- Thomas Ravier
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Thomas Ravier Activités romancier, essayiste Naissance 27 mai 1970
Paris, FranceLangue d'écriture Français Thomas Ravier ou Thomas A Ravier est un romancier et essayiste français né en 1970 à Paris. Il est spécialiste de Proust et de Genet.
Sommaire
Œuvres
Ses premiers romans, plus expérimentaux, se ressentent de l’influence d’une culture classique aussi bien que des cultures urbaines et du rap. Thomas Ravier se considère alors comme un « DJ littéraire »[1]. Il fait très tôt le choix de très peu apparaître dans les médias[2].
Il publie en 1999 chez Julliard Original remix, une relecture du Lys dans la vallée de Balzac qui lui apporte une certaine notoriété. Puis en 2002 Emma Jordan (sous titré « mœurs du béton ») dans lequel il utilise le fond mythologique de la Recherche du temps perdu pour parler dans une langue métisse extrêmement travaillée de la banlieue française aujourd’hui et de ses mécanismes sociaux. Il est l’auteur d’une longue étude dans la Nouvelle Revue Française sur le rappeur Booba qui fera date.
En 2005, Philippe Sollers devient son éditeur chez Gallimard. C’est le début pour celui que Jean-Marie Perrier dans Livres Hebdo qualifie alors de « mystérieux Thomas Ravier » d’une nouvelle période dans son œuvre. Les Aubes sont navrantes, derrière le prétexte sociologique apparent de son sujet, propose un singulier récit d’apprentissage[3], une parabole sur les ténèbres et la lumière, à travers le cheminement initiatique d’un taggueur qui cherche à « entraîner le monde visible dans sa chute » loin de « la stupide matière ». Le narrateur se trouve être victime d’une vengeance qui tourne à son avantage, une sorte de crucifixion dont il ressort aveugle (on lui brûle les yeux avec une bombe aérosol) mais qui lui offre en contre partie son salut, soit la possibilité de devenir écrivain.
Salué par la critique, Le Scandale Mc Enroe, dédié au batteur de jazz Max Roach, « tient à la fois de l’ode, de l’essai, de l’éloge »[4]. Thomas Ravier revient dans une langue ouvertement lyrique sur la vie et la carrière du joueur de tennis John Mc Enroe, ainsi que sur ce qui la distingue à jamais de notre époque. « Ce n’est plus seulement le tennis qui est passé d’amateur à professionnel mais le monde ». C’est cette «double aventure à la fois physique et verbale» qui coïncide chez Mc Enroe à l’inverse d’un Federer «génial mais aphasique» que, selon Ravier, ne peuvent admettre les institutions.
L’œil du prince est présenté par l’auteur comme « le premier livre jamais écrit sur le cinéma ». Au nom du Temps et « loin de la longue nuit française borgnesse », Ravier y déclare la guerre aux cinéphiles dont il analyse le cas comme jadis Nietzsche le cas Wagner. Comme Nietzsche, Ravier a d’abord été cinéphile et décrit la disparition progressive du cinéma dans sa vie comme une renaissance romanesque. Il se présente ainsi vis-à-vis du cinéma comme un apostat - « Thomas l’apostat ». Ce qui ne l’empêche de revenir sur son amour médité et définitif porté aux grands cinéastes du XXe siècle, Hitchcock en tête « décrypté comme personne » selon Jean-Marc Parisis dans le Figaro[5]. « Hitchcock a sauvé le cinéma » écrit Ravier.
Dans sa première pièce de théâtre, j'ai égorgé une majorette, diffusée sur France-Culture en 2009, Ravier s'exprime dans une veine baroque nouvelle pour lui. Dans une roseraie, un soir d'orage, quatre personnages prennent l'apéritif au champagne en attendant la visite d'Hamlet pendant que se prépare le concert lyrique d'une étrange cantatrice. Le temps semble hors de ses gonds. Julien est le maitre de cérémonie innocent. Rebecca la sorcière anglaise amoureuse. Stéphane l'intellectuel français. Thomas le bouffon botaniste. Pour se justifier de ce titre provocateur, Ravier déclarait alors[6]: « Le théâtre est ici le piège botanique dans lequel Julien espère prendre la trop sérieuse conscience sociale, soit une certaine organisation coupable qui ment depuis toujours sur cette question essentielle des rapports sexuels : un mensonge sur la substance du temps. »
On peut se faire une idée du style de Ravier à travers l'incipit de son livre méconnu sur Proust Éloge du matricide: « Proust semble fatigué, son teint pâle. Un bal l'étourdit, lutter le tue, son ton le tient, l'été l'attend. Près de lui, trois petites tables où poser cahiers, manuscrits, encrier. Sa vie intérieure ne connaît aucun conflit. Confit au lit, il ne vit que de café au lait. Du thé ? Le Temps chauffe dans la tasse. »
Romans
- 1994 : Au bord de l'amer, Soignies, Talus d'approche, coll. « Littérature », novembre 1994, 162 p. (ISBN 2-87246-023-3)
- 1999 : Original remix : Le Lys dans la vallée, Paris, Julliard, 26 août 1999, 162 p. (ISBN 2-260-01516-6) [présentation en ligne].
