- Suicides au sein de la paysannerie indienne
-
L'intérêt médiatique pour les suicides au sein de la paysannerie indienne a explosé au cours des années 1990, sur un ton alarmiste. Le taux de suicide des paysans indiens (oscillant autour de 1,5 pour 100 000) est très faible par rapport au taux de suicide de l’ensemble de la population (oscillant autour de 10,5 pour 100 000). Plusieurs dizaines de milliers de cas de suicides de paysan ont été recensés depuis le début des années 1990[1], causés par un certain nombre de facteurs. La majorité des suicides se sont produits dans les États de l'Andhra Pradesh, du Maharashtra, du Karnataka, du Kerala et du Penjab.
Sommaire
Histoire
Dans les années 1990, l'Inde a commencé à être touché par une vague de suicides paysans. Le premier État où un nombre anormalement élevé de suicides a été remarqué est le Maharashtra. Rapidement les journaux ont commencé à évoquer une situation similaire dans l'Andhra Pradesh. La première impression a été que la majorité des suicides avaient lieu parmi les producteurs de coton, en particulier ceux de la région du Vidarbha (État du Maharashtra). Mais les chiffres produits par le Crime Records Bureau (Bureau du casier judiciaire) de l'état ont montré de manière évidente que c'était toute la catégorie professionnelle qui souffrait, quelle que soit la taille de l'exploitation[2]. Les paysans de la région du Vidarbha n'étaient de plus pas les seuls concernés mais tout l'État du Maharashtra.
Le gouvernement a alors lancé un certain nombre d'enquêtes pour étudier les causes des suicides de paysans et la détresse du milieu en général. Le Premier ministre Manmohan Singh s'est par la suite déplacé au Vidarbha et a promis une enveloppe de 11 000 crores roupies (1,1 x 10¹¹) pour venir en aide à la région. Les familles des fermiers suicidés ont également reçu du gouvernement une compensation d'un montant de 1 lakh roupies (100 000). Ce chiffre a continuellement varié suivant la vigueur des critiques émises par les médias et les partis d'opposition accusant le gouvernement de se désintéresser du sort des paysans.
Un montant aussi élevé comporte une certaine ironie si l'on considère que le revenu net moyen d'une famille paysanne dans la région est de l'ordre de 2 700 roupies par acre et par an. Un paysan qui possède 15 acres de terre (environ 6 hectares), considéré comme plutôt aisé, touche à peine plus par an que s'il percevait le salaire minimum. Il n'est pas étonnant, au regard de cette réalité, que malgré les efforts du gouvernement pour injecter de l'argent dans les régions concernées, le taux de suicide a continué de demeurer élevé en 2006-2007.
Les problèmes des familles de paysans concernent tous les aspects de la vie. Il y a peu de possibilité de crédit et ceux-ci sont très coûteux. Il n'existe pas de système de conseil sur la façon la plus efficace de s'occuper de son exploitation. Le revenu de l'exploitation n'est souvent pas suffisant pour subvenir ne serait-ce qu'aux besoins de base d'une famille paysanne. Les systèmes d'aides tel que des dispensaires sont quasiment absent des campagnes. Traditionnellement, les systèmes de soutien de ce type ont été fournis par le gouvernement
Causes
- absence d'infrastructure de support social adapté dans les villages et provinces
- instabilité de l'agriculture en Inde
- L'endettement des agriculteurs
- L'augmentation du coût de la culture
- La chute des prix des produits agricoles
- Le manque de disponibilité de crédit pour les petits agriculteurs
- Absence relative des installations d'irrigation
- Les échecs répétés des semis (plusieurs saisons successives sans bonne récolte)
Liens externes
Notes et références
- « Inde: la politique gouvernementale responsable du terrible bilan de suicides en milieu rural », World Socialist Web Site, 28 avril 2006 25 000 suicides pour les seules années 1990, selon M. Kalash,
- (en) Meeta et Rajivlochan, Farmers suicide: facts and possible policy interventions, Yashada, Pune, 2006, p. 11-13.
Wikimedia Foundation. 2010.