- Terrorisme juif
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Terrorisme sioniste
Au sens strict, l'expression « terrorisme sioniste » fait référence à des actes terroristes perpétrés dans le but de favoriser les objectifs du sionisme. Cette expression est utilisée par des historiens pour évoquer les actes violents perpétrés par certains groupes juifs sionistes pendant la période du mandat britannique sur la Palestine et jusqu'à la création de l'État d'Israël en 1948. Les évènements survenus avant 1948 et lors du conflit israélo-arabe de 1948 sont détaillés et analysés dans l'article violence politique sioniste.
Dans le contexte actuel du conflit israélo-palestinien, la même expression, polémique quant à sa pertinence, est reprise par des détracteurs de la politique israélienne pour qualifier la répression de l'État israélien. Les actions qui suivent 1948 sont détaillées dans l'article violence politique israélienne.
L'article traite des sens et usages de cette expression qui sont variables et controversés.
Sommaire
Sens de l'expression
Voir : terrorisme; sionisme et histoire du sionisme.
Point de vue de ceux qui utilisent l'expression
Du point de vue de certains détracteurs d'Israël et du sionisme, des actes de la politique d'Israël seraient terroristes dans le sens où, selon eux, ils visent des populations civiles[1]. Ces détracteurs parlent dans ce contexte de terrorisme d'État, de terrorisme israélien voire de terrorisme sioniste.
Certains de ceux qui utilisent l'expression terrorisme sioniste dénoncent parfois, au-delà des actes de la politique d'Israël, ce qui relèverait d'une volonté expansionniste ou colonisatrice d'Israël ou du sionisme. [2],[3]
De par l'usage de l'expression, certains peuvent aussi vouloir mettre en question la légitimité de l'État israélien[4] ou bien établir une continuité entre l'activisme juif d'avant 1948 et certaines actions d'aujourd'hui, en soulignant par exemple que le Likoud, parti politique israélien, a été fondé par les membres dirigeants des anciens groupes activistes juifs Irgoun et Lehi, dont les actions étaient qualifiées à l'époque de terroristes[5].
Point de vue du gouvernement israélien et des partisans du sionisme
Selon ces derniers, la politique d'Israël ne serait pas terroriste mais résulterait d'un état de guerre [6] depuis sa création et dont Israël ne serait pas responsable, n'ayant pas provoqué la guerre mais ayant été attaqué, selon leur point de vue, par 5 États arabes dès le lendemain de sa création[7].
Israël ne considère pas non plus que ses actions vis-à-vis des civils relèveraient de terrorisme mais bien du droit à l'autodéfense [8] dans la lutte contre le terrorisme palestinien[9],[10].
Certains détracteurs utilisent le terme sioniste dans le but de délégitimer Israël, refusant de parler d'État. Les partisans du sionisme quant à eux reconnaissent (voire revendiquent) l'héritage sioniste d'Israël et rejettent toute idée qui viserait à délégitimer le droit à l'existence d'un État israélien [11]. Israël étant aussi un État juif, certains dénoncent de l'antisémitisme dans la délégitimation du sionisme et des droits de l'État israélien [12].
Autres points de vue
- Des historiens détracteurs de la politique israélienne parlent de "terrorisme israélien" quand la cible des opérations israéliennes n'est pas, selon leur point de vue, militaire [13].
- Quand ils reconnaissent ou supposent le caractère illégal de certaines actions de l'armée israélienne, Amnesty International parle de crimes de guerres [14] ou de terrorisme d'État [15].
- Des commentateurs comme l'ONU, ne voulant juger du bien-fondé ou non des actes de violence, parlent de répression israélienne [16]. Il en va de même de certains commentateurs et journalistes, comme ceux du Monde-diplomatique qui parlent également de répression israélienne [17]
- Des attentats perpétrés par des citoyens israéliens à l'encontre de civils arabes mais pas par l'armée sont qualifiés de terrorisme juif tant par le gouvernement israélien que par des commentateurs extérieurs. [18]
Usages du terme
Voir : Guerre des mots dans le conflit israélo-palestinien
En rapport à des événements antérieurs à 1948
Voir : violence politique sioniste
Avant 1948, dans le contexte des nationalismes sioniste, arabe et palestinien en Palestine mandataire et dans le contexte du mandat britannique sur la région, l'Irgoun et le Lehi ont utilisé la violence pour faire valoir ce qu'ils considéraient leurs droits et en réaction à des attaques anti-juives. Dans ce contexte, les historiens[Lequel ?] utilisent l'expression terrorisme sioniste pour décrire certaines de leurs actions.
