- Thomas Manning
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Thomas Manning (8 novembre 1772–1840), est un explorateur et médecin anglais qui visita le Tibet entre 1811 et 1812.
Sommaire
Biographie
Manning est né à Broome, dans le Norfolk. Il entra en 1790 au Gonville and Caius College de Cambridge pour étudier les mathématiques, mais n'obtint pas de diplôme « à cause de doutes au sujet des examens »[1]. Depuis longtemps passionné par les études chinoises, il étudia la médecine et le chinois à Paris de 1800 à 1803. Napoléon l'autorisa à regagner l'Angleterre au début de la Troisième Coalition[2]. Son désir de découvrir le Céleste Empire le conduisit en 1807 à Canton, où il travailla trois ans, puis à Calcutta en 1810. Manning se rendit à Rangpur avec un seul serviteur chinois et sans autorisation officielle. Le 29 octobre 1811 il arriva à Phari Dzong, à la frontière du Tibet, où il rencontra un général chinois avec ses troupes. Ayant guéri certains soldats, il fut autorisé à les accompagner comme médecin. Il atteignit ainsi finalement Lhasa, où il resta plusieurs mois. Il était le premier britannique à y entrer, ainsi que le premier à rencontrer le Dalaï Lama. Il fut obligé de quitter Lhassa le 19 avril 1812[2]. De retour à Calcutta à l'été 1813, il regagna Canton, où il resta jusqu'en 1816 : Au printemps 1817, il se rendit pour la première fois à Pékin comme interprète d'une délégation britannique auprès de l'empereur Jiaqing. La délégation fut expulsée au bout de quelques jours.
Durant son retour en Europe, Manning rendit visite à Napoléon à Sainte-Hélène, pour le remercier de lui avoir accordé un passeport en 1803. Il fut de retour en Angleterre en 1818 et mourut le 2 mai 1840 dans sa maison de Bath[2].
Œuvre
Il ne publia rien sur son voyage, son rapport ne fut imprimé qu'en 1876 conjointement à celui de George Bogle, par Sir Clements Markham, secrétaire de la Royal Geographical Society.
Début décembre 1811, Manning atteignit Lhassa qui lui inspire, peut-être en raison de la fatigue du voyage, une indifférence rêveuse et dont il fit une description d'un agréable exotisme, sans plus : « Si le palais est plus important que ce que j'avais imaginé, la ville, jusque-là me déçoit. Il n'y a dans son apparence rien de frappant, rien de plaisant. Les bâtiments sont noirs de suie et de crasse. Les rues sont remplies de chiens, dont certains grognent sans cesse en mâchonnant des débris de peaux qui traînent partout et dégagent une odeur de charnier ; d'autres boitent et sont hagards ; d'autres ont des ulcérations et d'autres meurent de faim que les corbeaux picorent... [ certains sont morts et leur cadavre est dévoré] . En bref, tout est minable, sordide, avec quelque chose d'irréel. Même la gaieté des habitants, leurs rires, je trouvai qu'ils paraissaient oniriques, hallucinants. C'était moi qui rêvais, sans doute, mais je ne pus me débarasser de cette idée. »[3],[4].
Décrivant les funérailles célestes ou sépultures de l'air, Manning eut ce trait d'esprit : « Les gens du Tibet ne mangent pas les oiseaux... au contraire, ils laissent les oiseaux les manger » [5].
Thomas Manning décrit sa rencontre avec le 9e Dalaï Lama, âgé alors de sept ans, dans des termes extasiés. « Le beau et fascinant visage du lama a absorbé toute mon attention », écrit-il. « Il avait des manières simples et sans affectation d'un enfant prince bien instruit. Je pense que son visage était d'une beauté radieuse. Il était d'une disposition joyeuse et heureuse. J'ai été extrêmement touché par cet entretien avec le lama. J'aurais pu pleurer par l'étrangeté de cette sensation. » [6].
Notes et références
- « from scruples affecting the tests » — (en) Manning, Thomas, in Venn, J. & J. A., Alumni Cantabrigienses, Cambridge University Press, 10 vols, 1922–1958. [1]
- (en) Présentation de Thomas Manning sur Bookrags.com
- ISBN 978-2-8264-0026-4), p. 100-102. Michael Taylor, Le Tibet - De Marco Polo À Alexandra David-Néel, Payot, Office du Livre, Fribourg (Suisse), 1985 (
- « "If the palace had exceeded my expectations," he wrote, "the town as far fell short of them. There is nothing striking, nothing pleasing in its appearance. The habitations are begrimed with smut and dirt. The avenues are full of dogs, some growling and gnawing bits of hide which lie around in profusion, and emit a charnel-house smell; other limping and looking livid; others ulcerated; others starved and dying, and pecked at by the ravens; some dead and preyed upon. In short everything seems mean and gloomy, and excites the idea of something unreal." » Peter Bishop, The Myth of Shangri-La: Tibet, travel writing, and the western creation of sacred landscape, University of California Press, 1989, 308 p., p. 94 :
- Tibet. A Chronicle of Exploration page 214, Routledge & Kegan Paul Ltd, London, 1970, en part. Part III (Thomas Manning) ; « Obviously referring to Tibet's funeral customs, Manning quipped: 'The people of Tibet eat no birds... on the contrary they let the birds eat them.' » John MacGregor,
- Mick Brown, The Dance of 17 Lives: The Incredible True Story of Tibet's 17th Karmapa, Bloomsbury Publishing, New York, N.Y., 2004, pp. 28-29 (ISBN 1-58234-177-X).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Thomas Manning » (voir la liste des auteurs)
Bibliographie
- MARKHAM, Clements R., Narratives of the Mission of Georges Bogle to Tibet and of the Journey of Thomas Manning to Lhasa, New Delhi: Cosmo Publications, 1910 [1876] (Indian Historical Researches, 42).
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