poste de Premier ministre, d'Ehud Olmert, en concurrence avec Ehud Barak (Parti travailliste) et Benyamin Netanyahou (Likoud). Les résultats définitifs donnent son parti en tête des élections législatives de 2009, avec une faible avance sur le Likoud[1]. Le 20 février 2009, c'est cependant Benyamin Netanyahou que le président Shimon Peres charge de former un nouveau gouvernement : Tzipi Livni prend alors la tête de l'opposition.
Sommaire
Biographie
Enfance
Elle est la fille de Eitan Livni, un immigré d'origine polonaise, qui fut directeur des opérations de l'Irgoun. Il fut membre du Likoud et parlementaire. Sa mère Sara Rosenberg fut également membre de l'Irgoun[2]. Elle est mariée et mère de deux enfants.
Agent du Mossad
Au début des années 1980, après avoir fait une année de droit et quitté l'armée (abandonnant alors son grade de lieutenant), Livni se mit à travailler pour le Mossad. On ne sait pas exactement combien de temps ni sur quelles missions elle fut engagée, et Tzipi Livni se garde d’en parler avec précision : « J'ai servi pendant quatre ans au sein du Mossad. J'ai également suivi des stages de formation et j'ai été en fonctions à l'étranger », souffla-t-elle laconiquement à la radio militaire israélienne[3]. Les médias israéliens et étrangers avaient déjà évoqué son passé au sein du service de renseignement israélien, entre 1980 et 1984, mais elle n'avait jusqu'alors jamais confirmé ces informations.
Elle occupa officiellement le poste de conseillère juridique de 1980 à 1984, mais aurait été, selon le Sunday Times[4], un agent clé en Europe pour au moins quatre ans, période durant laquelle elle aurait appartenu au Kidon (baïonnette en hébreu : service action du Mossad). Francophone, elle aurait été basée à Paris et dirigé ce que l'on appelle une safe house, maison sécurisée servant de base arrière ou de lieu de repli pour ses collègues du Mossad. Comme pour tous les agents secrets, ses états de services restent confidentiels, mais le Sunday Times ainsi que le site d'information journalistique Bakchich rappellent deux affaires ayant eu lieu sur son terrain d'action, entre 1980 et 1983[5].
Elle démissionne en 1984 pour retourner en Israël et terminer ses études de droit, en raison, selon le Times, de trop fortes pressions dans son travail d’agent secret. « J'ai quitté le Mossad quand je me suis mariée, car je ne pouvais plus vivre ce genre de vie », avait-elle officiellement expliqué.
Carrière politique
Début de carrière
Tzipi Livni est diplômée de la faculté de droit de Bar Ilan et a exercé en tant que juriste, spécialisée dans le droit public et commercial. Elle débute ses activités publiques en 1996 lorsqu'elle est nommée Directrice de l'office des sociétés d'État. Dans ce rôle, elle est chargée de la privatisation des compagnies et des monopoles d'État.
Carrière parlementaire
En 1999, elle est élue député du Likoud à la Knesset, elle fait alors partie de la Commission de la Constitution Droit et Justice, et de la Commission pour la Promotion du statut de la femme. Elle est également présidente de la Sous-Commission chargée de la législation préventive contre le blanchiment d'argent.
Ariel Sharon repère sa rapidité d'esprit et la prend sous son aile.
Carrière ministérielle
2001 à 2005
De 2001 à 2003 elle est ministre de la Coopération régionale au sein du 29e gouvernement dirigé par Ariel Sharon, puis de l'Agriculture et du Développement rural. En 2003, au sein du 30e gouvernement elle est successivement ministre du Logement, de l'Intégration, de la Justice et des Affaires étrangères (cette dernière fonction lui étant assignée suite aux nombreuses démissions Likoud suite à la fondation de Kadima, fin 2005).
Le 12 novembre 2005, elle est la première personnalité politique de droite à prendre la parole pendant la commémoration officielle des dix ans de l'assassinat d'Yitzhak Rabin. En novembre 2005, elle quitte le Likoud pour rejoindre Ariel Sharon dans son nouveau parti, Kadima.
Elle a soutenu en 2005 le plan de désengagement des territoires occupés d'Ariel Sharon et s'est impliquée fortement pour que ce plan soit approuvé par la Knesset, notamment en tentant une médiation avec les membres du parti opposés à cette opération. Elle est alors connue pour être une colombe du Likoud, et sert souvent d'intermédiaire entre les faucons et colombes au sein de son parti.
Le 1er décembre 2005, elle déclare que la barrière de séparation que construit l'État hébreu en Cisjordanie ne sera pas sans conséquence sur la future frontière avec les Palestiniens : « On n'a pas besoin d'être un génie pour voir que cette barrière aura des implications sur la future frontière » [...] « Ce n'était pas la raison de son installation mais cette barrière pourrait avoir des implications politiques ». Dans le même temps elle suit Ariel Sharon dans le nouveau parti Kadima.