Lors de la guerre de 1948, les actions de l'Irgoun et du Lehi, en particulier le massacre de Deir Yassin, sont décrites comme du terrorisme sioniste par la majorité des historiens[Lequel ?]. Mais certains historiens[19] considèrent également que la Haganah, l'armée clandestine du Yichouv, s'est livrée à des actes terroristes durant cette période. Ils font référence à certaines intimidations, déportations ou massacres [20] de civils palestiniens par la Haganah.
En rapport à des événements postérieurs à l'existence d'Israël
Voir aussi : Violence politique israélienne
- Le Centre palestinien d'information qualifie de "terrorisme sioniste" les opérations menées par l'armée israélienne quand les cibles de ses opérations sont des habitations ou quand des enfants en sont victimes. Le massacre de Sabra et Shatila est également repris comme exemple de terrorisme sioniste. Il en va de même des éliminations ciblées à l'encontre de "résistants" du Hamas[21].
- Le site internet du Fatah, dans un article traitant du "terrorisme sioniste" décrit les événements suivants comme de la "terreur sioniste" [22]
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- L'occupation militaire de 1967, en contradiction avec les résolutions 242 & 338 des Nations Unies, de territoires sur lesquels les accords d'Oslo prévoyaient une autonomie palestinienne avant le 4 mai 1999 ;
- la construction de colonies de peuplement sur des terres confisquées après en avoir chassé les propriétaires palestiniens, ce qui serait une forme de "nettoyage ethnique", selon le Fatah.
- Les attaques incessantes (selon le Fatah) contre des musulmans et des chrétiens à la cité sacrée de Jérusalem qui, selon la résolution 252 des Nations unies, fait partie intégrante des territoires occupés. Les "racistes sionistes", selon le Fatah, "continuent d'utiliser le coin du temple pour effrayer tous les amoureux de la paix".
- La violation de la résolution 194 des Nations Unies qui appelle au retour de tous les réfugiés qui furent chassés de leurs terres ;
- Les pratiques terroristes (selon le Fatah) entreprises contre les Palestiniens à travers des assassinats et des bouclages ;
- Le Fatah considère également que le "terrorisme sioniste" a précédé le terrorisme des attentats du 11 septembre 2001.
- Des personnalités controversées, telles que le négationniste Serge Thion [5], emploient également l'expression "terrorisme sioniste" et font un lien entre l'activisme d'avant 1948 et la politique israélienne d'après.
Références
- ↑ Lettre datée du 4 décembre 2002, adressée au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme par l'Observateur permanent de la Palestine auprès de l'Office des Nations Unies à Genève, Nabil Ramlawi
- ↑ Le concept est développé dans : Issa Nakhlesh, (en) Encyclopedia of the Palestinian Problem, chap. 18, Intercontinental Books, New York, 1991, ISBN0962288113
- ↑ Les auteurs d'un article paru sur le portail internet oulala.net parlent de « terrorisme sioniste » et précisent que, selon eux, « le terrorisme qu'Israël emploie (...) [s'appuie] sur l'attaque, la répression, la colonisation et surtout sur une ségrégation basée sur une idéologie religieuse et raciale appelée Sionisme. »
- ↑ Sur le site www.palestine-info.cc, où la notion de « terrorisme sioniste » est largement développée, la légitimité de l'État israélien est mise en cause et le caractère sioniste de l'État est souligné dans cet article : « L'article de Shlomo présuppose, par ailleurs, qu'Israël est un État légitime, or ceci est loin de la réalité. En effet, l'État sioniste demeure un regroupement colonial et non un État de citoyens vivant au sein de ses frontières. »
- ↑ a et b Sur le site Radio-islam dans un article consacré au "terrorisme sioniste", Serge Thion rappelle l'arrivée au pouvoir de Menahem Begin en 1977 tout en soulignant qu'il fut l'héritier de Jabotinsky à la tête du sionisme "révisionniste"
- ↑ Lire le discours d'Ariel Sharon du 31 mars 2002 où il déclare notamment : « l'État d'Israël est en guerre, guerre contre le terrorisme »
- ↑ Sur le site www.jewishvirtuallibrary, Mitchell Bard indique pourquoi il considère que la guerre israélo-arabe de 1948 est la responsabilité des Arabes.
