- Taux d'abstention
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Abstention
L'abstention en politique est le refus de participer à un vote (lors d'une élection ou d'un referendum par exemple) ou une délibération, bien que l'on en ait le droit. Les personnes qui se sont abstenues sont appelées des abstentionnistes. Les personnes qui ont voté blanc ou nul ne sont généralement pas considérées comme abstentionnistes mais le résultat est identique : leur choix n'est pas pris en compte.
Les raisons de l'abstention sont multiples et variées. Lorsqu'elle est importante, l'abstention peut poser des problèmes de légitimité des décisions ou des résultats d'élection.
Sommaire
Calcul du taux d'abstention
Le taux d'abstention est le pourcentage de gens, inscrits sur les listes électorales, et qui n'ont voté pour aucun candidat inscrit ou aucune proposition du referendum.
Pour les élections politiques en France, l'inscription sur les listes électorales est un droit et elle est théoriquement obligatoire (article L9 du Code électoral). Il n'est cependant prévu aucune sanction pour les gens non inscrits, si ce n'est qu'ils ne peuvent ni voter, ni participer à la vie publique en se présentant sur les listes électorales.
Aux États-Unis, l'abstention est calculée par rapport à tous les électeurs potentiels et pas seulement par rapport aux inscrits sur les listes électorales, comme c'est le cas en France[1].
Réglementations des élections publiques
L'abstentionnisme, d'un point de vue légal, n'a pas de reconnaissance sur le résultat d'un scrutin public. Certains pays ont pensé changer leur Constitution en cas d'abstention très élevée (les taux de 70% ou 80% ont été évoqués) à des élections majeures, comme les législatives, mais jamais ces projets de lois n'ont abouti.
Combattre l'abstention
Des démocraties ou des groupements politiques tentent souvent de trouver des solutions afin d'éviter l'abstentionnisme, qui est souvent assez fort dans les pays démocratiques.
Une des solutions évoquées sur usenet est le vote négatif. Soit en même temps qu'un vote normal, soit en votant/désignant pour celui que l'on ne veut pas, celui qui a le moins de voix gagne.
Une autre méthode est de rendre le vote obligatoire. Cette solution semble efficace en Belgique. Elle lui permet d'avoir l'un des taux d'abstention parmi les plus bas d'Europe (environ 9% pour les Élections européennes de 2004, alors que la moyenne de l'Union européenne est de 44%). Il y a sanction financière en cas d'abstention. L’obligation a par la suite été adoptée dans de nombreux pays : Luxembourg, Pays-Bas, Italie, Danemark, Grèce, en Autriche, dans certains cantons suisses, mais aussi hors de l’Europe : Australie, Turquie, Costa Rica, Brésil, Argentine. Les votes blancs sont comptabilisés et remis au parti qui aura eu la majorité, ce qui augmente son résultat. L’obligation du vote réduit fortement le taux d’abstention, pourtant cette institution reste fort discutée. Ses opposants lui reprochent de ne pas prendre en compte les raisons poussant les électeurs à l’abstention. À cela, ses partisans répondent qu’ils peuvent se servir du vote blanc et qu’ils peuvent inscrire sur les bulletins ce qu’ils pensent des partis ou des personnalités en place, cela se fait déjà par de nombreuses personnes.
D'autres méthodes existent, comme expliquer le fonctionnement des institutions politiques, de manière à faire mieux comprendre les raisons pour lesquelles voter est important, ou encore débattre ouvertement des points de vues qui séparent les différents partis politiques. Dans les méthodes pour que les gens s'informent mieux, le système de vote par pondération, par classement des candidats, est souvent proposé, notamment la méthode d'élection Condorcet.
Une autre méthode proposée serait de donner réellement le pouvoir aux populations dans les choix politiques de leur vie, par le moyen du mandatement impératif plutôt que par la représentation majoritaire (qui ne donne finalement aucun pouvoir aux individus, seuls les intermédiaires politiques ayant un pouvoir de décision, une fois élus). La solution a l'avantage de rendre le pouvoir à la population qui peut ainsi elle-même s'auto-déterminer. Mais en France, le mandatement impératif est considéré comme nul par la Constitution de la Ve République [2].
Abstention comme acte politique
L'abstentionnisme est un acte politique [3] pour des personnes considérant que le régime représentatif/parlementaire actuel n'est pas suffisant pour répondre aux voix de chaque individu composant la société, et propose cet acte politique de refus du vote pour ne pas cautionner ce système injuste. En général, les militants politiques de l'abstentionnisme appellent cela abstention active, ceci pour se démarquer des abstentionnistes passifs... Ces abstentionnistes proposent en général d'autres modes de fonctionnement politique de la société tel que le mandatement impératif.
L'abstention aujourd'hui
C'est généralement dans les démocraties bien établies, que l'on retrouve des taux d'abstention élevés. Dans la plupart des pays qui ne connaissent pas d'élections démocratiques, les gens souhaitent pouvoir élire leurs représentants.
En France
Article détaillé : Abstention en France.En France, le vote est obligatoire uniquement aux élections sénatoriales pour les grands électeurs (conseillers municipaux, généraux, régionaux et députés) qui se voient, en cas d’abstention, infliger une amende symbolique de 4,58 €.
Significations non électorales
Abstention d'héritier
C'est lorsque l'héritier désigné dans un testament, veut que l'héritage revienne aux héritier naturels. Certaines associations sont désignées comme héritier unique d'une fortune.
Abstention de lieu
C'est une punition qui est infligée à une personne offensante, à aller sur les lieux où elle avait offensé ces personnes
Référence
- ↑ Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2020799502, p.62
- ↑ (fr) Article 27 de la Constitution de la Ve République française
- ↑ (fr) L'abstentionnisme est un acte politique, de Pierre Bance dans le quotidien Libération du 7 février 2007
Voir aussi
Catégorie : Élection
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