- Thomas Corneille
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Thomas Corneille Thomas Corneille à l’âge de 81 ans.Activités Dramaturge Naissance 1625
Rouen, Royaume de FranceDécès 1709
Les Andelys, Royaume de FranceGenres Comédie, tragédie Thomas Corneille est un juriste et auteur dramatique français, né à Rouen le 20 août 1625 et mort aux Andelys le 8 décembre 1709.
Sommaire
Biographie
De dix-neuf ans le cadet de son frère Pierre, Thomas Corneille s’appliqua toute sa vie à suivre la voie de son aîné. Il fait ses études chez les Jésuites et, après de brillantes humanités, est, comme son frère, juriste. Il épouse la belle-sœur de Pierre et quitte Rouen pour Paris en même temps que lui, lorsque les triomphes de son frère l’entraînent vers le théâtre.
Comme Pierre, il fait d’abord des comédies, tirées pour la plupart des auteurs espagnols (il s’inspirera du Jodelet astrologue d’Antoine Le Métel pour écrire son Feint Astrologue en 1648 et sa Devineresse en 1679). 12 ans après Molière, il reprend ainsi le mythe de Don Juan, popularisé par Tirso de Molina, sous le titre Le Festin de pierre en 1677[1].
En 1656, il débute sur la scène tragique avec Timocrate, dont le sujet est tiré du roman Cléopâtre de La Calprenède, et qui connaît un immense succès avec une série ininterrompue de quatre-vingts représentations, la plus longue de tout son siècle. Le héros de cette pièce joue un double personnage : sous le nom de Timocrate, il est l’ennemi de la reine d’Argos, et sous celui de Cléomène, il est son défenseur et l’amant de sa fille. Malgré la vogue immense que connut cette pièce en son temps, elle est tombée dans un profond oubli et n’a jamais reparu sur la scène.
Il écrit, seul ou en collaboration, une quarantaine de pièces de théâtre. À la différence de son frère, il s’appliqua à tous les genres dramatiques dont la pièce à machines (sa pièce à machines Circé a été parmi les plus réussies du siècle), l’opéra et la comédie à intermèdes. Ses trois livrets d’opéra, Psyché (1678), Bellérophon (1679) et Médée (1693) font de lui, avec Philippe Quinault et Jean Galbert de Campistron, un des plus importants librettistes français du XVIIe siècle.
Lui et son coauteur Donneau de Visé[2], reçoivent plus de 6 000 livres pour La Devineresse ou les Faux Enchantements, la plus grosse somme payée à cette période. Enfin, une de ses pièces, Le Baron des Fondrières, eut l’honneur d’être la première à être huée hors de la scène.
Thomas n’avait encore produit ni Le Comte d’Essex ni Ariane, les deux seules tragédies de Thomas qui soient restées au théâtre, dont Pierre, adoptant l’enthousiasme public pour les productions de son frère, disait naïvement qu’il aurait voulu les avoir faites. Les deux frères étaient proches, et vécurent pratiquement ensemble[3]. Jamais le plus léger mouvement de jalouse humeur ne trouva d’accès dans le cœur de Pierre, qui partageait avec joie la suprématie littéraire avec celui que la faveur du moment semblait asseoir au même rang que lui. De son côté, Thomas, modeste et bon, loin d’accepter les honneurs du parallèle avec son frère, se plaisait lui-même à l’appeler « le grand Corneille ».
Thomas Corneille a souvent été considéré par certains comme quelqu’un qui n’a été remarqué que pour le nom qu’il portait, tandis que d’autres estiment qu’il a eu la malchance d’avoir un frère qui lui faisait de l’ombre, comme il en aurait fait à presque n’importe qui d’autre. Quoi qu’il en soit, modeste, affable, toujours prêt à louer le mérite d’autrui, bienfaisant, religieux sans faste de dévotion, Thomas possédait toutes les vertus de son frère avec plus d’agrément dans l’esprit et plus de grâce dans le monde.
