- Sébastien Zamet
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Sébastien Zamet, Sebastiano Zametti, né à Lucques vers 1549, mort à Paris le14 juillet 1614, naturalisé en 1581, fut un financier d'origine italienne de la cour de France.
Son fils, nommé aussi Sébastien Zamet, est un personnage considérable qui a été évêque de Langres.
Sommaire
Sébastien Zamet le banquier
Biographie
Fils d'un cordonnier, peut-être cordonnier lui-même, il vint en France à l'époque où Catherine de Médicis s'entourait d'italiens ou les attirait dans le royaume en quête de bonne fortune.
Entré au service du roi Henri III en tant que valet (peut-être même cordonnier), il se fit remarquer par la cour pour son caractère enjoué, facétieux. Malin et disponible, il répondait aux demandes de toutes natures du prince et des grands. Son talent et ses intrigues lui permirent de réaliser des affaires, notamment en matière de spéculation sur le sel, et, à l'instar d'un autre Lucquois, Scipion Sardini, il s'enrichit considérablement tant et si bien qu'il se dit un jour Seigneur de 1 700 000 écus.
S’il avait su s’attirer les grâces d’Henri III, il entretint également de bonnes relations avec la Ligue et ses seigneurs, notamment avec le Duc de Mayenne. Pour lui, en 1592, il se chargea des négociations afin d’obtenir sa réconciliation avec le roi Henri IV. Même si la transaction n’aboutit pas complètement, Zamet obtint une trêve en 1593 ce qui lui valut la bienveillance d’Henri IV. Les rapports entre les deux hommes devinrent alors de plus en plus étroits, pour ne pas dire familiers.
Zamet, fortuné, s’était fait construire un hôtel à Paris dans la rue de la Cerisaie, près de la Bastille (détruit en 1741). Il y recevait beaucoup, particulièrement des gentilshommes en quête de rendez-vous galants et discrets, mais aussi toutes les personnes de qualité du royaume.
Henri IV s’y rendit à son entrée à Paris et y revint à chaque fois qu’il voulait se distraire avec de nouvelles conquêtes féminines. Zamet, comme toujours, répondait à tous les désirs du roi, allant même jusqu’à régler ses dettes de cœur ou de jeu. Bien évidemment, l’adroit financier recevait en retour privilèges et charges.
En 1599, Gabrielle d'Estrées, maîtresse et favorite du roi, venue se rafraîchir chez Zamet dans son hôtel, fut atteinte d’apoplexie et décéda. La rumeur voulut qu’elle y fut empoisonnée. Même si cette hypothèse semble peu vraisemblable, elle fut alimentée, entre autres, par les déclarations de la belle Gabrielle qui se plaignit d’avoir été empoisonnée juste avant sa mort et par le séjour de Marie de Médicis dans l’hôtel, lors de son arrivée à Paris en février 1600 pour épouser Henri IV.
Zamet garda la confiance de la reine Marie de Médicis même après l’assassinat d’Henri IV en 1610. Elle allait dîner chez lui. Il continua à lui rendre les services qu’il offrit toute sa vie aux monarques et aux puissants.
Il avait acquis les titres de Baron de Murat et de Billy, conseiller du roi, gouverneur de Fontainebleau et enfin, surintendant de la maison de la reine mère. Il se maria avec Madeleine Leclerc du Tremblay qui lui donna deux enfants :
- Jean Zamet, baron de Murat et de Billy, qui devint maréchal de camp et périt au siège de Montpellier le 8 septembre 1622.
- Sébastien Zamet fils, évêque de Langres.
Sébastien Zamet père décéda à Paris le 14 juillet 1614.
Sébastien Zamet, évêque de Langres
Aumônier de Marie de Médicis, nommé directeur de l'Abbaye de Port-Royal de Paris après la mort en 1622 de François de Sales, il travailla à la réforme de cette maison avec Mère Angélique Arnaud. Voyant que l'Abbé de Saint-Cyran, qu'il avait introduit dans la maison, prenait de plus en plus d'influence su la Mère Angélique, il quitta la direction de Port-Royal et écrivit une lettre à Achille de Haraÿs, évêque de Saint-Malo, pour dénoncer à Richelieu les maximes de l'Abbé de Saint-Cyran[1].
Nommé en 1615 évêque-duc de Langres, mort le 2 février 1655.
Il confia le séminaire de Langres au Oratoriens qui introduirent le Jansénisme dans tout le diocèse jusqu'à ce que son successeur, Mgr Barbier de La Rivière ne leur enlève en 1659 pour leur mauvaise gestion, puis leur rende en 1668, après avoir prescrit en 1664 à tous les membres du clergé de son diocèse de signer le formulaire.
En 1634, il a fait construire son tombeau pour son père dans l'église des Célestins de Paris avec celui de son frère Jean et de son neveu[2].
Notes et références
- Sébastien Herscher, "Les débuts du jansénisme dans le diocèse de Langres", in Revue d'histoire de l'Église de France, 1910, volume 1.
- Google Livres : Aubin-Louis Millin, Antiquités nationales, ou Recueil de monumens pour servir à l'histoire générale et particulière de l'Empire français, tome premier, Paris, 1790
Source
Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Sébastien Zamet » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
Bibliographie
- Michaud, ‘’ Biographie universelle, ancienne et moderne’’, Paris, 1828
- Jean-Baptiste Ladvocat, ‘’ Dictionnaire historique et bibliographique’’, Paris, 1822
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