d'après Le Lys dans la vallée d'Honoré de Balzac
- 2002 : Emma Jordan : Mœurs du béton, Paris, Julliard, 26 août 2002, 252 p. (ISBN 2-260-01560-3) [présentation en ligne].
d'après Madame Bovary de Gustave Flaubert
- 2005 : Les aubes sont navrantes, Paris, Gallimard, coll. « L'Infini », 136 p. (ISBN 2-07-077546-1)
Essais
Ouvrages
- 2006 : Le Scandale McEnroe, Paris, Gallimard, coll. « L'Infini », 120 p. (ISBN 2-07-078141-0).
sur le joueur de tennis John McEnroe
- 2007 : Éloge du matricide : Essai sur Proust, Paris, Gallimard, coll. « L'Infini », 200 p. (ISBN 978-2-07-078443-1).
sur l'écrivain Marcel Proust
- 2008 : L'Œil du prince, Paris, Gallimard, coll. « L'Infini », 360 p. (ISBN 978-2-07-012224-0).
sur le cinéma
Articles
- 2000 : « Céline, rappeur sans musique... », dans La Nouvelle Revue française, Gallimard, no 555, octobre 2000, p. 117–130 (ISBN 2-07-075990-3)(ISSN 0029-4802)
sur l'écrivain Louis-Ferdinand Céline
- 2001 : « La Terre promise », dans La Nouvelle Revue française, Gallimard, no 558, juin 2001, p. 39–50 (ISBN 2-07-076235-1)(ISSN 0029-4802)
- 2003 : « Paradis artificiels de Marcel Proust », dans La Nouvelle Revue française, Gallimard, no 566, juin 2003, p. 42–69 (ISBN 2-07-073189-8)(ISSN 0029-4802)
sur l'écrivain Marcel Proust
- 2003 : « Booba ou le démon des images », dans La Nouvelle Revue française, Gallimard, no 567, octobre 2003, p. 37–56 (ISBN 2-07-073452-8)(ISSN 0029-4802)
sur le rappeur Booba
- 2004 : « Les aubes sont navrantes », dans La Nouvelle Revue française, Gallimard, no 568, janvier 2004, p. 31–44 (ISBN 2-07-073488-9)(ISSN 0029-4802)
- 2004 : « McEnroe, l’impie limpide », dans La Nouvelle Revue française, Gallimard, no 570, juin 2004, p. 33–54 (ISBN 2-07-077171-7)(ISSN 0029-4802)
sur le joueur de tennis John McEnroe
- 2004 : « Panthéon, de Booba », dans La Nouvelle Revue française, Gallimard, no 571, octobre 2004, p. 314–317 (ISBN 2-07-077199-7)(ISSN 0029-4802)
- 2005 : « Joyeux Genet », dans La Nouvelle Revue française, Gallimard, no 573, avril 2005, p. 55–82 (ISBN 2-07-077372-8)(ISSN 0029-4802)
sur l'écrivain Jean Genet
- 2005 : « Mauvais goût de Vichy », dans L'Infini, Gallimard, no 92, automne 2005, p. 103–113 (ISBN 2-07-077550-X)(ISSN 0754-023X)
- 2005 : « Le gramophone de Jean Renoir », dans art press, no 318, décembre 2005, p. 54–56 (ISSN 0245-5676)
sur le film La Règle du jeu de Jean Renoir
- 2006 : « Matricide d'Alfred Hitchcock », dans L'Infini, Gallimard, no 97, hiver 2006, p. 39–55 (ISBN 2-07-078298-0)(ISSN 0754-023X)
sur le rapport à la mère dans l'œuvre du cinéaste d'Alfred Hitchcock
- 2007 : « Lire Godard », dans art press, no 331, février 2007, p. 68–69 (ISSN 0245-5676)
sur le cinéaste Jean-Luc Godard
- 2007 : « Distinction de Bresson », dans art press, no 333, avril 2007, p. 66–67 (ISSN 0245-5676)
sur le cinéaste Robert Bresson
- 2007 : « Le Festin ancien », dans Luna Park, Transédition, no 3, automne 2006 (ISBN 2-8025-0022-8)(ISSN 0379-4563)
- 2008 : « Genet, l'homme aux semelles de temps », dans L'Infini, Gallimard, no 105, hiver 2008, p. 75–89 (ISBN 978-2-07-012382-7)(ISSN 0754-023X)
Sur le Web
- 2005 : « L'Insigne et la Plume », sur Paroles des jours (le site de Stéphane Zagdanski), 10 p.
sur l'écrivain Jean Genet
Thêâtre
- J'ai égorgé une majorette, pièce radiophonique diffusée sur France Culture le 26 septembre 2009
Références
- Durand, Alain-Philippe, De l'interprétation des musiques électroniques dans la littérature française contemporaine, L'Esprit Créateur.
- [1]
- Des destinées étranges, Josyane Savigneau, Le Monde du 21.10.05.
- Tempête sur le court, Alexandre Fillon, Lire, décembre 2006
- L'image prise au mot, Le Figaro, 6/12/2008
- www.franceculture.com/emission-fictions-perspectives-contemporaines2
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