Tortue franche

Tortue franche

Tortue verte

Comment lire une taxobox
Tortue verte
ou tortue franche
 Tortue verte dans les eaux de l'île d'Hawaï
Tortue verte dans les eaux de l'île d'Hawaï
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Reptilia
Ordre Testudines
Famille Cheloniidae
Genre
Chelonia
Brongniart, 1800
Nom binominal
Chelonia mydas
(Linnaeus, 1758)
Répartition géographique
Lieux pontes tortue verte

Lieux pontes tortue verte

Statut de conservation IUCN :

EN A2bd : En danger
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

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La tortue verte (Chelonia mydas) ou tortue franche est une tortue marine et du genre Chelonia, du grec Chélonê (χελωνη), tortue. C'est la plus grande des Cheloniidae.


Sommaire

Description

C'est une tortue marine présente dans les eaux tropicales de tous les océans, mais plus ou moins rare selon les régions. La carapace mesure en moyenne 110 cm et l'animal pèse entre 80 et 130 kg. Certains spécimens peuvent atteindre un poids de 300 kg pour une longueur de carapace de 1,5 m. Sa carapace ovale est aplatie pour une meilleure hydrodynamique, sa largeur est d'environ 88% de sa longueur. Sa tête est petite et représente environ 20% de la longueur de la carapace. Elle ne dispose que d'une seule paire d'écaille préfrontales. Le bord de sa mâchoire inférieure est grossièrement dentelé tandis que la supérieure est munie de fortes crêtes sur la face interne.

carapace

Sa dossière dispose de quatre plaques latérales, la paire antérieure est non contiguë à la plaque précentrale. Le plastron est constitué de 4 paires de plaques inframarginales. Contrairement aux Eretmochelys et au Caretta, il n'y a qu'une seule griffe sur chaque nageoire. Celle-ci est très développée chez les mâles.

La dossière est brun olive, les plaques brillantes avec des taches radiaires jaunes, vertes et noires, le plastron est jaune pâle, crème ou blanchâtre.

C’est la plus rapide des tortues marines : elle peut atteindre une vitesse de près de 35 km/h.

La maturité sexuelle peut être atteinte entre 8 et 15 ans.

Nourriture

Jusqu'au stade juvénile benthique, sûrement pour s'assurer une croissance la plus rapide possible, cette tortue est essentiellement carnivore, elle consomme des petits invertébrés et des œufs de poissons. Puis elle se nourrit presque exclusivement d'algues des herbiers marins. Ce régime alimentaire est supposé donner une couleur verdâtre à sa chair. Elle peut aussi manger quelques mollusques et des éponges.

Reproduction

Chelonia mydas

Quand elle a atteint sa maturité sexuelle, la femelle vient pondre tous les 3 à 6 ans sur la plage où elle est née (ou du secteur). Elle s'accouple près des plages et les femelles vont y pondre jusqu'à six fois, ce qui lui prendra environ un mois et demi. Elle commence par s'assurer de la sécurité de la plage depuis le bord de l'eau. Elle ne devra pas être bordée de végétation, ni trop large, ni trop étroite.

Une fois arrivée assez haut sur la plage, elle va creuser sa cavité corporelle, un trou d'une fois à une fois et demie son épaisseur. Cela prend environ 20 minutes. Puis elle creuse son puits de ponte avec ses pattes arrières. Ce trou est peu large et est profond d'environ 70 cm. Encore 20 minutes à peu près.

Enfin, elle pond une centaine d'œufs (de 20 à 250), mous, de la taille d'une balle de golf soit de 5 a 6 kg. Elle rebouche son trou après environ 20 minutes de ponte. Puis elle avance sur à peu près trois mètres dans n'importe quelle direction en jetant du sable derrière elle si bien qu'il est impossible de savoir où elle a pondu. Les trous restants sur la plage ne sont qu'un leurre. Elle retourne à la mer environ une heure et demi après avoir pondu. La durée d’incubation est de 45 à 70 jours suivant la température.

juvénile de tortue verte

Chorologie

Écologie

La Tortue verte préfère les eaux peu profondes et riches en zostères sans pour autant s'en circonscrire. Les adultes parcourent de très longues distances entre les herbiers et la zone de nidification. Contrairement aux autres tortues marines, on a observé des tortues vertes sur les plages à prendre le soleil[1] comme d'autres reptiles marins.

