- Thalassocratie
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Une thalassocratie est une puissance politique fondée principalement sur la domination de la mer.
Les thalassocraties traditionnelles dominent rarement l'intérieur des terres, même sur leur propre territoire métropolitain. Le premier exemple historique de thalassocratie est la civilisation minoenne. On peut également mentionner la cité grecque d'Athènes au Ve siècle av. J.‑C., Tyr, Sidon ou Carthage.
Les Républiques maritimes en sont un exemple moderne. On peut citer Venise et Gênes, ou la République de Raguse. On peut ajouter le Royaume de Majorque et la Couronne d'Aragon en Mer Méditerranée, la Hanse en Mer Baltique, et le Shrîvijaya en Asie du Sud-Est. Au Maroc, au XVIIè, un des rares cas de thalassocratie dans le monde arabo-musulman a émergé dans les villes jumelles de Rabat-Salé, entre 1600 et 1660, sous le nom de "La Republique des deux rives".
Les Phéniciens, qui ont disposé de nombreux comptoirs cinq siècles avant Carthage, ne constituent pas une thalassocratie au sens strict, car ils n'ont pas converti cet avantage en domination politique. Cependant, Hérodote parlait de la nécessité de contrer la thalassocratie phénicienne en développant "l'empire maritime" grec.
Le terme thalassocratie est aussi appliqué à des empires, dans lesquels les territoires de l'état s'étendent sur l'intérieur des continents, même s'ils sont reliés principalement ou uniquement par des lignes maritimes. Les empires coloniaux du Portugal, des Pays-Bas ou de la Grande-Bretagne ont émergé en tant que thalassocraties avant de s'étendre sur les continents. La thalassocratie de l'empire suédois s'étendait sur la Mer Baltique. De même, l'Empire romain et l'Empire ottoman, tenant les plus importants détroits de la Mer Méditerranée, possédaient une autorité thalassocratique.
Étymologie
Le mot thalassocratie vient du grec ancien θαλασσοκρατία (thalassokratía), formé de θάλασσα (thálassa, « mer ») et de κράτος (krátos, « pouvoir, force, puissance »).
Liens externes
- Salomon Reinach, Le mariage avec la mer, Cultes, mythes et religions, t. II, Éd. Ernest Leroux, Paris, 1906, pp. 206-219.
- Hervé Coutau-Bégarie, [1]
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