2006 à 2007
Le 5 janvier 2006, suite à l'hospitalisation du Premier ministre Ariel Sharon, elle déclare aux journalistes : « Nous prions pour Ariel Sharon, et je ferai personnellement tout mon possible pour aider le Premier ministre par intérim à assumer ses fonctions et à prendre les bonnes décisions », mettant fin en même temps aux rumeurs qui prétendaient qu'elle pourrait succéder à Sharon à la tête de la nouvelle formation Kadima. Kadima remporte les élections et Tzipi Livni se positionne troisième sur cette liste, ce qui l'assure de participer au gouvernement. Le 4 mai 2006, elle entre dans le gouvernement d'Ehud Olmert en tant que ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre.
Elle est troisième parmi les têtes de liste du parti Kadima aux élections législatives israéliennes de 2006. Elle devient donc membre de la 17e Knesset après la victoire du parti aux élections.
Tzipi Livni est la première membre d'un gouvernement israélien à faire la distinction entre les attaques palestiniennes visant des cibles militaires israéliennes et les attaques causants des dommages parmi les civils. Elle déclare ainsi à la télévision américaine, le 28 mars 2006 : «Somebody who is fighting against Israeli soldiers is an enemy and we will fight back, but I believe that this is not under the definition of terrorism, if the target is a soldier», soit « Quelqu'un combattant des soldats israéliens est un ennemi et nous nous battrons contre lui, mais je crois que cela ne correspond pas à la définition du terrorisme, si la cible est un soldat.»
Suite au conflit israélo-libanais de 2006, Ehud Olmert est de plus en plus critiqué par l'opinion publique israélienne par exemple pour sa mauvaise gestion de cette guerre. Fin avril 2007, une version intérimaire du rapport Winograd qui analyse les raisons de la défaite israélienne lors de la guerre extrêmement meurtrière et destructrice qu'Israël a mené contre le Liban est publié. Livni appelle alors à la démission d'Olmert, mais ne propose pas sa propre démission, se proposant même comme successeur à la tête du parti Kadima s'il venait à démissionner. Le 2 mai 2007, Livni finalement se déclare opposée à des élections anticipées et affirme ne pas vouloir démissionner de son poste pour faire tomber le gouvernement, tout en confirmant se déclarer prête à prendre le poste de Premier ministre par intérim. Son appel fut ignoré par Olmert et sa décision de ne pas démissionner a élevé quelques controverses. Elle subit alors le feu de la presse qui souligne son manque de courage politique et la surnomme « Tizipi the Knife ».
2008
Après le témoignage accablant de l'homme d'affaires Morris Talansky, elle critique le manque de probité d'Olmert et se présente comme la « Mme Propre » de la classe politique israélienne mettant en avant son intégrité et sa droiture. Désormais pour les sondages, elle est la seule à pouvoir concurrencer Benjamin Netanyahou, le leader du Likoud. Pourtant, les sondages sont peu optimistes quant à la victoire de Tzipi Livni, qui serait alors la deuxième femme Premier ministre en Israël après Golda Meir. Le Premier ministre est ulcéré par son manque de loyauté, mais elle ignore Olmert et multiplie les réunions avec la base du parti. En outre, elle brigue le poste de Premier ministre.
Le 31 juillet 2008, Ehud Olmert finalement annonce sa démission mais déclare quitter ses fonctions une fois que les élections internes au parti Kadima effectuées. Tzipi Livni est pressentie gagnante dans la course à la présidence du parti contre Shaul Mofaz l'actuel ministre des Transports soutenu par Olmert.
Le 22 septembre 2008, Shimon Peres la charge de former le prochain gouvernement. Mais son échec oblige le président Peres à convoquer des élections anticipées, en février 2009.
Guerre de Gaza
Livni a soutenu la guerre de Gaza de 2008-2009 aux côtés d'Ehud Olmert. Elle se prononce en ces termes fin 2008, au sujet des tirs de roquettes effectués par le Hamas depuis octobre 2001 : « Nous avons fait preuve de retenue jusqu'à présent. Aujourd'hui, il n'y a pas d'autres options qu'une opération militaire. » Le 4 janvier 2009 elle déclare « Nous maintenons la situation humanitaire à Gaza exactement comme elle doit l'être. »[6]
Le 12 décembre 2009, un mandat d'arrêt est émis au Royaume-Uni à l'encontre de Tzipi Livni en raison d'accusation de crimes de guerre pendant l'“opération Plomb durci”. La compétence universelle des tribunaux britanniques permet à quiconque de demander d'émettre un mandat d'arrêt contre un "criminel de guerre" supposé, sans que le gouvernement en ait connaissance[7]. Des personnalités israéliennes comme le ministre de la défense Ehoud Barak avaient déjà été menacées de telles procédures à la demande d'organisations pro-palestiniennes par le passé[8].