Lieu de ponte

Répartition des lieux de pontes de la tortue verte
Point rouge=lieux de pontes principaux
Point jaune=lieux de pontes secondaires

Prédateurs et menaces

La prédation animale agit surtout lors de l'éclosion des œufs car l'espèce est menacée par les crabes, oiseaux et mammifères s'aventurant sur les plages. Mais, les œufs sont aussi directement menacés par les insectes. Une fois arrivées à l'eau, les jeunes tortues vertes ne sont pas encore en sécurité, elles deviennent les proies des céphalopodes (poulpes, calamars) et gros poissons.

Une fois le stade juvénile benthique atteint, ses prédateurs deviennent les requins et les crocodiles marins au large de l'Australie mais surtout les hommes qui la pêchent, quelquefois par inadvertance mais surtout pour sa chair. La pollution est une menace certaine et la multiplication des maladies tel que la Fibropapillomatose semble le témoigner[2]. Enfin la prédation sur les oeufs reste très importante malgré certaines précautions prises par les autorités locales.

Protection

Elle est en France concernée par un plan de restauration des tortues marines des antilles françaises (plan local et régional qui concerne aussi d'autres tortues marines des Antilles Françaises (tortue imbriquée, tortue verte, tortue luth, tortue caouanne, tortue olivâtre). Ce plan est subdivisé en :

  • - un Plan de Restauration des Tortues Marines de Guadeloupe,
  • - un Plan de Restauration des Tortues Marines de Martinique,
  • - un projet de programme de coopération internationale à développer à échelle géographique plus large, voire planétaire afin de mieux prendre en compte les métapopulations et la diversité génétique des espèces.

Systématique

Une tortue verte albinos à Kélonia, un aquarium public de La Réunion

Étymologie

Leur nom de "tortue verte" leur vient de la couleur de leur graisse, légèrement verdâtre, du fait des algues qu'elles consomment.

Taxonomie

La taxonomie de cette tortue a suivie l'évolution des connaissances sur la phylogénétique des tortues, qui a défini petit à petit des taxons plus précis. Cette espèce s'est donc retrouvée, tour à tour, classifiée dans les Testudo par Linné 1758, puis Chelonia. En 1868, Bocourt décrit une autre tortue, la tortue franche du pacifique ou tortue noire qu'il nomme Chelonia m. agassizi (syn. C. m. japonica). Ces deux espèces, bien que morphologiquement légèrement différentes, ont été considérées comme faisant partie de la même espèces. C. mydas mydas dénommant la population atlantique initialement décrit par Linné, C. mydas agassizi dénommant la population des tortues noires.

Systématiques

Les principaux groupes évolutifs relatifs sont décrites ci-dessous par philogénie[3] selon Hirayama, 1997, 1998, Lapparent de Broin, 2000, and Parham, 2005 :

--o Cheloniidae
  |--o caretta L. , 1758
  |--o ...Natator Garman, 1880
  `--o Chelonini
     |--o Eretmochelys
     `--o
        |--o Lepidochelys
        `--o
           `--o Chelonia L., 1758

Voir aussi : Testudines (classification phylogénétique)

La tortue verte et l'homme

Longtemps (et parfois encore) pourchassée pour la consommation de sa chair, pour la consommation de ses oeufs (parfois même réputés aphrodisiaque[4]) ou pour l'utilisation de sa carapace, qui permet de fabriquer des objets en écaille de tortue, la tortue verte est aujourd'hui le plus souvent protégée. L'espèce est également utilisée pour la préparation de sous-produits tels que l'huile, les cartilages (calipee) et le cuir. En outre comme les autres tortues marines, elles sont menacées par la pêche et la pollution.

Plusieurs pays ont adopté des mesures allant de la protection partielle à la protection totale des oeufs et des femelles adultes.

Voir aussi

Références taxonomiques

Liens externes

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

Notes

  1. (en)Green Sea Turtle (Chelonia mydas), 29/12/2005, National Geographic Society
  2. (en)Green turtle, WWF
  3. Cheloniidae turtles and relatives, Mikko's Phylogeny Archive. Consulté le 17/5/2007
  4. David Graff et Javier Juste Ballesta, « Les tortues marines des îles du Golfe de Guinée », dans Canopée, vol. 5, mai 1995 [texte intégral] 


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