- Temple maconnique de Montreal
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Temple maçonnique de Montréal
Le temple maçonnique de Montréal est le principal lieu de rassemblement des maçons montréalais. Ce temple maçonnique, construit en 1930 sur la rue Sherbrooke ouest, a été conçu par l'architecte John Smith Archibald dans le style Renouveau classique.
Description
Le temple maçonnique est un imposant édifice de forme de trapèze rectangle, à l'angle sud-est des rues Sherbrooke et Saint-Marc. Il occupe une bonne partie du lot P-1662, qui mesure 48,89m le long de la rue Sherbrooke, 39,56m en bordure de la rue Saint-Marc, et 46,82m le long de la limite est.
Le mur sud est mitoyen mais les trois autres murs sont dégagés. En fait, l'édifice mesure 33,95m du côté de la rue Sherbrooke, 33,55m le long de la rue Saint-Marc, 34,81m à l'arrière et 36,45m du côté est. Le toit culmine à 28,65m du niveau de la rue Sherbrooke, 32m si on ajoute les édicules mécaniques. Il existe une dénivellation de 91cm entre la façade et le mur arrière.
Le bâtiment d'apparence massive et austère est doté d'une charpente en acier avec dalles en béton. Il est habillé de calcaire de l'Indiana.
L'édifice de style Beaux-Arts propose une ordonnance parfaitement symétrique en façade, avec très peu d'ouvertures. Il a été conçu à la manière d'un temple grec, mais avec un podium (le premier registre) qui occupe presque la moitié de la hauteur de l'édifice puisqu'il est haut de trois étages (sur sept). Un seul matériau a été utilisé, le calcaire de l'Indiana.
Le premier registre comprend les assises faites de gros blocs de pierre bouchardée de 107cm sur 61cm et le socle du bâtiment, fait de gros blocs à jointoiement rainuré. Ce registre se termine par une corniche peu proéminente surplombant une frise qui contient la devise (Fides, Caritas, Veritas, Libertas, Spes) et les symboles (la règle et le compas) des francs-maçons.
Ce registre comprend quatre ouvertures, soit une imposante porte à deux vantaux en bronze, flanquée de chaque côté de deux fenêtres rectangulaires de dimensions disproportionnées par rapport à la masse de l'édifice. La porte d'entrée mérite toute notre attention. Chaque vantail de la porte est orné de panneaux à bouton de rose et d'une tête de lion qui tient le heurtoir dans sa bouche. La porte est surmontée d'une frise à palmettes et d'une imposte où on aperçoit les symboles des francs-maçons se découpant sur un soleil levant. Les chambranles de la porte sont ornés de boutons de rose, d'une astragale et de rais de coeur. L'entablement comprend des oves et une frise à palmettes.
Le faux portique du deuxième registre est légèrement en ressaut et se termine par un entablement avec frise qui identifie le bâtiment (en anglais seulement) surmonté d'un fronton dont le tympan est orné de deux guerriers encadrant un écu. Le faux portique incorpore quatre colonnes ioniques et deux antes doriques. Chaque espace entre les colonnes comprend une vasque reposant sur trois cariatides, celle du centre cachant quelque peu une petite porte qui s'ouvre sur le faux-portique. Chaque section latérale est ornée d'un bas-relief qui illustre un métier de la construction. Une corniche à denticules dont la partie supérieure est interrompue par des têtes de lion d'une manière rythmée couronne l'édifice. Trois acrotères représentant une palmette et deux lions ailés se découpent dans le ciel montréalais.
La face ouest ressemble à la façade, sauf pour son couronnement. Le premier registre comprend sept travées de fenêtres pour les trois premiers étages, qui diminuent en surface. La rythmique est assurée par des pilastres ioniques qui remplacent les colonnes à la hauteur du deuxième registre. Le reste de l'ornementation est similaire. Cette face incorpore les deux entrées secondaires.
De l'intérieur, on retiendra surtout deux salles, en plus des boiseries qui sont remarquables. Au sommet de l'édifice se trouve la salle de la Grande Loge. Dans cette salle, l'opulence de l'ornementation est concentrée sur l'ameublement. Les fauteuils sont tout étonnants à cause de la qualité de la ciselure du bois, et le motif du fauteuil qui illustre la responsabilité de celui qui l'occupe. Au pied du podium haut de trois marches, on remarque deux pierres, l'une polie qui représente le travail accompli, et l'autre brute qui représente le travail à compléter.
La salle de réunion du premier étage pour sa part étonne à cause des lambris de marbre qui habillent les murs sur toute leur hauteur, son autel en marbre multicolore, ses peintures historiées, ses candélabres et ses lustres en laiton, ses portes en chêne et ses bas-reliefs en bronze.
Histoire
L'édifice fut construit en 1928 et 1929 par l'entreprise générale E.G.M. Cape Co. Ltd. L'architecte John Smith Archibald, le partenaire de Charles Saxe, en dessina les plans. Les marbres, la tuile et le terrazzo furent posés par l'entreprise Smith Marble Construction Co. Ltd.
Son ouverture a un grand retentissement sur le monde de l'architecture canadienne. l'Institut royal d'architecture du Canada l'a d'ailleurs placé au premier rang des constructions de type monumentales durant l'année 1931. Le magazine Construction va même jusqu'à dire que l'édifice peut compétitionner en termes de qualité avec le Lincoln Memorial d'Henry Bacon et le Temple of the Scottish Rite de John Russell Pope.
2000 membres de la confrérie ont marché du Square Dorchester au site principal du nouveau temple pour poser la première pierre selon les rites maçonniques. La Grande Loge du Québec se rencontre finalement pour la première fois entre les murs de son nouveau temple en février 1930. Depuis ce temps, les francs-maçons de Montréal en ont fait leur principal point de ralliement.
Plusieurs événements y ont eu lieu, de cérémonies maçonniques aux concerts de musique classique. Les maçons ont également tenu un événement pour le 125ème anniversaire de la Confédération canadienne qui a été souligné par des bénédictions écrites du Premier Ministre et du Gouverneur Général du Canada. On y organise également à chaque été des visites guidées du monument à l'intention des touristes.
Sources
- Temple maçonnique, par Mathilde Brosseau
- Canadian Architect and Builder (supplément d'octobre 1906)
- Communauté urbaine de Montréal, Service de planification du territoire: Répertoire d'architecture traditionnelle
- Les églises - Perspectives (8 mai 1976): Dans le secret de ce temple..., par Pierre Laflamme
- Le temple masonnique, par Valdis Eks.
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