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Trabant
Logo de TrabantCréation 1957 Disparition 1991 Activité(s) Conception, fabrication et vente de véhicules Produit(s) Automobiles modifier La Trabant est un ancien modèle d'automobile fabriqué en Allemagne de l'Est par le constructeur VEB Sachsenring Automobilwerke Zwickau.
Sommaire
Histoire
Auto-Union AG dont les usines étaient situées en Saxe prussienne qui appartenait en partie au fondateur d'Audi, August Horch, fut exproprié lors de l'arrivée de l'Armée Rouge. Dès 1948, l'usine de Zwickau lança la construction d'une voiture conçue par la société avant la seconde guerre mondiale, sous le nom de modèle F8. Elle constitua la base de la première Trabant 601 (1957)[1].
La Trabant, qui fut initialement une petite automobile économique et robuste devint, par suite du manque d'innovations qui en fit un modèle irrémédiablement dépassé, le symbole de la faillite économique de la RDA. Cette absence de renouvellement ne doit cependant pas dissimuler le remarquable talent d'ingénieur qui a présidé à la conception de la voiture : son architecture est d'une logique difficilement surpassable, l'esprit de simplification est admirablement abouti, chaque solution de détail représente un compromis (presque toujours) réussi entre un prix de revient industriel minimal et une réponse aussi appropriée que possible au cahier des charges. Le moteur, installé à l'avant, est placé en position transversale, ce qui est à l'époque une innovation.
La Trabant satisfait clairement au précepte stoïcien « rien de trop », ce qui est une manière de se rapprocher de la perfection (d'où son statut de voiture culte). Quelques exemples : ni de pompe à eau, ni pompe à huile ni de circuit de lubrification, pas même de pompe à essence puisque la gravité assure l'alimentation du carburateur. La suspension à lames transversales, certes un peu sommaire, s'accommode assez bien des modestes performances du véhicule. Le freinage est d'une efficacité surprenante malgré quatre tambours, car conçu en tenant compte de l'absence totale de frein moteur, du fait de la présence d'une roue libre destinée à éviter les serrages de pistons sur ce moteur fonctionnant au mélange. À cause des vibrations, le carnet de bord recommande de s'assurer au moins une fois par an que vis et boulons sont bien serrés.
Il y a loin des promesses de la planche à dessin aux réalités du véhicule lambda. Le vieillissement des équipements de production, en même temps qu'il réduisait les coûts, dégradait gravement la qualité. Le choix d'une carrosserie en plastique était audacieux à l'époque, et l'absence de développement ultérieur pérennisait le manque de fiabilité et d'endurance de certaines pièces en matériau synthétique. Les suspensions étaient sujettes à de multiples avaries, de même que l'équipement électrique.
Mais la voiture pouvait s'entretenir et se réparer « à la maison » avec un outillage manuel simple. Le cycle deux-temps retenu pour le moteur en raison de la simplicité et de l'économie de fabrication, et parce qu'il était caractéristique du groupe motopropulseur DKW d'avant-guerre utilisé, était condamné d'avance à disparaître du paysage automobile. Sa consommation était forte, compte tenu des performances délivrées. Quant à sa pollution, mieux vaut ne pas en parler… En dépit de ces aspects frustrants, la Trabant est une merveille d'intelligence technique et un véhicule plus agréable à conduire qu'on ne pourrait l'imaginer.
Entre 1957 et 1991, il en fut fabriqué 3 051 385 exemplaires, la dernière étant un exemplaire rose bonbon[2]. En 2007, il en restait environ 52 400 exemplaires en circulation en Allemagne[2]. Au cours de sa période de production, elle fut la seule voiture au monde à valoir plus cher d'occasion que neuve en raison de délais d'attente compris en moyenne entre dix et quinze ans[2].
Un prototype électrique de Trabant est présenté au Salon de Francfort qui se déroule du 17 au 27 septembre 2009. La Trabant nT ou "new Trabi" pourrait être commercialisée en 2012, au prix de… 20.000€ selon le Süddeutsche Zeitung.
Modèles
Pourtant, des prototypes de nouveaux modèles ont été conçus :
- la Trabant 610 à moteur 4 cylindres de 1 100 et 1 300 cm³, développée de 1973 à 1979,
- un prototype unique à moteur diesel de 1 100 cm³ et 34 ch DIN, en 1984 ; ce prototype fut détruit, mais une reconstitution faite à partir de pièces détachées figure au musée Horch de Zwickau;
- un système d'injection électronique pour le moteur deux-temps, qui permettait une économie de carburant de 18 % ; en l'absence de fabrication en RDA de composants électroniques nécessaires, la production en série ne vit pas le jour ;
- un moteur Wankel à piston rotatif de 544 cm³ et 63 ch fut même développé en 1965 mais resta malheureusement à l'état de prototype ;
- divers prototypes à moteur à refroidissement à eau, ou à moteur électrique ;
- divers projets de nouvelles carrosseries ;
- la Trabant P100 à nouvelle carrosserie 4 portes et moteur de 995 cm³ et 47ch.
La dernière évolution de la Trabant fut la 1,1 l, équipée d'un moteur et d'un train avant dérivés de ceux de la Volkswagen Polo.
Le nom Trabant signifie satellite en allemand.
Avant la chute du Mur de Berlin, posséder une Trabant était le signe d'une certaine réussite ; elles disparurent cependant très vite des rues après 1990. Elle retrouve aujourd'hui un certain succès en Allemagne auprès d'amateurs passionnés, tout comme d'autres voitures « culte » : Volkswagen Coccinelle, Austin Mini, Citroën 2CV, etc.
Ces voitures n'ont pas beaucoup évolué lors de leur période de production mais sont réputées pour leur entretien facile.
Ses principales spécificités sont:
- un moteur à deux temps en ligne remplacé dans les dernières années de production par un moteur 4 temps.
- une carrosserie composite à base de Duroplast, matériau thermodurcissable combinant phénol et fibres de coton (il n'y avait pas assez d'acier). Le Duroplast est un matériau très résistant, mais fabriquer la carrosserie de la Trabant ainsi coûtait au départ plus cher qu'une carrosserie traditionnelle en acier. A la fin de la guerre froide, on injecta une bactérie pour désintégrer les carcasses de « trabi » qui encombraient les casses automobiles.
Voir aussi
Liens externes
Bibliographie
- En anglais
- Rory MacLean, Stalin's Nose: Across the Face of Europe, HarperCollins, Londres, 1992 (ISBN 0-00-215871-X)
Notes et références
- ↑ La Trabant a cinquante ans, L'Express, 9 novembre 2007
- ↑ a , b et c La Trabi fête son demi-siècle, Le Figaro économie, 5 novembre 2007
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