- Tohogne
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Tohogne
l'église romane Saint-Martin, côté nordAdministration Pays Belgique Région Région wallonne Communauté Communauté française Province Province de Luxembourg Arrondissement Marche-en-Famenne Commune Durbuy Géographie Coordonnées Superficie ? km² Population ? hab. (date inconnue) Densité ? hab./km² Autres informations Gentilé Tohognais(e) Code postal 6941 Zone téléphonique ? modifier Tohogne est une section de la ville belge de Durbuy située en Région wallonne dans la province de Luxembourg. Tohogne n'est une commune de la province de Luxembourg que depuis 1839. Elle faisait partie avant cela du département de Sambre-et-Meuse. C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977. Tohogne est composée de Verlaine, Hinonsart, Hermanne, La Bourlotte, Warre, Longueville, Coquaimont, La Haisse, Grand-Houmart et Petit-Houmart.
Sommaire
Histoire
Seconde Guerre mondiale
12 avril 1944 : crash d'un B24 à Longueville
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 12 avril 1944, un bombardier B24J de l’U.S. Air Force s’écrase le long de la route Tohogne – Ocquier : neuf membres d’équipage périssent dans l’accident. Dans le cadre des cérémonies du 40e anniversaire de la Libération, un mémorial a été inauguré le 9 septembre 1984 près du lieu de l’accident. Les neuf victimes sont :
- Christ E. CAPLANE Jr.
- Eward W. LIMES
- Thomas B. PERRY
- Glynn O. COTTRELL
- Girard H. SWANSON
- Edwin J. HYNES
- John R. ELLIS
- Milton CANTOR
- Benjamin L. LOVE
7 septembre 1944 : tragédie de Longueville
Le 7 septembre 1944, lors du repli de l’armée allemande devant l’avancée de l’armée américaine en Belgique et aux Pays-Bas, une tragédie survient à Longueville. Des francs-tireurs abattent un officier allemand au lieu-dit « La Haisse ». Les représailles sont immédiates : le même jour, des soldats allemands mettent le feu à des hangars et à des meules de foin à « La Haisse », puis en fin de journée bouclent les issues des hameaux de Longueville et Coquaimont et ouvrent le feu. Quatre personnes y laissent leur vie :
- Alphonse RAMELOT (né à Tohogne en 1867)
- Mathilde RAMELOT (née à Tohogne en 1875)
- Louise MAGIS (née à Bonsin en 1905)
- Eugène DOCHAIN (né à Tohogne en 1932).
Étymologie
Le nom de trouve son origine dans le nom latin Theodonia sigifiant habitation de Thedodo.
Patrimoine
L'église romane Saint-Martin et la paroisse-mère de Tohogne
Tohogne (situé à 5 km de Durbuy) est au centre d'un massif fertile presque totalement contourné par l'Ourthe et le Néblon. D'où que vous veniez, il faut monter pour y arriver à une altitude de 270 m.
Sait-on que l'église Saint-Martin du village est la plus grande église romane de la première moitié du XIe siècle du Luxembourg belge ? Sa monumentalité atteint les 33 mètres et comporte deux fois quatre gros piliers séparant les trois nefs.
Sait-on aussi que la paroisse est l'une des plus anciennes et des plus grandes du Nord-Luxembourg, et ce à partir du VIIe siècle ?
L'église de Tohogne a été indéniablement construite sur un site gallo-romain et franc, dans un quadrillé remarquable, au centre de l'agglomération. À cette époque, Ocquier, Tohogne et Xhignesse restèrent, jusqu'à la fin de l'ancien régime, tributaires directs de Stavelot, Tohogne étant perdue très tôt par l'abbaye quant au droit de collation. C'est que la région Durbuy-Tohogne, autrefois terre « fiscale » des Carolingiens, faisait partie au IXe siècle d'un « alleu » appartenant à la Maison d'Ardenne-Verdun, d'où elle passa à la Maison de Namur.
Cela n'empêcha pas le rayonnement de l'Évangile.
La plus importante fille aînée de Tohogne est certainement Wéris. La séparation remonterait déjà au VIIIe siècle ! On peut avancer qu'à elles deux, Tohogne et Wéris ont couvert tout un temps à peu près l'espace-noyau du futur comté de Durbuy. Wéris engendra à son tour de nouvelles chapelles et églises paroissiales. Heyd, dont l'église primitive date d'avant 1497, en aurait été démembrée. À partir du XIIIe siècle, on essarta beaucoup dans la région, à l'est de Wéris, du côté d'Érezée. Quant à Mormont, il avait une chapelle en 1580 (paroisse en 1836). Le curé Léonard Poncin de Tohogne, doyen du Concile d'Ouffet, assure dans les registres paroissiaux que Grandmenil relevait autrefois de l'ancienne paroisse de Tohogne.
