- Tachycardie ventriculaire polymorphe catécholergique
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La tachycardie ventriculaire polymorphe catécholergique est un trouble génétique du rythme cardiaque caractérisé par une instabilité électrique de la cellule musculaire cardiaque exacerbée par la stimulation du système nerveux sympathique.
Sommaire
Causes
Des mutations sur deux gènes sont connus responsables de cette maladie : le RYR2[1] (codant pour le récepteur à la ryanodine) qui se transmet de façon autosomique dominante mais avec un taux de mutation de novo de 50 % et le CASQ2[2] (codant pour la calsequestrine cardiaque) qui se transmet de façon autosomique récessive mais avec un taux de mutation de novo de 1 à 2 %.
Il existe un modèle animal de la maladie, chez le rat, porteur d'une mutation sur le RYR2[3] ou sur le CASQ2[4] et présentant le même type de troubles du rythme, ce qui a permis d'en étudier le mécanisme de manière plus précise. Ces mutations entraînent une augmentation du taux de concentration en calcium dans le réticulum endoplasmique[4].
Manifestations
Les manifestations cliniques sont des arythmies ventriculaires polymorphes survenant lors des efforts ou des émotions intenses en l'absence d'anomalie cardiaque. La tachycardie ventriculaire peut s'arrêter ou se transformer en fibrillation ventriculaire responsable de mort en l'absence de réanimation cardiaque (choc électrique). Près de 60 % des malades présentent une syncope ou un arrêt cardiaque avant l'âge de 20 ans.
Le diagnostic est fait par la mise en évidence des troubles du rythme lors des épreuves d'effort : apparition d'extrasystoles ventriculaires de forme variée (polymorphe), devenant de plus en plus nombreuse et pouvant aboutir à une tachycardie ventriculaire dont l'aspect typique (mais inconstant) est celui d'une tachycardie bidirectionnelle (alternance de deux formes de complexe, d'axe différent)
L'électrocardiogramme, en dehors du trouble du rythme, est normal.
Diagnostic différentiel
C'est celui de la mort subite chez l'adulte jeune. Outre la tachycardie ventriculaire polymorphe catécholergique, doivent être recherchés systématiquement un syndrome de Brugada, une dysplasie ventriculaire droite arythmogène ou un syndrome du QT long.
Pronostic
La présence d'une mutation sur le gène RYR2 ainsi que le sexe masculin sont deux éléments de pronostic plus péjoratif[5].
Traitement
Le traitement par bêta-bloquants est logiquement efficace. Dans certains cas, la mise en place d'une défibrillateur automatique implantable doit être discuté.
La flécaïne inhiberait le relargage de calcium par les récepteurs à la ryanodine et pourrait être un traitement prometteur[6]. Elle serait efficace dans les cas réfractaires au traitement habituel[7].
Notes et références
- Mutations in the cardiac ryanodine receptor gene (hRyR2) underlie catecholaminergic polymorphic ventricular tachycardia, Circulation, 2001;103:196-200 Priori SG, Napolitano C, Tiso N et al.
- Lahat H, Pras E, Olender T et al. A missense mutation in a highly conserved region of CASQ2 is associated with autosomal recessive catecholamine-induced polymorphic ventricular tachycardia in Bedouin families from Israel, Am J Hum Genet, 2001;69:1378-1384
- Bidirectional ventricular tachycardia and fibrillation elicited in a knock-in mouse model carrier of a mutation in the cardiac ryanodine receptor, Circ Res, 2005;96:e77-e82 Cerrone M, Colombi B, Santoro M et al.
- Casq2 deletion causes sarcoplasmic reticulum volume increase, premature Ca2+ release, and catecholaminergic polymorphic ventricular tachycardia, J Clin Invest, 2006;116:2510-2520 Knollmann BC, Chopra N, Hlaing T et al.
- Clinical and molecular characterization of patients with catecholaminergic polymorphic ventricular tachycardia, Circulation, 2002;106:69-74 Priori SG, Napolitano C, Memmi M et al.
- Flecainide prevents catecholaminergic polymorphic ventricular tachycardia in mice and humans, Nat Med, 2009;15:380-383 Watanabe H, Chopra N, Laver D et al.
- Flecainide therapy reduces exercise-induced ventricular arrhythmias in patients with catecholaminergic polymorphic ventricular tachycardia, J Am Coll Cardiol, 2011;57:2244–54 van der Werf C, Kannankeril PJ, Sacher F et al.
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