Thomas de mahy de favras

Thomas de Mahy, marquis de Favras ( 1744-1790), né à Favras, village situé près de Blois, le 26 mars 1744, pendu à Paris, le 19 février 1790.

Avant la Révolution française

Le général Thiébault dit de lui dans ses Mémoires «Il devint marquis, comme Rivarol qui était comte, comme tant d'autres qui se possèdaient des titres et des noms qu'ils n'avaient pas».

Sous l'Ancien Régime il entra dans la compagnie des gardes Suisses du corps de Monsieur (futur Louis XVIII de France) au moment où était formé sa maison militaire, il quitta le service du comte de Provence en 1775, ensuite il vécut une vie assez aventureuse.

Sous la Révolution française

Démangé par l'ambition, Thomas de Mahy de Favras dont la situation financière était fragile revint à Versailles en 1789. Pour se faire une fortune il se mit échafauder toutes sortes de plans aussi fous les uns que les autres. Il fit cette proposition utopique en avril 1789 de rénover les finances du royaume. Personne ne le prenait au sérieux.

Malgré tout le comte de Provence lui confia la réalisation du projet suivant : faire «enlever» le roi, projet qui aurait pour résultat de provoquer une émeute à Paris, détrôner Louis XVI de France, ce qui aurait permis au comte de Provence de se proclamer régent. Le comte de Provence aurait promit à Thomas Mahy de Favras dans le cas de la réussite du plan, la confirmation de son titre de marquis et une récompense de 500 000 livres. Thomas de Favras se mit au travail.

L'exécution de ce projet devait être exécuté par environ quatre cents hommes décidés à braver tous les dangers. Mais pour réaliser ce coup de main il fallait des fonds. On évalua le total de la somme à deux millions de livres. Le futur Louis XVIII refusait de puiser dans ses propres deniers. Il ne fit que le mettre en rapport avec un banquier ayant pour nom Chomel. Mais ce dernier ayant appris de la bouche de Thomas Mahy de Favras que son but était l'évasion du roi, mais aussi qu'il avait prévu les assassinats du maire de Paris et du commandant général de la Garde nationale le banquier lui fit la promesse d'étudier cette proposition et de donner sa préponse assez rapidement.

De suite, le nommé Chomel se rendit chez La Fayette et lui conta le complot ourdi contre lui. Dans la nuit du 24 au 25 décembre 1790 fut mis en état d'arrestation. Le tribunal du Châtelet fut en charge d'instruire le procès de Thomas Mahy de Favras. Ce dernier rassuré par le soutien du comte de Provence s'obstina à innocenter le futur Louis XVIII et se déclara prêt à endosser la responsabilité du projet d'évasion du roi.

Mais lorsqu'il entendit le réquisitoire de l'avocat général qui demandait pour lui la sentence de mort, il comprit que le comte de Provence s'était joué de lui il tenta de sauver sa vie par ses propres moyens. Il informa Antoine Omer Talon lieutenant civil, qu'il avait d'importantes révélations à lui faire. Omer Talon lui rendit visite dans sa prison. Thomas Mahy de Favras lui donna un document écrit et l'engagea à le lire et d'en communiquer le contenu au gouvernement mais aussi au tribunal. Après avoir lu ce document, il apparut au lieutenant général que non seulement le comte de Provence était le principal incitateur du complot, mais que Marie-Antoinette d'Autriche elle-même s'y trouvait mêlée.

Omer Talon sut être convaincant, il demanda à Thomas Mahy de Favras de faire le sacrifice de sa vie en lui certifiant que la «terre serait légère à ses enfants», que de toute façon, même si, grâce à ses déclarations, il réussisait à échapper à la potence, des vengeurs sauraient l'atteindre où qu'il se trouve.

Selon une autre source, Omer Talon lui aurait donné sa parole qu'une lettre lui apporterait la grâce de Louis XVI à l'instant où il monterait les marches de l'échafaud. Il fut mené place de Grève, Thomas Mahy de Favras usa de tous les moyens pour faire reculer le moment de son exécution, dans l'attente du courrier promis. Mais il attendit en vain.

Une autre version présente Thomas Mahy de Favras comme le principal instigateur de ce complot. Sa situation matérielle étant des plus précaire, il crut avoir trouvé une façon de s'enrichir. Il proposa le lendemain de la prise de la Bastille le 14 juillet 1789, d'assurer la sécurité du roi et de sa famille en rassemblant à Versailles un groupe d'un millier hommes, des anciens gardes du corps et d'anciens officiers réformés.

Il propose aussi de faire évader le roi par la force s'il le faut et de le conduire à Metz, pendant que l'armée réprimerait la révolte à Paris. Peu discret, ses projets sont révélés à La Fayette qui fait surveiller ses moindre faits et gestes.

Après les Journées des 5 et 6 octobre 1789 et l'arrivée du roi et de sa famille à Paris, Thomas de Mahy de Favras se dispute avec le futur Louis XVIII. Il se trouve mêlé à une affaire d'emprunt de deux millions demandé par le comte de Provence et que Thomas de Mahy, comte de Favras croit destiné à soutenir financièrement le projet d'évasion du roi. Sous surveillance depuis un certain nombre de temps, Thomas de Mahy de Favras est mis en état d'arrestation au moment où l'affaire est arrivée à maturité et l'on fait circuler dans la capitale un écrit diffamatoire dans lequel on annonce que Thomas de Mahy de Favras aurait ourdi un complot destiné à faire évader le roi, assassiner La Fayette et Jean-Sylvain Bailly, susciter une révolte, bloquer et affamer Paris. Peut-être organisé par La Fayette, la provocation n'aboutit pas, le comte de Provence s'étant disculpé. Le procès de Thomas de Mahy de Favras fut expédié et il fut condamné à mort pour satisfaire les Parisiens.

Sources

Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française. 1789-1799, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 1987,1998 [détail de l’édition]

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