Plus près de Tohogne, le jeu des filiations est plus clair. Borlon, chapelle en 1497, est encore dépendance de Tohogne en 1558. Bomal (avec Herbet et Boclinville, disparu) est paroisse très tôt (déjà en 1184). En 1325, il y existait à Durbuy une chapelle Saint-Nicolas ; néanmoins elle releva directement de Tohogne jusqu'en 1611. À ce moment, Palange et sa dîme, dépendant de Tohogne, furent attribuées à Durbuy. Barvaux posséda longtemps une chapelle. En 1611, il fut érigé en vicariat perpétuel. Verlaine s/O. releva de tout temps de Tohogne. C'est seulement en 1843 que l'église castrale devint succursale indépendante. Quant à Houmart, sa première chapelle date de 1850. Elle fut chapellenie de Tohogne en 1856 et ensuite succursale en 1872. Quant à l'église de Warre, elle fut construite par le pieux et mystique Michel Cosme en 1888.
Comme on le voit, la maternité de Tohogne est féconde et immense. La plus proche qui ait eu semblable aire paroissiale est Xhignesse.
Mais revenons-en au remarquable monument qu'est l'église Saint-Martin. Elle est orientée vers l'est et possède toutes les caractéristiques du roman-mosan primitif de la première moitié du XIe siècle. Sévère jeu des lignes et des volumes selon les traditions carolingiennes, pas de transept, trois nefs, moellonnage grossier, « opus incertum » dit Courtens (« La Belgique romane ») avec mortier très varié, parfois brique pilée rose et dure, traces d'anciens crépis et de joints en pré-roman, affirment certains ( ?).
Les toitures ne sont pas primitives. Le haut toit était primitivement plat. Apparaissent les bouts de grosses poutres qui supportaient le plafond de chêne. Les murs gouttereaux furent surhaussés de 60 à 70 cm.
Les fenêtres hautes ont encore leur cintre rudimentaire sans vrai claveau.
À l'étage inférieur, les murs visiblement bombés, appuyés sur un chaînage pas très rectiligne, sont d'un appareil grossier sans horizontale. Les fenêtres actuelles sont des XVIIe et XVIIIe siècles sauf celle du côté nord, une grande fenêtre flamboyante (XVe siècle) près de l'ancienne chapelle Saint-Pierre. On peut apercevoir quelques traces des anciennes ouvertures, assez hautes et petites, qui n'étaient pas dans l'axe des travées intérieures. On peut découvrir aussi, au côté sud, le remplage de l'ancienne porte dite « in paradisum » ; même chose côté nord plus près de la tour. Ce sont sans doute les portes primitives.
La tour-donjon n'avait pas de porte donnant vers l'extérieur. Le portail actuel provient probablement du petit pignon jouxtant. Il porte une belle croix pattée, emblème des Templiers. De la tour ancienne, il reste le noyau ; de l'intérieur, on voit encore le cintre de la première chambre donnant dans le grand vaisseau au niveau de l'ancien jubé (datant du XIXe siècle et supprimé en 1975). La tour a été reconstruite fin du XVIIe siècle.
Le chœur a été refait à neuf, en 1682, dans un style différent.
À l'intérieur : cinq travées sur gros piliers carrés, massifs et sans base. Deux ont été remplacés en sous-œuvre, au XVIIe siècle, par des colonnes rondes, sans doute pour faciliter la vue du chœur.
Les absidioles des deux petites nefs sont semi-circulaires empâtées et couvertes d'une voûte en cul-de-four. À l'entrée du chœur, on a taillé dans le bas des montants (anciennes bases de l'arc triomphal), pour assurer plus de visibilité vers l'autel ; on y a placé deux colonnettes (de remploi) dont l'une est du roman rhénan cubique. Celle de gauche, simple dé (dorique ?). Il y a une nette coupure entre les nefs où règne le plein cintre et le chœur qui apparaît dans son style du XVIIe siècle avec ses deux grandes fenêtres rectangulaires et avec son retable monumental baroque.
Bien des pièces remarquables de mobilier ont droit de cité dans l'église. Peu d'églises rurales possèdent, en effet, une telle diversité d'œuvres d'art. Citons-en quelques-unes : le calvaire (XIVe s.), les fonts baptismaux (13-14e s.), la chaire de vérité (XVIIIe s.) ;
une remarquable statuaire dont trois statues moyenâgeuses : la Charité de saint Martin (1520-1540), sainte Anne trinitaire et saint Nicolas de Myre (ces deux dernières œuvres ayant été dérobées en 1994).
Une restauration très importante eut lieu en 1975. Lors de ces travaux, une petite cave voûtée fut découverte dans la nef centrale et l'on s'aperçut que de vastes peintures murales datant des XVIe et XVIIe siècles étaient conservées dans le vaisseau central sous bien des couches de badigeon. Elles furent dégagées en 1981 par M. Jacques Folville.
Véritable écrin d'histoire religieuse, l'église Saint-Martin de Tohogne ne laisse pas d'être des plus remarquables de notre Terre de Luxembourg !
Sources principales : NINANE Germain (abbé), articles rédactionnels parus dans « L'Avenir du Luxembourg » en mai 1970.
Économie
Liens externes
- Site de la commune de Durbuy.
- Site de l'Union des Villes et Communes de Wallonie asbl.
- Site de l'église romane Saint-Martin de Tohogne .
- Des vues aériennes de Tohogne prises à bord d'un aéronef de type paramoteur
Catégories :- Commune avant fusion de l'arrondissement de Marche-en-Famenne
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