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Gabriel Syveton
Gabriel Syveton Parlementaire français Naissance 1864 Décès 8 décembre 1904 Mandat Début du mandat {{{début du mandat}}} Fin du mandat {{{fin du mandat}}} Circonscription 2e arrondissement de Paris Groupe parlementaire Républicains nationalistes IIIe république Gabriel Syveton, né à Boën-sur-Lignon (Loire) en 1864 et mort à Neuilly-sur-Seine le 8 décembre 1904, est un homme politique et historien français, connu surtout pour son altercation avec le général Louis André lors de l'affaire des fiches.
Sommaire
Éléments biographiques
Agrégé d'histoire, nationaliste très engagé, il fonde suite à l'Affaire Dreyfus avec François Coppée et Jules Lemaître la Ligue de la patrie française en 1898. Il est élu député du 2e arrondissement de Paris lors des élections de 1902 qui voient le triomphe du Bloc des gauches.
Adversaire intransigeant du gouvernement combiste, il gifle le ministre de la Guerre Louis André sur son banc, le 4 novembre 1904, en pleine séance de la Chambre lors de la révélation de Jean Guyot de Villeneuve sur les intrigues de celui-ci avec la franc-maçonnerie. Déféré devant la Cour d'assises (les délits politiques mineurs sont alors jugés par des cours d'assises à jury populaire, censées être plus indépendantes que les chambres correctionnelles composées de magistrats de profession), Syveton est retrouvé mort à son domicile de Neuilly-sur-Seine, asphyxié par les gaz provenant de sa cheminée, dans des conditions obscures, le 8 décembre, à la veille de la date fixée pour sa comparution.
La police ayant conclu un peu hâtivement au suicide, sa mort alimentera, dans le climat trouble de l'époque, de nombreuses spéculations plus ou moins fondées, dans lesquelles sa femme et l'amant de celle-ci font souvent figure de suspects. Dans son essai Les intellectuels, Michel Winock évoque une affaire de moeurs, Syveton aurait abusé de sa belle-fille et se serait donné la mort par crainte que ses turpitudes ne soient révélées au procès [1].
Selon André Baron, sa mort suspecte, un jour avant son procès pour la gifle sur Louis André, fut probablement un assasinat commis sur ordre de la franc-maçonnerie[2]. Selon Léon Daudet, le crime fut exécuté par la police politique française[3]. Pour Jean-Baptiste Bidegain, la mort de Syveton constitue un assasinat[4]. Albert Monniot dans le journal La Libre Parole considéra que la fausse annonce de la mort de Bidegain au Caire n'avait d'autre but que de détourner le regard de la presse et du public de son assasinat[5]. Jules Lemaître affirma que Syveton attendait impatiemment le moment du procès, dont il espérait tirer un avantage politique, écartant ainsi l'hypothèse du suicide[6].
Publications
- L'Esprit militaire, discours prononcé à la distribution des prix du lycée d'Aix, le 26 juillet 1889, Saint-Étienne, Théolier, 1889
- Une cour et un aventurier au XVIIIe siècle. Le Baron de Ripperda, Paris, E. Leroux, 1896
- L'Évolution de M. Anatole France. De l'ironie conservatrice au mysticisme révolutionnaire, Paris, Éd. du Correspondant, 1899
- L'Université et la Nation, plaidoyer prononcé devant le Conseil académique de Paris le 18 juillet 1899, Paris, La Patrie française, 1899
- Louis XIV et Charles XII. Au camp dAltrandstadt. 1707, la mission du baron de Besenval d'après des documents inédits tirés des archives du ministère des affaires étrangères de France, préface de M. le duc de Broglie, Paris, E. Leroux, 1900
- « Introduction », Voltaire, Histoire de Charles XII, roi de Suède, Paris, V. Lecoffre, 1900
- Traduction
- Konstantínos Christomános : Élisabeth de Bavière, impératrice d'Autriche. Pages de journal, impressions, conversations souvenirs, préface de Maurice Barrès, Paris, Mercure de France, 1900
Affaire Syveton
- Georges Bonnamour, Gabriel Syveton (1864-1904), avec un portrait et un autographe, Neuilly-sur-Seine, 1907.
- Fernand Hauser, Un mystère historique. L’affaire Syveton, Paris, Libraire universelle, 1905
- J. Levenge, Gabriel Syveton et la sûreté générale. Un traître contre un héros, Paris, Gibert, 1905.
- La Vérité sur la mort de Gabriel Syveton, curieuses révélations, découverte de son testament, ses dernières volontés, Paris, L. Hayard, 1904
- Député Hicks (pseud.), Ces dames : psychologie et pathologie sexuelle de l'Affaire Syveton, Paris, F. Marion, s.d.
- Léon Daudet, La Police politique. Ses moyens et ses crimes, Denoel et Steele, Paris, 1934
Notes et références
- ↑ Michel Winock, Les intellectuels
- ↑ André Baron, Les Sociétés Secrètes, leur crime depuis les initiés d'Isis jusqu'aux Francs-Maçons modernes, p.364
- ↑ Léon Daudet, La Police politique. Ses moyens et ses crimes, Denoel et Steele, Paris, 1934
- ↑ Jean-Baptiste Bidegain, Le Grand-Orient de France. Sa Doctrine et ses Actes, Paris, Librairie antisémite, 1905, p.51 Texte en ligne
- ↑ Jean-Baptiste Bidegain, Le Grand-Orient de France. Sa Doctrine et ses Actes, Paris, Librairie antisémite, 1905, p.46-47-48 Texte en ligne
- ↑ Léon Daudet, Souvenirs politiques, Editions Albatros, 1974, p. 66
Articles connexes
- Affaire Dreyfus
- Anatole France
- Affaire des fiches
- Louis André
- Jules Lemaître
- Ligue de la patrie française
- Ligue des patriotes
- Nationalisme français
- Troisième République
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