Shfaram

Shfaram
Shfaram
(he) שפרעם (ar) شفاعمرو
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Données générales
Pays Drapeau d'Israël Israël
District District nord (Israël-Golan)
Situation géographique et statistique
Localisation de Shfaram en Israël
Shfaram
Superficie
19.766 km2
Altitude
70 m
Population
34 700 hab.
(2008)
Densité
1 756 hab./km²
Coordonnées District d'Israël inconnu ! 32° 48′ 18″ N 35° 10′ 16″ E / 32.8051, 35.170997District d'Israël inconnu ! 32° 48′ 18″ Nord
       35° 10′ 16″ Est
/ 32.8051, 35.170997
  
Politique
Maire Nahed Khazem
http://www.tohama.net

Shfaram (שפרעם) est une ville israélienne de population arabe et druze, dont la moitié est de religion chrétienne, située à l'Est de Kiryat-Ata. Elle comprend un minorité importante de catholiques orientaux. Elle abrite de nombreux vestiges archéologiques. Shfaram fut la deuxième ville occupée par le Sanhédrin, et une communauté juive y résida du XVIe siècle au XXe siècle.

Sommaire

Historique

La ville est habitée depuis des millénaires. C'est d'abord un village cananéenn, mais il abrite aussi un sanhédrin et joue un rôle important dans les révoltes locales contre le pouvoir romain. L'endroit est christianisé dès les premiers temps et l'on y trouve les ruines d'une église byzantine et des tombes paléochrétiennes puis byzantines. Le village devient arabophone au Haut Moyen Âge. Les croisés le nomment Safran ou Sapharanum, Castrum Zafetanum, ou encore Cafram. Les Croisés construisent à Shfaram une forteresse dont il ne reste aucun vestige. . Saladin s'en sert de base arrière pour conquérir Saint-Jean-d'Acre. Shfaram revient aux mains des chevaliers croisés, jusqu'en 1291, date à laquelle la localité est conquise par les mamelouks.

Entrée d'une des tombes paléochrétiennes

Lorsque la localité passe sous domination ottomane vers 1564, elle est le siège de rébellions contre l'autorité. Un firman de 1573 la mentionne comme abritant des chrétiens affiliés à Acre à l'esprit révolté. En 1596 elle fait partie d'un sous-district de moins d'une centaine de foyers. Ses habitants doivent payer des taxes occasionnelles en monnaie et des taxes régulières en nature (essentiellement des ovins), ainsi qu'un droit pour le pressoir d'huile du village.

Ancienne forteresse de Shfaram

Le village ne devient qu'un bourg d'importance à partir du XVIIIe siècle. Le fils du gouverneur (cheikh) de Galilée, Osman fils de Daher el-Omar, permet d'y faire construire dans les années 1740 une nouvelle église qui existe toujours, l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, lorsque la nouvelle forteresse est terminée, en échange des contributions des villageois à la construction de cette dernière. Il se peut que la forteresse d'Osman III ait été construite à l'emplacement de l'ancienne forteresse croisée.

La forteresse n'est pas détruite par la suite, comme le souhaitait le sultan à Constantinople, mais la population doit payer en échange des taxes supplémentaires. Plus tard la région passe sous l'autorité de Djezzar Pacha qui place à Shfaram un nouveau représentant Ibrahim Abou Qalush. Il existe une petite minorité juive qui arrive pour se louer comme ouvriers agricoles. En effet les plantations de coton se développent, ainsi que les ateliers textiles qui donne une nouvelle prospérité à la bourgade qui se peuple de nouveaux arrivés chrétiens, musulmans et Druzes.

En 1875, la ville est peuplée de 2 500 habitants dont 1 200 musulmans, moins d'un millier de chrétiens orthodoxes ou grecs-catholiques, et le reste de Druzes et d'une dizaine de Juifs. En 1922, la ville compte 1 236 chrétiens, 623 musulmans, 402 Druzes. Les quelques familles juives se sont établies à Tel Aviv ou Jaffa après les révoltes arabes. En 1945 les autorités britanniques de la Palestine mandataire comptent en ville 1 560 chrétiens, 1 380 musulmans, 690 Druzes et autres, et 10 Juifs.

Histoire de la communauté juive de la ville

C'est sous le règne de l'empereur Marc-Aurèle que le Sanhédrin de 161 à 180 y séjourna. D'après la tradition orale gardée par la communauté juive de Shfaram depuis XVIIIe siècle siècle, la synagogue de cette même communauté, "Mahané Shkhina", se tient à l'emplacement du bâtiment qui abritait alors le Sanhédrin.

La Shfaram antique est située à l'emplacement actuel de la station de police, des églises et de la rue des Juifs. Cette dernière abrite une synagogue relativement moderne datant du XIXe siècle siècle, reconnaissable par la Ménorah qui la surmonte. Les clés de l'édifice sont aujourd'hui aux mains d'une famille arabe voisine.

