Tao Hongjing

Tao Hongjing

Tao Hongjing 陶弘景 (456 -536), nom social Tongming 通明, surnom religieux l'Ermite de Huayang[1], nom posthume Sire de la chasteté immaculée[2], est un lettré chinois des Royaumes du Sud connu pour sa contribution au taoïsme, en particulier le courant Shangqing-Maoshan[3], ainsi qu'à l'alchimie et à la médecine. sous les Liu-Song, il servit à la cour des Qi et mourut sous les Liang, ayant passé presque la moitié de sa vie comme ermite. Dans les nombreux écrits qu'il a laissés il aborde également la divination, la géomancie, l'astronomie ainsi que des sujets plus classiques comme les Généalogies impériales[4] ou le Commentaire du Canon de la piété filiale et des Analectes de Confucius[5].

Sommaire

Biographie

Jeunesse

Tao Hongming est , tout comme Ge Hong, dans une famille de hauts fonctionnaires installée non loin de la capitale des dynasties du Sud, Jiankang[6], actuelle Nankin, Jiangsu. Il existerait dailleurs des liens matrimoniaux entre leurs deux familles. Sa ville dorigine est Moling[7], district de Danyang[8], actuel comté de Jiangning[9]. Jeune, il reçoit l'éducation qui convient à un futur titulaire de charges. Néanmoins, A la recherche des montagnes[10], qu'il aurait écrit à 15 ans, est la première indication de sa vocation eremitique. Une légende tardive prétend que sa mère rêva avant sa naissance d'un dragon sans queue, signe qu'elle aurait un fils au destin peu commun mais sans descendance.

A la cour

En 479, l'empereur Gaodi de la dynastie Qi (479 -502) qui vient tout juste de remplacer les Liu-Song lui offre un poste de répétiteur au service des princes. Nullement carriériste, comme en témoigne un extrait de sa correspondance, il semblera très estimé à la cour : il sera admis au conseil impérial et son départ du palais en 592 sera l'occasion d'un banquet d'adieu sans précédent..

Vers la trentaine il perd sa mère et devient pendant sa période de deuil disciple de Sun Youyue[11] (398489), abbé du monastère de Xingshi[12] à la capitale, lui-même disciple de Lu Xiujing[13] (406477), créateur dune liturgie dont se réclament plusieurs écoles. Ce serait par son intermédiaire que Tao Hongjing aurait eu en main ses premiers textes Shangqing. Dans les années à venir, il continuera à visiter les lieux sacrés des montagnes et à rassembler des textes taoïstes et médicaux, allant jusquau Zhejiang et au Fujian.

Ermite au mont Mao

Tao Hongjing sur le mont Mao

Comme en témoignent les termes d'une lettre à un ami, il préfèrerait vivre en ermite que poursuivre sa carrière. En 492 il est autorisé à quitter ses fonctions. Il sinstalle sur le mont Mao ou Maoshan[14] près de sa région d'origine. Il y construit l'ermitage Huayang[1] qui deviendra en 499 une construction de trois étages dont il occupe seul le dernier avec un jeune serviteur, le premier étant occupé par ses disciples et le rez-de-chaussée étant mis à la disposition des visiteurs. Avec laide de lempereur Wudi des Liang arrivé au pouvoir en 502, parent des empereurs Qi et avec qui il entretient dexcellentes relations, il en fera le Huayang Guan[15], premier monastère Maoshan. Wudi lui propose dailleurs un poste lors de son accession au trône. Tao Hongjing refuse mais ils entretiendront une correspondance, lempereur sadressant à lui pour des conseils, comme le fera dailleurs plus tard son successeur le futur Jiandi pendant les trois ans (520-523) quil passera comme gouverneur de Xuzhou[16]. Cela lui valut la réputation de Ministre dans les montagnes[17].

Rédaction des principaux ouvrages

A partir de 499-500 il écrit ses ouvrages principaux tout en continuant ses recherches alchimiques et herboristes avec le soutien de Wudi. Celui-ci, fervent bouddhiste, se serait attaqué au taoïsme en 504, mais sur le plan personnel la fréquentation simultanée des deux courants navait rien dexceptionnel. La mère de Tao Hongjing était bouddhiste ainsi quun de ses grand-pères, et on prétend que Tanluan (476542), deuxième patriarche Terre Pure chinois, aurait étudié l'herboristerie avec lui. Selon certaines biographies, en 513, après un rêve le Bouddha l'assurait quil avait les qualités d'un futur bodhisattva, il aurait prononcé les cinq vœux monastiques à la pagode Asoka[18] lon avait découvert une dizaine dannées auparavant des reliques du Bouddha. Dans les instructions laissées à ses disciples pour son enterrement, il aurait demandé la participation dun nombre égal de prêtres bouddhistes et taoïstes.

