- Symbole taoïste
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Taijitu
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Courants Textes Personnalités Notions et pratiques Divinités Le Taijitu 太極圖 (Wade-Giles : t'ai4 chi2 t'u2 ; pinyin : taìjítú) (figure du faîte suprême), encore appelé symbole du Yin et du Yang ou symbole taoïste, est un symbole chinois associé au taoïsme et au néo-confucianisme. Ce sont les penseurs de ce dernier courant, en particulier Zhu Xi, qui l’ont popularisé à partir des Song sous la forme ci-contre, la plus généralement connue, parfois entourée des huit trigrammes (bagua) (1). D’autres formes existent, dont celle décrite par Zhou Dunyi ( 周敦頤 ), utilisée pour la pratique de l’alchimie interne taoïste neidan.
Il figure sur le drapeau de la Corée du Sud, avec les couleurs rouge et bleue, autre représentation courante de ce symbole.
Sommaire
Taiji
Le terme taiji, ou faîte suprême, apparait dans le Zhuang Zi. Bien qu’il puisse recevoir différentes interprétations, la plupart d’entre elles dérivent de la phrase suivante du xici (1), commentaire du Yi Jing : « Les mutations ont un faîte suprême, qui donne naissance aux deux aspects [yin et yang], qui donnent eux-mêmes naissance aux quatre figures, qui donnent elles-mêmes naissance aux huit trigrammes qui déterminent le favorable et le défavorable, qui donnent naissance aux évènements humains »[1]. Souvent considéré comme équivalent au dao, il est parfois associé au concept du sans-faîte wuji (2).
(1) 易經繫辭傳 (2) 無極
Commentaires du taijitu
Le Taijitushuo (1), premier commentaire du taijitu dans lequel le symbole apparait sous la forme "développée" visible plus bas, est attribué à Zhou Dunyi (2) (1017?-1073), lettré confucéen versé dans le taoïsme et intéressé par le bouddhisme. Il comptait parmi ses neveux les frères Cheng, célèbres néo-confucianistes de qui se réclamera Zhu Xi. C’est ce dernier qui décida de développer le bref ouvrage de Zhou, dans lequel il avait reconnu des idées en accord avec sa propre théorie. Bien que Zhou Dunyi n’ait jamais pris de disciples, il fit de lui le précurseur de son école et rédigea à son tour un Taijitushuo qui entrera dans le programme des examens impériaux en l’an 29 de l’ère Kangxi (dynastie Qing).
L’interprétation que fait Zhuxi du symbole et des concepts associés est contestée par les représentants des autres courants. Ainsi, Lu Xiangshan (3) (1139-1192), son contemporain, voyait dans le yin et le yang des notions métaphysiques, alors que pour Zhu Xi seul le taiji est métaphysique. Les taoïstes lui reprochent d’avoir, en supprimant un mot du commentaire de Zhou Dunyi[2], confondu entièrement le faîte suprême taiji avec le sans-faîte wuji, alors qu’il s’agit pour eux de deux pôles entre lesquels le pratiquant de l’alchimie interne évolue dans son parcours vers l’immortalité.
(1) 太極圖說 (2)周敦頤 (3) 陸象山
Les trois taijitu connus
Taijitu de Zhou
La figure ci-contre, appelée zhouzi taijitu (1), est la forme la plus anciennement connue, celle du Commentaire du taijitu de Zhou Dunyi. Particulièrement associée à la pratique taoïste de l’alchimie interne, elle aurait été créée selon la tradition sous le nom de wujitu (figure du sans-faîte), en même temps que d’autres diagrammes rituels, par Chen Bo (2), né sous les Cinq dynasties et mort sous les Song. L'ensemble aurait été transmis à Zhong Fang (3), puis à Mu Xiu (4) (979-1032) et à Li Gai (5), avant d'aboutir entre les mains de Zhou Dunyi. Le taoïste des Song du Sud Xiao Yingsou (6) et le 43e Maître céleste Zhang Yuchu (7) l'inclurent dans leurs ouvrages.
Lue de haut en bas (ou de gauche à droite dans le cas d'une disposition horizontale), elle représente le processus par lequel le dao donne naissance aux dix-mille êtres et choses de la création ; dans le sens inverse, il s’agit du parcours alchimique de retour au dao au cours duquel le pratiquant transforme son "vieux" qi ancêtre en qi originel épuré.
- Le cercle du bas représente le champ de cinabre inférieur xiadantian (8) encore appelé porte de xuanpin (9) ou deqiao (10), site du qi ancêtre zuqi (11).
- Le deuxième cercle représente le processus lianji (12) (auto-alchimie) de transformation du jing (13) (essence excessivement yin) en qi, puis du qi en shen (14) (constituant des esprits divins).
- Le troisième diagramme représente la fusion hehe (15) des cinq éléments, chacun associé à un viscère (foie-bois cœur-feu, rate-terre, poumon-métal, rein-eau).
- Le cercle suivant représente la complétion du trigramme li (16) par le trigramme kan (17) pour former le trigramme qian (18) entièrement yang.
- Le dernier cercle représente le retour au wuji (sans-faîte), libération et atteinte de l’immortalité.
(1) 周子太極圖l (2) 陳摶 (3) 種放 (4)穆修 (5) 李溉 (6) 蕭應叟 (7) 張宇初 (8) 下丹田 (9) 玄牝之門 (10) 得竅 (11) 租氣 (12) 煉己 (13) 精 (14) 神 (15) 和合 (16) 離 (17) 坎 (18) 乾 [réf. nécessaire]
Taijitu de Lai
La figure ci-contre est couramment appelée laishi taijitu (1) d’après le nom de son créateur Lai Zhide (2)(1525-1604), néo-confucianiste et pratiquant taoïste de la dynastie Ming, auteur du Zhouyi jizhu (3) (1598), important commentaire du Zhouyi dans lequel se trouve son diagramme. On l’appelle aussi figure circulaire de monsieur Lai Qutang (4). Elle schématise le rôle pivotal du principe li (5), l’opposition des deux catégories yin et yang et la circulation du qi.
(1) 來氏太極圖 (2) 来知徳 (3) 周易集注 (4) 来瞿唐先生圆图 (5) 理
Taijitu des origines
Le terme Taijitu des origines (1) désigne le symbole largement connu de nos jours, dont l’appellation populaire en chinois est poissons yin et yang (2). Selon l’ouvrage Discrimination des diagrammes de mutations (3) de Hu Wei (4)(1633-1714) des Qing, il représente le mouvement d'alternance des qi yin (noir) et yang (blanc) inconcevables l’un sans l’autre et recélant chacun un germe de l’autre. Certains puristes[Qui ?] considèrent que le yin et le yang y étant figurés séparés, il ne s’agit pas rigoureusement d’un taijitu, le concept de taiji n’admettant aucune différentiation.[réf. nécessaire] Ce diagramme peut faire l’objet de différentes interprétations spécifiques en fonction du domaine d’application.
(1) 先天太極圖 (2) 陰陽魚 (3) yitu mingbian 易圖明辨 (4) 胡渭
Notes
Voir aussi
- 朱伯崑 易學哲學史(第二卷) 藍燈出版社 民國80
- 朱伯崑 易學哲學史(第四卷) 藍燈出版社 民國80
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