En 1685, il succéda à l’Académie française au fauteuil de son frère mort l’année précédente, et produisit une nouvelle édition des Remarques de Vaugelas en 1687, avant de s’atteler, en 1694, à un Dictionnaire des termes des arts et des sciences en complément du dictionnaire de l’Académie puis à un Dictionnaire universel géographique et historique en 1708. Il avait également produit une traduction complète des Métamorphoses d’Ovide en 1697.
Œuvre
- Les Engagements du hasard (1647 ?)
- Le Feint astrologue (1648 ?)
- Don Bertran de Cigarral (1651)
- L’Amour à la mode (1651)
- Le Berger extravagant (1652)
- Les Illustres ennemis (1655)
- Le Geôlier de soi-même ou Jodelet prince (1655)
- Timocrate (1656)
- Charmes de la voix (1656)
- Bérénice (1657)
- La Mort de l’empereur Commode (1657)
- Darius (1659)
- Le Galant doublé (1660)
- Stilicon (1660)
- Camma, reine de Galatie (1661)
- Persée et Démétrius (1662)
- Maximian (1662)
- Pyrrhus (1663)
- Antiochus (1666)
- Le Baron d’Albikrac (1667)
- Laodice (1668)
- La Mort d'Annibal (1669)
- La Comtesse d’Orgueil (1670)
- Théodat (1672)
- Ariane (1672)
- Le Comédien Poète (1673)
- La Mort d'Achille (1673)
- Don César d’Avalos (1674)
- L'Inconnu (1675)
- Circé (1675)
- Le Triomphe des dames (1676)
- Le Festin de pierre (1677)
- Le Comte d'Essex (1678)
- Psyché (1678), livret
- Béllérophon (1679), livret
- La Devineresse (1679)
- La Pierre philosophale (1681)
- L'Usurier (1685)
- Le Baron des Fondrières (1686)
- Médée (1693), livret
- Les Dames vengées (1695)
- Bradamante (1695)
Bibliographie
Il y a peu d'éditions modernes des pièces de Thomas Corneille. Signalons néanmoins :
- Le Comte d'Essex, éd. par Wendy Gibson, University of Exeter Press, 2000 ;
- Le Festin de pierre, éd. par Alain Niderst, Honoré Champion, 2000 ;
- La Devineresse, ou les Faux enchantements, dans Théâtre du XVIIe siècle, 3, éd. Jacques Truchet et André Blanc, Gallimard "Bibliothèque de la Pléiade", 1992 ;
- Timocrate et Ariane dans Théâtre du XVIIe siècle, 2, éd. Jacques Truchet et André Blanc, Gallimard "Bibliothèque de la Pléiade", 1986 ;
- L'Inconnu, éd. Georges Forestier, dans Aspects du théâtre dans le théâtre au XVIIe siècle : recueil de pièces, Université de Toulouse-Le Mirail, 1986 ;
- Stilicon, éd. Christopher J. Gossip, Droz, 1974 ;
- Timocrate, éd. Yves Giraud, Droz, 1970 ;
- Le Berger extravagant, éd. Francis Bar, Droz, 1960.
Notes et références
- Dom Juan ou le Festin de pierre. Le Festin de pierre (avec une minuscule, le mot désignant le matériau et non le prénom !) est le titre des premières comédies et le sous-titre de la pièce de Molière :
- Mercure Galant, revue à laquelle contribua Thomas Corneille. Le fondateur du
- Travaillant souvent dans la même maison ; Pierre appelait souvent son frère à son secours, lui demandant "de lui envoyer des rimes"...
Voir aussi
Liens externes
- Ses pièces et leurs représentations sur le site CÉSAR.
- Sur le site Théâtre classique, consulter Timocrate et Stilicon.
- Bibliothèque dramatique du CRHTÉdition critique d'une partie de l'œuvre dramatique de Thomas Corneille.
Précédé par
Pierre CorneilleFauteuil 14 de l’Académie française
1685-1709Suivi par
Antoine Houdar de La MotteCatégories :- Corneille
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