- Trois sœurs (agriculture)
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Les trois sœurs sont les trois principales cultures pratiquées traditionnellement par les Iroquois (ligue des Cinq-Nations), populations amérindiennes d'Amérique du Nord : la courge, le maïs et le haricot grimpant (habituellement le haricot tépari ou le haricot commun). Il s'agit pour eux d'une trinité divine qui a jailli de la tombe de la Terre mère, morte d'avoir enfanté les jumeaux Bien et Mal. On ne trouve pas chez les autres peuples iroquoiens (Hurons, Eries, Pétuns, Wenros, Andastes) de légende similaire.
Suivant la technique des plantes compagnes, les trois espèces sont plantées ensemble de la manière suivante :
- On forme de petits monticules aplatis de 30 cm de haut environ, espacés en tous sens de 50 cm.
- On sème les graines de maïs en poquets au centre de chaque monticule.
- Quand le maïs atteint 15 cm de haut, on sème les courges et les haricots tout autour en alternant les deux espèces.
Chaque culture profite du voisinage des deux autres :
- Les tiges de maïs servent de support aux haricots grimpants, ce qui évite de mettre en place des tuteurs.
- Les haricots, grâce à leurs nodosités racinaires enrichissent le sol en azote, ce qui favorise la croissance des deux autres cultures.
- Les courges étalent leur large feuillage sur le sol, captant le rayonnement solaire, ce qui a un triple effet :
- d'une part d'inhiber la croissance des mauvaises herbes ;
- d'autre part, en formant une sorte de paillis vivant, de créer un microclimat qui retient l'humidité dans le sol ;
- enfin, leurs épines protègent l'ensemble des herbivores.
D'un point de vue diététique, les trois sœurs constituent un régime équilibré, les haricots apportant les deux seuls acides aminés qui ne soient pas présents dans le maïs: la lysine et le tryptophane.
Référence
Les Iroquoiens du Saint-Laurent, Roland Tremblay, Musée Pointe-à-Callière, aux Éditions de l'homme, 2006. ISBN: 978-2-7619-2326-2.
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