Devant les résultats insatisfaisants de ses expériences alchimiques, il délaisse le monastère en 505 pour sinstaller dans un endroit plus isolé, pensant que le va-et-vient des visiteurs et disciples est responsable de ses échecs. Il recherche un lieu plus propice, une terre dimmortalité, et pour cela se rend jusquau Fujian dont il ne reviendra quen 513.

Écrits taoïstes

Tao Hongjing a joué un rôle capital dans la constitution de lécole Shangqing quon appellera aussi Maoshan, du fait quelle a pris son essor sur ce mont. Il rassembla les textes de ce courant, écrits entre 364 et 370 par Yang Xi[19] (330386), médium associé à Xu Mi[20], maître dun lieu de culte sur le mont Mao, probablement sur la base dun corpus rassemblé et ordonné à la fin du IIIe siècle par Wei Huacun. Il procéda à une refonte du canon et écrivit lhistoire de lécole. Lessentiel se trouve dans le Zhengao[21] (Proclamation de la perfection) (~500) et le Dengzhen yinjue[22] (Instructions cachées pour s'élever jusqu'à la perfection), dont il ne subsiste que des fragments. Il composa aussi une présentation structurée des différentes déités, Description de la hiérarchie des esprits parfaits[23].

Tao Hongjing exprima ses conceptions religieuses à travers toutes sortes d'écrits. Ainsi en 494, le roi de Yidu[24], ancien élève, mourut victime des guerres intestines de la famille impériale. Tao composa à cette occasion le Récit du rêve[25] il expose les révélations sur l'autre monde obtenues, dit-il, de la bouche du défunt l'ayant visité pendant son sommeil. On soupçonne de même que le Zhoushi mingtongji[26] (récit de la communication de Zhou avec le monde invisible), qu'il présenta à la cour en 517 comme œuvre de son jeune disciple Zhou Ziliang[27], médium récemment décédé, est de sa composition.

Traités de médecine

La rédaction de traités médicaux fait pour l'auteur partie intégrante de son activité de taoïste. Dans la préface du Commentaire du Traîté des matières médicinales de Shennong, il précise que cet ouvrage s'adresse autant aux pratiquants de la Voie qu'à ceux qui cherchent un remède. Le Rapport sur lentretien du principe vital pour prolonger la vie[28] est dailleurs inclus dans le canon taoïste.

Tao Hongjing n'était pas le premier de sa famille à rassembler et annoter des textes de pharmacopée car son grand-père et son père l'avaient fait avant lui. Son principal travail est le Commentaire du Traîté des matières médicinales[29] (494~ 500), nouvelle version du plus ancien ouvrage de référence pharmaceutique connu, quil corrige et complète daprès ses propres recherches. Il rajoute ainsi 365 nouvelles espèces aux 365 dorigine, invente une nouvelle classification selon la catégorie naturelle (plante, insecte...) au lieu des trois niveaux dutilité du premier texte, qui sera reprise par la suite. Il classe les remèdes selon les symptômes quils soignent, précise les relations entre le lieu de production, la récolte, le temps d'infusion et l'efficacité, ainsi que la forme (pilule, poudre...). Perdu, cet ouvrage a été reconstitué daprès les larges extraits cités dans des traités ultérieurs, en particulier le Zhenglei bencao[30] et le Bencaogangmu[31]. Un manuscrit de la préface a été retrouvé à Dunhuang. Tao Hongjing a aussi complété les Prescriptions durgence[32] de Ge Hong pour produire Cent une prescriptions[33].

Notes et références

  1. a et b 華陽隱居
  2. 貞白先生
  3. 上清-茅山
  4. 帝代年曆
  5. 孝經論語集注
  6. 建康
  7. 秣陵
  8. 丹陽
  9. 江寧
  10. 尋山志
  11. 孫游岳
  12. 興世
  13. 陸修靜
  14. 茅山
  15. 華陽館觀
  16. 徐州
  17. 山中宰相
  18. 阿育王塔
  19. 楊羲
  20. 許謐
  21. 真誥
  22. 登真隱訣
  23. 真靈位業圖
  24. 宜都王
  25. 夢記
  26. 周氏冥通記
  27. 周子良
  28. 養性延命錄
  29. 本草集注
  30. 證類本草
  31. 本草綱目
  32. 肘後救卒方
  33. 肘後百一方

Voir aussi

Articles connexes


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