- Tugdual de Saint-Dolay
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Tugdual de Saint-Dolay (de son vrai nom Jean-Pierre Danyel), né le 22 juin 1917 à Flers dans l'Orne et décédé le 11 août 1968 à Nantes, est un des promoteurs de l'"Orthodoxe celtique" en France, et particulièrement en Bretagne. Il est considéré comme un saint par l'Église orthodoxe celtique, les Églises de la Communion des Églises orthodoxes occidentales et par l'Église gallicane de Gazinet.
Saint Tugdual et le « monachisme celtique »
Jean Pierre Danyel est un enfant de l'Assistance publique qui étudia les théologies catholique, orthodoxe et protestante, lors de sa captivité en Allemagne. Après deux années de convalescence à son retour en France, il s'intéresse ensuite à la spiritualité orthodoxe. Il entre dans l'Église catholique orthodoxe de France où il devient moine. Il participe d'ailleurs avec le père Patrick Gérard au développement de cette Église. S'installant à Nantes en 1949, il s'attache la paroisse de Mgr Marc Fatome de mariavite. Cette communauté prospère du quartier de la Hunaudais vie à cette époque dans un très grand dénuement. Malheureusement, à la mort de Mgr Fatome en 1951, la famille Fatome, vendent l'église et la maison et le père Danyel se retrouve à la rue. Il fonde alors la paroisse du Bon Pasteur en communion avec la paroisse de Rennes de Église catholique orthodoxe de France dirigée par le père Gérard, chacun gardant sa pleine et entière autonomie.
En 1954, le père Danyel entre dans la mouvance de Thomas Marie Lutgen de l'Église celtique du Patriarcat de Glastonbury qui l'ordonne subconditione.
En 1955, Jean-Pierre Danyel vint s’installer dans un bocage breton, au lieu-dit le Bois-Juhel en Saint-Dolay (Morbihan), sur un terrain offert par une dame de Nantes qui aurait été guérie de cécité par les prières du père Danyel.
Les premiers temps, il vécut très pauvrement dans une hutte de branchages. Les habitants alentour lui apportaient de quoi se nourrir. Puis, il bâtit une petite chapelle en bois. Il dédia son ermitage à la Sainte Présence. Avec le temps, un ermitage en dur vit le jour, mais il ne put jamais achever la petite chapelle y attenant et dont on peut voir encore le clocheton et la croix celtique qui le domine. Moine et prêtre dans la mouvance orthodoxe celtique, il voulut restaurer la spiritualité et la tradition du monachisme celtique en fondant l'Ordre monastique de Saint Colomban, devenu entre temps la Fraternité de Saint Colomban [1], qu'il voulait être la refondation d'une communauté suivant la règle de saint Colomban abandonnée depuis plus de mille ans au profit de la règle de saint Benoît.
En 1956, il fonde la "Sainte Église celtique de Bretagne" avec la bénédiction des évêques du Siège ecclésial œcuménique.
Il fut consacré évêque par Mgr Irénée Poncelain d'Eschevannes,le 5 mai 1957, sous le nom de Tugdual, du nom d'un des sept saints protecteurs de Bretagne. Ses co-consécrateurs étant Mgr Julien Erni du Siège ecclésial œcuménique et Mgr Eugène de Batchinsky de Église orthodoxe ukrainienne conciliaire autocéphale en exil.
Il était poète, iconographe, prédicateur de talent, connaissait la théologie des trois grandes confessions chrétiennes. On lui attribuait également un charisme de thaumaturge qui attirait un public venant parfois de loin dans l’espoir d’obtenir une guérison.
De santé fragile, il n’en mena pas moins une vie ascétique dans la pauvreté, le jeûne et la prière, malgré l’humidité récurrente du lieu. Il savait que sa vie serait brève et il s'en confiait souvent à ses amis. Il chantait chaque jour le psautier dans son intégralité. Son œuvre connut de grandes adversités.
En 1967, Yvon Laigle (Mgr Gall) et Michel Raoult (Mgr Iltud) que Jean-Pierre Danyel avait consacrés évêques en 1960 sont consacrés subcondtione par Mgr Georgius, Patriarche de Glastonbury, de l'Église orthodoxe celtique.
Il mourut, le 11 août 1968, à l’âge de 51 ans, miné par la maladie. Mgr Gall (Yvon Laigle) célébra les funérailles au cimetière de Nantes. Suite à de nombreuses difficultés administratives, l’ermitage resta abandonné et un épais roncier l’envahit. Cependant les disciples les plus proches de Mgr Tugdual purent récupérer ses affaires personnelles.
Dix ans après, des moines relevaient l’ermitage pour y fonder un monastère et continuer la mission.
Sa spiritualité, son esprit sont développés dans vingt-cinq cahiers où il consigna ses méditations. Ils sont en cours d’édition.
En 1996, l'Église orthodoxe celtique procède à sa canonisation.
En 2009, l'ancien ermitage de Mgr Tugdual a été rasé pour faire place à un nouveau monastère en bois. La chapelle ayant déjà été détruite dans les années 1980 pour faire place à une nouvelle église.
Références
- Christophe Bouderaux, « DANYEL Jean-Pierre, dit Tugdual Ier » in Jean-Pierre (dir.). Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. 10, Les marges du christianisme, Paris, Beauchesne, 2001.
- Raphaël Steck, « Un grand ami de l'Église Gallicane, Tugdual de Saint Dolay », in Le Gallican, Journal trimestriel de l'Église gallicane, janvier 2006.
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