- Taret
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Teredinidae
TaretTaret (séché) Classification classique Règne Animalia Embranchement Mollusca Classe Bivalvia Sous-classe Heterodonta Ordre Myoida Sous-ordre Apocrita Super-famille Pholadoidea Famille Teredinidae
Rafinesque, 1815Taxons de rang inférieur - Voir texte
Perforations créées par Teredo navalis,
dans du boisD'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Les tarets regroupent en fait plusieurs espèces de mollusques lamellibranches marins xylophages au corps vermiforme, mou, blanchâtre et translucide mesurant au plus une vingtaine de centimètres. Le plus connu est Teredo navalis.
Les tarets sont garni d’une coquille atrophiée transformée en outil foreur du côté conventionnellement désigné par le mot « tête », et leur corps est terminé par une partie bifide un double siphon permettant la circulation et la filtration de l'eau de mer de l’autre.
Ce bivalve décrit et nommé par Carl von Linné en 1758 produit une larve qui présente rapidement une forme inhabituelle chez les bivalves et qui s'allonge en grandissant pour atteindre une vingtaine de centimètres. La larve est libre et planctonique. L'adulte colonise les bois immergés (coques, pilotis, épaves ...) en y creusant une galerie mesurant jusqu'à une trentaine de cm où il va passer sa vie entière. D’apparence fragile, ce mollusque est doté d’une minuscule mais solide coquille, dont les deux valves déformées lui permettent de forer des matières dures, c’est pourquoi il est aussi qualifié de térébrant (foreur).
Il mange le bois qu'il a creusé, mais se nourrit principalement — comme les autres bivalves — en filtrant l’eau qui circule dans son organisme au moyen d’un siphon ouvert à l’extrémité arrière de son corps.
Les parois de sa galerie sont solidifiées par une fine sécrétion calcaire blanche formant un tube mesurant jusqu’à 20 voire 30 cm de long, ce qui lui permet de vivre plus longtemps dans des bois spongieux et fragilisés. Il vit probablement en symbiose avec des bactéries qui l'aident à attaquer et digérer le bois. Des espèces différentes de tarets peuvent dégrader un même bois flottant ou immergé assistées de plusieurs espèces de crustacés isopodes (limnories), lesquelles s'attaquent plutôt à l'extérieur du bois.
Des formes fossiles d’organismes apparentés ou proches ont été étudiées dès le XIXe siècle, par Gérard Paul Deshayes. Ils peuvent facilement être confondus avec d'autres organismes vermiformes d'où leur nom en anglais « shipworms » qui signifie « vers des navires ».
Sommaire
Habitat
Les tarets vivent dans les bois immergés ou flottants des eaux salées ou modérément saumâtres, dans les estuaires parfois. Ils ne peuvent pas, par exemple, survivre dans les parties les moins salées de la mer Baltique. Ils n'attaquent pas certains bois tropicaux toxiques pour eux, et attaquent plus lentement des bois durs et denses (chêne). Les bois tendres, tels que bouleau ou pin, peuvent être fortement ou presque totalement dégradés en quelques mois. Ils ont besoin d'une eau suffisamment oxygénée et ne colonisent pas les bois enfouis dans les sédiments. Dans les zones enrichies en eaux douces, ou enfouis sous les sédiments fins, le bois est préservé de leurs attaques.
Liste des genres
- Bankia Gray, 1842
- Lyrodus Binney, 1870
- Nausitora Wright, 1884
- Nototeredo Bartsch, 1923
- Psiloteredo Bartsch, 1922
- Spathoteredo Moll, 1928
- Teredo Linnaeus, 1758
- Teredora Bartsch, 1921
- Teredothyra Bartsch, 1921
Dégâts
Ces foreurs étaient redoutés des anciens marins qui craignaient de voir leur bateau faire subitement eau en pleine mer. On a pourtant peu d’information sur leur biologie et sur l’ampleur et la qualité des dégâts qu’ils provoquent ou ont pu provoquer. Il existe peu de spécialistes de ces espèces qui — pour l'Europe — sont notamment étudiées par l’Institute of Marine Sciences (School of Biological Sciences, de l’université de Portsmouth) qui, en 2002, a contribué à créer un réseau de placettes d’observation en Europe, avec 18 autres instituts de recherche et organismes européens liés à la mer. Des panneaux de pin (Pinus sylvestris) immergés 12 mois sur des lieux à risque (ports et marinas) ont été étudiés (dont par radiographie) pour mesurer l'ampleur et la nature des dommages ainsi que les espèces qui les ont colonisés. Sept espèces de bivalves foreurs y ont été trouvées, dont six de la famille Teredinidae :
- Teredo navalis,
- Teredo bartchi,
- Nototeredo norvagica,
- Psiloteredo megotora,
- Lyrodus pedicellatus
- Bankia carinata
- Trois espèces de crustacés isopodes rongeant le bois immergé ont été également été trouvées dans le cadre de cette étude.
- Les panneaux immergés à Endemil (Turquie) et à Paliaga (Croatie) ont été presque totalement détruits, rongés par 3 espèces ou plus par panneau.
- Sur un des sites (Lettonie), le bois n’a pas été attaqué du tout, probablement en raison d’une faible salinité des eaux.
- On y a trouvé les espèces attendues au Danemark ou en Suède, et une espèce qui n’avait pas été décrite dans cette région aux Açores.
Des antifoulings contenant des biocides tuant les invertébrés sont destinés à protéger les coques des bateaux en bois. Certains bois tropicaux contiennent des molécules biocides qui tuent ou repoussent ce mollusque.
Voir aussi
sources
- Petit Larousse illustré 1998
- Edmond Pâris et Pierre de Bonnefoux, Dictionnaire de la marine à voile [détail des éditions]
- Article Wikipédia sur le Vasa
Références externes
- Référence ITIS : Teredinidae Rafinesque, 1815 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Teredinidae (en)
- Référence NCBI : Teredinidae (en)
Liens externes
Illustrations ou informations complémentaires
- Page consacrée au Taret
- La coquille
- larve
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