- Timidité (botanique)
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La « timidité » est en botanique un phénomène encore mal compris par lequel certains arbres (nombre minoritaire d'espèces) maintiennent entre eux, voire entre leurs propres branches maîtresses, une certaine distance, appelée « fente de timidité », typiquement entre 10 et 50 cm bien que ces limites soient peu définies[1].
Un phénomène similaire existe pour certaines essences (pas les mêmes) au niveau des racines[1].Le mot vient de l'expression anglophone crown shyness (timidité des couronnes) crée en Australie dans les années 1960 quand on y a commencé à étudier ce phénomène),
Notamment vulgarisé par Francis Hallé dans ses films, livres et conférences, ce phénomène n'a encore été que peu étudié.
Sommaire
Hypothèses explicatives
L'hypothèse d'échanges gazeux de phytohormones entre les feuilles des branches presque voisines a été avancée pour l'expliquer, mais n'a pas encore été suffisamment testée pour conclure. Chez certaines espèces, l'abrasion des bourgeons, feuilles et/ou rameaux à l'occasion des balancement de branches par le vent pourraient être en cause, par exemple dans la mangrove de la forêt noire du Costa Rica pour Avicennia germinans où la largeur de la fente de timidité (lacunes entre les couronnes) était positivement corrélée avec la distance entre branches adjacentes se balançant au vent (n = 22, p <0,01)[2]; Chez le pin Pinus contorta var. latifolia, les fentes de timidité sont associées à une inhibition du développement foliaire[3].
On ne rencontre des fentes de timidité que chez certaines essences (souvent des diptérocarpacées et en Europe chez les chênes verts et les pins parasols[4], mais il est rare que deux houppiers s'interpénètrent complètement.
Ce comportement d'évitement pourrait être interprété comme une perte d'espace potentiellement utilisable par l'arbre, mais aussi comme un moyen de laisser la lumière mieux pénétrer la forêt, tout en apportant peut-être un avantage sélectif et évolutif face aux maladies contagieuses des arbres (phytopathologies) ou en cas de présence de parasites non volants ; les arbres « timides » étant alors moins susceptibles d'être contaminés malgré une répartition assez dense dans l'espace.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr)
Bibliographie
- (en) James W. Goudie, Kenneth R. Polsson, Peter K. Ott, An empirical model of crown shyness for lodgepole pine (Pinus contorta var. latifolia [Engl.] Critch.) in British Columbia ; Forest Ecology and Management, Volume 257, Issue 1, 20 January 2009, Pages 321-331
Références
- Francis hallé décrivant ce phénomène, vidéo
- Résumé) Francis E. Putz, Geoffrey G. Parker and Ruth M. Archibald, Mechanical Abrasion and Intercrown Spacing ; American Midland Naturalist Vol. 112, No. 1 (Jul., 1984), pp. 24-28 (5 pages) Ed : The University of Notre Dame (
- Résumé) James N. Long & Frederick W. Smith, Volume increment in Pinus contorta var. latifolia: the influence of stand development and crown dynamics ;Forest Ecology and Management Volume 53, Issues 1-4, October 1992, Pages 53-64 doi:10.1016/0378-1127(92)90033-6 (
- Timidité des cimes
- Francis Hallé, Plaidoyer pour l'arbre,
Notes et références
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