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Thérésa (chanteuse)
Emma Valladon[1], dite Thérésa, née à La Bazoche-Gouët (Eure-et-Loir) le 25 avril 1837 et morte à Neufchâtel-en-Saosnois (Sarthe) le 14 mai 1913, est une chanteuse de cabaret française. Surnommée « la muse de la voyoucratie » et « la diva du ruisseau » en raison de ses origines modestes, elle est considérée comme l'une des artistes à qui l'on doit la naissance au show business à la française.
Sommaire
Biographie
Née à la campagne, fille d'un ménétrier et tailleur itinérant, elle s'intalle à Paris comme apprentie modiste à 12 ans. À 19 ans, elle commence à se produire dans plusieurs café-concerts parisiens.
Elle se fait connaître vers 1863 lorsqu'elle prend le nom de Thérésa. Elle devient alors une égérie parisienne. Elle se produit au Théâtre de la Porte Saint-Martin et au cabaret L'Alcazar. Elle chante à la cour de Napoléon III et dans les cours européennes. Elle participe également à des opérettes d'Offenbach et se produit pour Gounod. Une partie de la presse de l'époque — notamment par la voix de Jules Barbey d'Aurevilly — fait l'éloge de son talent, tandis que d'autres crient au scandale. Elle se produit également au théâtre, mais se fait apprécier surtout pour ses chansons populaires. Elle est comparée par certains à Sarah Bernhardt, qui se fit connaître à la même époque.
Elle fut l'une des premières artistes à générer une agitation médiatique autour d'elle et fut précurseur des « produits dérivés ». C'est avec Thérésa qu'advinrent les premiers cachets mirifiques et que naquirent les rivalités entre producteurs.
Emma Valladon a laissé des Mémoires[2]. Sa tombe se trouve au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Portrait par un contemporain
« Thérésa possède, toute originalité à part, les qualités les plus précieuses : la voix est franche, rustique, et d'une émission parfaite ; la prononciation est une merveille de netteté et la bonne humeur communicative de l'artiste est incomparable. Ce qui a fait pousser les hauts cris à ses détracteurs est moins imputable à Thérésa qu'à d'autres causes dont il faut tenir compte : Thérésa, à quelques exceptions près, a exploité un répertoire navrant, déplorable. À qui la faute ? Au goût public qui était ce qu'il pouvait être à une époque malsaine, où tout étant pourri en haut, rien ne pouvait vibrer en bas. Thérésa a été l'artiste populaire autant que le goût du jour le lui permettait. Si son auditoire, au lieu de lui imposer les malpropretés qui suintent sous les bas empires, avait exigé d'elle qu'elle n'interprétât que des œuvres propres, rustiques et fortes, elle eût été bien plus complètement la grande artiste du peuple [...]. Au physique, Thérésa est bien la femme que l'on pourrait se figurer en l'écoutant les yeux fermés. Le regard est franc, le visage épanoui, l'air gouailleur, la bouche large. [...] Thérésa a fait école. Beaucoup de grues ont cherché à l'imiter ; mais il est arrivé ce qui arrive toujours en pareil cas ; elles ne sont arrivées qu'à copier ses défauts, et ont créé l'ère funeste des PRIMA-GUEULA de la chope.[3] »Notes et références
- ↑ Parfois orthographié « Valadon » ou « Valendon ».
- ↑ Emma Valadon, Mémoires de Thérésa, écrits par elle-même, Dentu, Paris, 1865. Sur le site Internet Du Temps des cerises aux Feuilles mortes, consacré à la chanson française de la fin du Second Empire aux années cinquante, on pourra les lire directement[1].
- ↑ Touchatout, Le Trombinoscope, Paris, janvier 1873.
Bibliographie
- Mémoires de Thérésa, écrits par elle-même, Paris, E. Dentu éditeur, 1865
- Thérésa et ses chansons, Paris, Le Bailly éditeur, 1866
- Jacqueline Blanche, Thérésa, première idole de la Chanson Français, La Fresnay-sur-Chedouet, 1981
- Pierre-Robert Leclercq, Thérésa, la diva du ruisseau, Paris, A. Carrière, impr., 2006
Sources
- Cet article est en partie issu du site internet d'Authon-du-Perche (article sous licence libre)
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