- ↑ Le site du Ministère des Affaires Etrangères israélien explique notamment que la construction du "Mur de sécurité" relèverait du "droit à l'autodéfense"
- ↑ Site de soutien à Israel dans ce qu'on titre, the "war against palestinian terrorism"
- ↑ Le site du Ministère des Affaires Etrangères israélien recense les victimes "de la violence et du terrorisme palestinien" : (en) Victims of Palestinian Violence and Terrorism since September 2000
- ↑ Shalom Archav déclare qu'"il est un mouvement sioniste qui rejette la diabolisation et la délégitimation d'Israël et de ses citoyens" [1]
- ↑ Voir "Le nouvel antisémitisme - Graffitis sur le mur de l'histoire", Mortimer Zuckerman, sur le site des Nations Unies[2]
- ↑ Le Journal of Palestine Studies est une organisation rassemblant les publications académiques ou les ouvrages journalistiques tendant à mettre en évidence des crimes dont auraient été victimes les Palestiniens au cours de l'histoire[3].
- ↑ Amnesty International[4]
- ↑ FIDH, Israël Terrorisme d'État[5]
- ↑ Journal l'humanité [6].
- ↑ Paul Marie de la Gorce, Logique de Guerre au Proche-Orient; recherche google et résultats effectué sur le site du monde-diplomatique pour les expressions : repression israélienne (11 hits au 16/06/06) terrorisme sioniste (0 hits ce 16/06/06) et terrorisme israélien (1 hit sur "contre-terrorisme israélien" au 16/06/06)
- ↑ Ainsi, dans le cas de l'attaque du 25 février 1994, un mois après que Baruch Goldstein a mitraillé et tué 29 arabes musulmans qui priaient au tombeau des Patriarches à Hébron, les organisations Kach (fondé par le rabbin Meir Kahane) et Kahane Chai, auxquelles il appartenait, ont été listées par l'État d'Israël comme "organisations terroristes" (voir Washingtontimes [7]) - Aussi, un Israélien de 19 ans a mitraillé, le 4 août 2005, un bus 165 dans le village arabo-druze de Shfaram et a tué quatre Arabes druzes israéliens et blessé au moins vingt-deux personnes. Il est lynché par la foule juste après, sans que la police puisse intervenir. Le journal Libération titre en France : "le terrorisme juif frappe en Galilée" (voir Libération, Israël : le terrorisme juif frappe en Galilée, Jean-Luc Allouche, vendredi 5 août 2005) - Le 17 août 2005, un colon juif extrémiste nommé Asher Weisgat a tué par balle 4 ouvriers palestiniens dans la colonie de Shilo (Ariel Sharon dénoncera cet acte comme un acte « commis par un terroriste juif assoiffé de sang » (voir ; Libération, Israël : le terrorisme juif frappe en Galilée, Jean-Luc Allouche, vendredi 5 août 2005). On pourra aussi consulter l'analyse Je n'ai pas honte d'être Juif. Réflexions sur la violence juive, de Menahem Macina, sur le site de l'UPPJF, qui dénonce le « terrorisme juif »
- ↑ Par exemple, Yehuda Lukacs, professeur d'histoire à la George Mason University (voir Page de présentation du Prof Lukas à la George Mason University), parlant d'événements survenus lors de la guerre de 1948 en Palestine, écrit : "Le terrorisme sioniste a été utilisé contre les Palestiniens pour les expulser de leur pays". (voir "The Israeli-Palestinian Conflict - a documentary record, 1967-1990", Cambrigde University Press, 1991, p.327.). Ceci fait référence aux actions de l'Irgoun avant la proclamation de l'État d'Israël mais surtout aux expulsions de Palestiniens pendant la guerre israélo-arabe de 1948 (voir aussi : Benny Morris, The birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited.)
- ↑ Plusieurs massacres furent commis de part et d'autres lors de la guerre israélo-arabe de 1948. Le plus important massacre en nombre d'individus fut commis suite à la prise de Lydda par la brigade Yiftah. 250 arabes furent tués après la prise de la ville en représailles à des tirs de Palestiniens. La population civile (10 000 personnes) fut également déportée au-delà des lignes de front. (Voir Gelber Y, Guerre de 1948 en Palestine, p.161)
- ↑ Catégorie Terrorisme sioniste sur le site du Centre palestinien d'information
- ↑ (en) Terrorisme sioniste sur le site du Fatah
Voir aussi
Lien externe
- (en) L'analyse d'un palestinien sur le terrorisme, et ce qu'il appelle les terroristes sionistes. And They Call Us Terrorists ... de Amir Meshkin
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