Le mandat d'arrêt est révoqué le 14. Les officiels du ministère des Affaires étrangères israélien le qualifièrent de « cynique », tandis que le bureau de Tzipi Livni fit savoir qu'elle était « fière de toutes les décisions prises lors de l'“opération Plomb durci”[9] ». Livni, qui a reçu le soutien du Premier ministre Gordon Brown[10], a qualifié ce mandat d'abus de droit britannique[11] et a appelé à une réforme de la compétence universelle des tribunaux britanniques[12].
Élections législatives de 2009
Dans l'oppositon à Netanyahou
Le 28 décembre 2009, le groupe parlementaire de Kadima rejette la proposition du Premier ministre Benyamin Netanyahou qui proposait au parti centriste, et en particulier à Tzipi Livni, de rejoindre son gouvernement[13].
Convictions
Tzipi Livni partage avec Sharon une conviction[14] : en s'accrochant au rêve du « Grand Israël » (qui prône l'annexion de la bande de Gaza et de la Cisjordanie), l'État hébreu pourrait disparaître à cause de la « menace démographique » palestinienne (à noter que l'expression suscite par ailleurs quelques polémiques[15]). Ainsi, dans l'optique de préserver Israël en tant qu'Etat juif, elle pense que son pays doit céder des territoires aux Palestiniens et leur permettre d'y créer leur propre Etat voisin. C'est ainsi que Tzipi Livni suit Ariel Sharon en 2005 en faveur du « plan de désengagement des territoires occupés » et dans la création du parti centriste Kadima.
Tzipi Livni est une végétarienne affichée et agit politiquement pour la défense animale. Elle a obtenu l'interdiction de production de foie gras en Israël et est assez mal vue de certains groupes de pression de l'agro-alimentaire[16].
Détail des mandats et fonctions
- Du 7 mars 2001 au 29 août 2001 : ministre de la Coopération régionale
- Du 29 août 2001 au 17 décembre 2002 : ministre sans portefeuille
- Du 17 décembre 2002 au 28 février 2003 : ministre de l'Agriculture et du Développement rural
- Du 28 février 2003 au 4 mai 2006 : ministre de l'Immigration
- Du 4 juillet 2004 au 31 août 2004 : ministre par intérim du Logement et de la Construction
- Du 31 août 2004 au 10 janvier 2005 : ministre du Logement et de la Construction
- Du 5 décembre 2004 au 10 janvier 2005 : ministre de la Justice par intérim
- Du 10 janvier 2005 au 4 mai 2006 : ministre de la Justice
- Du 18 janvier 2006 au 4 mai 2006 : ministre de l'Intégration
- Du 18 janvier 2006 au 31 mars 2009 : ministre des Affaires étrangères
- Du 4 mai 2006 au 31 mars 2009 : 2e vice-Premier ministre
- Du 29 novembre 2006 au 6 février 2007 : ministre de la Justice par intérim
Notes et références
- « Israël : Kadima en tête, selon les résultats définitifs des élections » sur le site de France Info, 13 février 2009.
- Tzipi Livni, an ex-spy who defies stereotypes, may one day lead, Los Angeles Times, 9 juillet 2007.
- [1] France-soir : Israël - Olmert veut essayer une dernière fois avec les Palestiniens
- Times online : Tzipi Livni, terrorist-hunter secret of woman tipped to lead Israel, repris en français dans le figaro et le Courrier International.
- Bakchich.info : Tzipi Livni, du Mossad à la tête du gouvernement ? (par Doug Ireland)
- http://www.liberation.fr/monde/0101308933-a-gaza-la-treve-attendra
- Le Monde, 16 décembre 2009
- Le Monde, 15 décembre 2009.
- Israel condemns attempt in a UK court to arrest Livni, BBC News, 15 décembre 2009.
- « Mandat d'arrêt/Livni: soutien de Brown », Le Figaro, 16 décembre 2009.
- Tzipi Livni: UK warrant a legal 'abuse', BBC News, 14 décembre 2009.
- « Affaire Livni: Israël réplique », Le Journal du dimanche, 15 décembre 2009.
- « Le parti centriste de Tzipi Livni dit non à Nétanyahou », Le Figaro, 28 décembre 2009.
- [2] « Tzipi Livni, sur les traces de Golda Meir », Le Figaro, 26 juin 2008, page 16
- [3] Menace de la "Menace démographique", par Gideon Levy
- Israel Valley.com
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- « Tzipi Livni » : biographie sur le site de l'Institut européen de recherche sur la coopération méditerranéenne et euro-arabe
- « Tzipi Livni, miroir d’Israël », article de Rue89, en date du 18 septembre 2008
- « Femme secrète, à l'ascension rapide, Tzipi Livni doit prouver qu'elle incarne le changement », article du Monde, en date du 19 septembre 2008
- (en) « Tzipi Livni » : biographie sur le site du New York Times
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