L'église située non loin de la synagogue est, d'après le témoignage de Sir Laurence Oliphant, construite sur les vestiges d'une église byzantine, construite elle-même sur ceux d'une plus ancienne synagogue. Non loin de l'église se dresse le bâtiment actuel de la police, vestige de la forteresse construite par Osman III au XVIIIe siècle siècle. Cette dernière pouvait contenir une écurie de quare-cents chevaux. Elle fut détruite en 1910. On peut voir encore sur le fronton de la porte-Sud, la dédicace en l'honneur du bâtisseur et l'année de sa construction. Le toit du bâtiment offre un panorama s'étendant de Haïfa à Saint-Jean-d'Acre, et de Rosh-Hanikra au Mont Carmel.

Des années 1535 à 1539, on dénombre une dizaine de familles juives. D'après un témoignage datant de 1636, est mentionnée l'existence d'une synagogue dans la ville. Mais ce n'est qu'au XVIIIe siècle siècle que la communauté juive de Shfaram prend son ampleur, sous la conduite du rabbin Haïm Aboulafia, personnalité reconnue même parmi la population bédouine de la région. Les Juifs de Shfaram vivent alors principalement du travail de la terre et particulièrement de la culture du coton, qu'ils exportent depuis le port de Saint-Jean-d'Acre vers l'Égypte et l'Europe.

Au XIXe siècle siècle, lors de la courte période d'invasion égyptienne, la communauté juive de la ville paie ses impôts en mesures de blé et d'orge, d'après les écrits de Paolo Vita-Finzi, juif italien qui remplit la fonction de consule britannique à Saint-Jean-d'Acre au début du XXe siècle siècle. Moïse Montefiore, dans un rapport dressé par en 1839 dénombre 107 Juifs sépharades à Shfaram.

Ainsi s'adresse la communauté juive de la ville en 1849 à Moïse Montefiore :

« Nous, tes humbles serviteurs [...] croulons sous le poids de la pauvreté et de la famine, la majorité de la sainte communauté a déjà quitté les lieux, et il ne reste que quelques pauvres à la recherche de pain. Nous, tes humbles serviteurs, vivions du fruit de la terre, mais, dû à l'oppression dont nous faisons l'objet, nous ne sommes plus en mesure ni de cultiver ni de semer, et nous craignons, que Dieu nous en préserve, de devoir abandonner la magnifique synagogue Mahané Shkhina ».

La majorité de la communauté abandonne alors les lieux pour Tibériade et Haïfa, laissant leurs terres aux mains des Druzes et des Arabes chrétiens.

La communauté juive de Shfaram était principalement composée de Juifs marocains dont une trentaine vint s'installer en 1850, et une douzaine en 1887. En 1920, il n'y a plus de Juifs à Shfaram.

Après 1948

Défilé de la police en 1960

Durant la guerre israélo-arabe de 1948, Shfaram sert de base aux forces armées druzes épaulées par quelques Arabes de la ville, en vue de l'offensive sur le kibboutz Ramat-Yohanan. Après la défaite arabe, de nombreux réfugiés arabes d'autres villages s'installent à Shfaram. Des vagues de confiscations de terres en 1950, 1952-1953 et 1963 ont lieu à ses détriments. Ses terres sont déclarées zone militaire puis attribuées à des colons juifs. Un terroriste juif, Eden Natan-Zada, a jeté une bombe dans un autobus en 2005, tuant quatre personnes.

Shfaram compte aujourd'hui 20 000 habitants, dont 45% de chrétiens, 35% de musulmans et le reste de Druzes. Les villages environnants dépendant de la municipalité sont à majorité musulmane, ce qui au total représente une population en 2009 de 59,4% pour les musulmans, 26,4% de chrétiens et 14,2% de Druzes. Près de 45% de la population a moins de vingt ans.

Cette municipalité arabe est loyale vis-à-vis de l'État d'Israël et a accepté de se joindre aux manifestations commémoratives des soixante ans de sa création.

Architecture religieuse

Culture

Panorama de la ville
  • Théâtre: les premières représentations théâtrales ont lieu à Shfaram après la Seconde Guerre mondiale de la part des scouts chrétiens. Depuis plusieurs théâtres et compagnies théâtrales ont ouvert, surtout à partir des années 1970: les Fils du théâtre de Shfaram, le théâtre Athar, le théâtre de la maison de la jeunesse, le théâtre Alghourbal (ou théâtre national arabe), le plus important, et le théâtre Aloufok. Un festival annuel de trois jours a lieu tous les ans, organisé par Saïd Salamé.
  • Musique: le conservatoire de musique a été fondé en 1999 par Aamer Nakhleh. Ses cours sont annuels. Un festival annuel s'y tient, appelé le festival du fort. Les enfants arabes de tout le pays y chantent des chants classiques et concourent pour la « meilleure voix de l'année ». Il existe aussi le chœur Ba'ath, fondé par Rahib Haddad au couvent des Sœurs de Nazareth qui fait des tournées dans tout le Proche-Orient.
  • Icônes: la ville est connue pour sa production d'icônes, dont le peintre Boutrous Lusia est l'un des représentants éminents.

Enseignement

Shfaram comprend vingt-trois écoles, dont onze écoles primaires et douze écoles secondaires pour 9 140 élèves (en 2007). 58% d'entre eux accèdent aux études supérieures en moyenne.



Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Shfaram de Wikipédia en français (auteurs)

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