- Suite bornee
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Suite bornée
Une suite réelle est dite bornée si :
ou de façon équivalent si :
Autrement dit, l'ensemble des ses termes est compris entre une borne supérieure et une borne inférieure. On peut déduire de façon immédiate qu'une suite bornée ne diverge pas vers .
Par exemple, est bornée puisqu'elle est décroissante et minorée (majorée par 1 et minorée par 0), alors que ne l'est pas car elle tend vers . Cependant une suite peut ne pas converger tout en étant bornée : est bornée (majorée par 1 et minorée par -1) mais n'admet pas de limite.
Valeurs d'adhérence pour une suite réelle bornée
Un des grands intérêts des suites bornées réside dans le fait que de toute suite bornée, on peut extraire une sous-suite convergente. En voici une démonstration imagée. Cette propriété des suites réelles porte parfois le nom de propriété de Bolzano-Weierstrass (et la démonstration se trouve dans l'article); elle est étroitement liée à la propriété de Borel-Lebesgue.
Soit (xn) une suite réelle bornée. Voyons les entiers n comme des individus situés à une hauteur xn, alignés les uns derrière les autres sur une plage, avec la mer à l'infini.
On dit que n a « vue sur la mer » si, quel que soit p > n, xn > xp. (l'individu n est plus haut que tous ceux qui viennent après lui).
On dit que n a « la vue bouchée » s'il existe p > n, xp ≥ xn. (Il existe un individu d'indice p supérieur à n et situé plus haut que lui).
Il y a alors deux cas :
- Ou bien il y a une infinité d'individus ayant vue sur la mer. Dans ce cas, les xn correspondant forment une sous-suite décroissante. Étant minorée, elle converge.
- Ou bien il n'y a qu'un nombre fini d'individus ayant vue sur la mer. Se plaçant au-delà de ce nombre fini, tous les autres individus ont la vue bouchée. On en choisit un d'indice p0. Il existe un indice p1 > p0 tel que puis p2 > p1 tel que , etc. On définit ainsi une sous-suite croissante. Étant majorée, elle converge.
Remarque : La démonstration ne donne pas de construction explicite de la sous-suite. En effet, pour une suite quelconque, on est en général incapable de décider laquelle des deux affirmations 1) ou 2) est vérifiée. L'existence de la sous-suite est donc purement formelle. Il existe évidemment des cas particuliers où l'on peut construire explicitement une telle sous-suite.
Exemples
- Si xn = (–1)n, alors la sous-suite des termes de rang pair (x2n) converge vers 1 et la sous-suite des termes de rang impairs (x2n+1) converge vers –1.
- On peut ne pas être capable d'expliciter une telle sous-suite. Par exemple, il existe des entiers n1, n2, ..., nk, ... strictement croissants tels que sin(nk) converge, mais on n'en possède pas d'expression.
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