- Tunnel Maurice Lemaire
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Tunnel Maurice-Lemaire
Tunnel Maurice-Lemaire Type Tunnel routier bidirectionnel Exploitant APRR Itinéraire emprunté RN 59
de àTraversée Massif vosgien Mode de transport Véhicules légers et poids lourds, sauf transport de matières dangereuses Pays Vosges, Haut-Rhin Longueur du tunnel 6872 mètres Nombre de tubes 2 Nombre de voies par tube 2 Ouverture à la circulation 7 février 1976 Le tunnel Maurice-Lemaire, communément appelé tunnel de Sainte-Marie-aux-Mines, long de 6 872 mètres, permet de traverser le massif vosgien en son milieu. C'est le plus long tunnel routier situé intégralement sur le territoire français, mais il fut initialement percé pour le chemin de fer. Il doit son nom actuel à Maurice Lemaire, ancien directeur général de la SNCF, député des Vosges de 1951 à 1978 et plusieurs fois ministre sous la Quatrième République, qui a œuvré pour sa vente de la SNCF aux collectivités territoriales et pour sa modernisation.
Sommaire
Le tunnel ferroviaire
Les premiers projets datent de 1866, peu après l'arrivée du chemin de fer dans les hautes vallées vosgiennes, mais la guerre franco-allemande de 1870 puis l'annexion de l'Alsace-Lorraine empêchèrent toute évolution.
Charles Regnauld, sous-directeur des Chemins de Fer d'Alsace-Lorraine, a réalisé les plans et a dirigé les travaux du tunnel ferroviaire.
Le tunnel a été ouvert au trafic ferroviaire le 8 août 1937 pour permettre la liaison entre les gares de Lesseux-Frapelle, dans les Vosges, et de Sainte-Marie-aux-Mines, dans le Haut-Rhin. Son entrée vosgienne est située sur le territoire de la commune de Lusse. Bien que la liaison ferroviaire concernée ait été prévue à voie unique, le tunnel a été percé au gabarit "double voie", ce qui était fréquemment le cas dans les ouvrages de grande longueur pour en améliorer la ventilation. Cette caractéristique sera en outre extrèmement utile pour la transformation ultérieure de l'ouvrage en tunnel routier.
Inauguré en grande cérémonie par le président de la République Albert Lebrun, il donnait passage à la liaison ferrée Nancy - Saint-Dié - Sélestat - Colmar - Fribourg-en-Brisgau. Signalons la liaison par autorails rapides Colmar<->Nancy donnant la correspondance aux trains rapides Strasbourg<->Paris.
Entre mars et septembre 1944, dans le cadre de la réorganisation de l'industrie de guerre nazie par les SS, le tunnel abrita une usine de carter d'avion dont les ouvriers étaient des déportés. Un camp fut construit devant l'entrée Est du tunnel par les détenus eux-mêmes. Ce kommando, dépendant du camp de concentration du Struthof, fut évacué en septembre 1944 vers Dachau à cause de l'avancée des troupes américaines.
La ligne de chemin de fer fut fermée le 2 juin 1973 et le tunnel revendu aux collectivités territoriales, ce qui permit à la SNCF de réaliser une bonne opération financière.
Une association FERLOR, créée à Nancy, tenta de mobiliser les élus et les médias contre cette suppression de la liaison ferroviaire Nancy-Colmar[réf. nécessaire]. Malgré quelques échos favorables, dont un article dans Le Monde[réf. nécessaire], elle ne put rien faire contre une décision inspirée par un ancien patron de la SNCF devenu apôtre du transport routier[réf. nécessaire].
Le tunnel routier
La route nationale 59 étant souvent peu praticable en hiver au passage du Col de Sainte-Marie (772 m), sous la pression conjointe des services parisiens de l'Équipement et du conseil général des Vosges présidé par Maurice Lemaire, une Société d'étude du tunnel de Sainte-Marie-aux-Mines fut créée en 1966 en vue de l'exploitation routière de l'ouvrage. Elle a évolué en société d'économie mixte en 1971 afin de pouvoir procéder aux transformations nécessaires selon une formule approuvée en Conseil d'État le 23 avril 1973. Il a été ouvert au trafic routier le 7 février 1976. Depuis 1981, l'exploitation routière est concédée à l'APRR et ce jusqu'au 31 décembre 2022.
Avec un trafic annuel moyen de 3 400 véhicules par jour dont 40 % de poids lourds ce tunnel est un acteur économique majeur pour les échanges transvosgiens. Les grumes, les hydrocarbures et autres matières dangereuses y sont interdits et passent par les cols.
La catastrophe du tunnel du Mont-Blanc a conduit à revoir la sécurité. Dans un premier temps, les poids lourds de 3,5 tonnes ont été interdits puis tous les véhicules à compter de 19 avril 2004 afin de réaliser des installations de sécurité. Il s'agissait de percer un tunnel secondaire de six mètres de diamètre qui sert maintenant de voie de secours. D'autre part, des zones de retournement ont été percées régulièrement dans l'ancien tunnel ainsi que des accès à la voie de secours. Les travaux entrepris ont duré jusqu'en octobre 2008. Le doublement aurait coûté 300 millions d'€. Le transit international a été dévié hors massif vosgien sur l'A 4 au nord et l'A 36 au sud. Après quatre années d'études et cinq années de travaux, le tunnel Maurice-Lemaire est de nouveau ouvert à la circulation depuis le 1er octobre 2008 faisant suite à la mobilisation d'élus locaux parmi lesquels François Tacquard.
Voir aussi
Article connexe
Bibliographie
- E. & R. Cellarius, Inauguration du tunnel Sainte-Marie-aux-Mines--Lusse par Monsieur Albert Lebrun, Président de la République Française, le 8 août 1937, 1937, 64 p.
- « 80 millions d'euros pour mettre les autres tunnels français aux normes », Le Monde, 12 janvier 2002
- « Un tunnel du Haut-Rhin fermé jusqu'en 2007 », Le Monde, 20 avril 2004
- André Duteil et Bruno Combe, « Travaux de génie civil de sécurisation du tunnel Maurice Lemaire », Travaux, 2005, n° 822, p. 104-110
- Nicole Laugel, Le tunnel Maurice-Lemaire 2000-2008, l'aventure humaine et technique du chantier de modernisation, Do Bentzinger, 2008, 189 p. (ISBN 2849601519)
- Jean-Noël Onfield, « Tunnel Maurice Lemaire : 6 500 m de galerie à percer en 11 mois », Chantiers de France, 2005, n° 377, p. 50-52
- André Thiboud, Hubert Tournery et André Duteil, « Travaux de sécurisation du tunnel Maurice Lemaire à Sainte Marie aux Mines (68) », Tunnels et ouvrages souterrains, 2005, n° 188, p. 113-115
- Bertrand Chozoly, « Le scannage 3D du Tunnel Maurice Lemaire », Tunnels et ouvrages souterrains, 2007, n° 200, p. 88-92
- Laurent Miguet, « Tunnel : Un mortier à l'épreuve des feux d'hydrocarbure, Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment, 2007, n° 5404, p. 81-81
Lien externe
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