Stéphane Sednaoui

Stéphane Sednaoui
Naissance	27 février 1963 Paris, France
Nationalité	Français-Americain
Activité(s)	Realisateur, Photographe, producteur
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Stéphane Sednaoui (né le 27 février 1963 à Paris, France) est un photographe, réalisateur et producteur de double nationalité française-américaine dont les travaux incluent des essais photographiques, des portraits, de la photographie de mode, du photojournalisme, des vidéo-clips, et des projets artistiques.

En tant que photographe, Stéphane Sednaoui a couvert plusieurs reportages tels que la Révolution roumaine de 1989 ou l’attentat sur le World Trade Center. Il collabore avec des magazines de mode comme Vogue Italia et Numéro. De nombreuses couvertures d’albums, pour Björk et MC Solaar entre autres, portent sa signature. En tant que realisateur il a dirigé plus de cinquante vidéo-clips pour des artistes tels que Massive Attack, Björk, les Red Hot Chili Peppers, Madonna, U2 ou encore Garbage. Palm Pictures a par ailleurs édité en 2005 une anthologie de son travail de réalisateur sous forme de dvd : The Work of Director: Stéphane Sednaoui.

Biographie

C’est à l’âge de neuf ans, en regardant en cachette à la télévision le film surréaliste Un chien andalou de Luis Buñuel, que Sednaoui ressent son premier choc visuel réagissant à la fois avec horreur et fascination à la scène de l’œil. Il cite 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick comme le film qui à douze ans l’a inspiré à devenir réalisateur et considère Fantasia de Walt Disney comme son influence principale dans la façon d' adapter la musique en images. Adolescent à Paris, il s’éduque au cinéma en regardant les films indépendants français et américains des années 1970. Il étudie la littérature à la Sorbonne, puis quitte les cours pour se lancer dans la vie professionnelle.^{[réf. nécessaire]}

Entre 18 et 22 ans, bien que Sednaoui n’ait pas suivi de formation dans les métiers de l’image et qu’il n’ait jamais été assistant photographe, c’est en travaillant aux côtés d’artistes qui lui font confiance qu’il forge rapidement son univers artistique. À 18 ans il débute comme Directeur de casting pour des campagnes de publicité avant de passer devant l’objectif en incarnant l’image de Jean-Paul Gaultier pendant deux ans (1982-1984). Il pose ensuite pour les photographes Steven Meisel et Peter Lindbergh, ainsi que pour Andy Warhol. À 21 ans il est directeur de casting sur le film Mode in France (1985) réalisé par son mentor le photographe-réalisateur William Klein. À 22 ans, il expérimente la danse au sein de la compagnie de la chorégraphe Régine Chopinot pour son ballet contemporain Le Défilé.

Toutes ses experiences ont été méticuleusement documentées par le jeune Stéphane et certaines ont seulement été presentées recemment : ses photos du spectacle de Chopinot ont été exposées au Musée des Arts décoratifs de Paris en 2007 et son expérience avec William Klein a été publiée en 2009 en portfolio dans le magazine d'art contemporain Paradis.

Parenté

Sednaoui cite sa grand-mère l’écrivain française Danaé Kalder, et l’homme qu’il croyait être son grand-père toute son enfance, le peintre abstrait Pierre-André de Wisches, comme étant les figures fondatrices de son univers intellectuel et artistique ^{[réf. nécessaire]}. Sa mère était l’agent de photographes Yannick Morisot, sa tante est la peintre franco-américaine Evelyne Morisot, et son oncle le musicien de jazz David Earle Johnson.

Il est issu d’une famille d'origine chrétienne orthodoxe égyptienne ayant ses racines dans la ville de Seidnaya en Syrie, et qui a émigré en Égypte à la fin du 19^e siècle. Son grand-père paternel a quitté l’Egypte pour s’installer en France en 1920. Aujourd’hui délabré, le grand magasin Sednaoui au Caire était à l’époque le pendant oriental des grands magasins connus à Londres, Paris et New York.

Sednaoui vit entre Paris et New York.

Travaux photographiques

Essais

La passion de Sednaoui pour la photographie lui est inspirée des essais de ses mentors William Klein, Robert Frank et Bill Brandt. À partir de 1981, c’est en documentant sa vie et son entourage que Stéphane s’initie à la photographie. Ses premiers travaux sont publiés dans des revues de photographie d’art^[1] et bien que sa carrière se développe rapidement dans d’autres domaines c’est son dévouement continu pour cet aspect de la photographie qui constitue la majorité de ses archives^[2].

Portraits

Alors âgé de 21 ans, Stéphane se voit proposer ses premières commandes éditoriales : des portraits pour le magazine anglais Tatler et pour le journal Libération. Il collabore par la suite avec de nombreux magazines parmi lesquels Vanity Fair, The New York Times Magazine, Interview et Le Monde. Il a une préférence pour les artistes à forte personnalité tels que Hilary Swank, Courtney Love, Charlotte Gainsbourg, Salma Hayek, Björk, Sofia Coppola, Robert Mitchum et Javier Bardem.

Mode

Alors âgé de 22 ans, Franca Sozzani (éditrice en chef) lui commande sa première série de mode pour le magazine Per Lui (1986). Le contact initial de Stéphane avec la photographie de mode est énergique, parfois caricatural, dans un style bande dessinée se différenciant ainsi des images de mode du moment. Une approche plus cinématographique émergera à partir de 2000 (après son expérience de réalisateur de vidéo-clips). C’est à ce moment-là que Franca Sozzani invitera Sednaoui à contribuer au Vogue Italia, avec lequel il collabore régulièrement. Il collabore aussi avec de nombreux magazines parmi lesquels Interview, Vogue Chinois, Numéro.

« Pop culture »

Ce sont ses contributions dès 1988 au magazine pop iconique The Face et au magazine Details d’Annie Flanders (magazine underground à l’origine) qui posent les jalons de l’univers de Stéphane Sednaoui. Il y pratique davantage la transgression des genres et le mélange de la « pop culture » aux références de mode, le tout d’une manière artistique peu conventionnelle. Dans sa série Fashion Heroes^[3]), faite de figurines découpées à la main et rephotographiées, Sednaoui photographie les couturiers Jean-Paul Gaultier, Azzedine Alaïa et Vivienne Westwood, aux côtés des mannequins phares de l’époque, créant une aventure épique de super-héros devenue une référence^{[réf. nécessaire]}. Pour son travail, les jurés William Klein et Jean-Paul Goude lui décernent un prix de la création au Festival international de la photographie en 1990 (le Festival international de la photographie de mode original qui s’est déroulé entre 1989 à 1994). Bâtissant sur son succès, Sednaoui commence à créer des visuels et couvertures d’album pour des artistes tels que Björk (Post, 1995), Mick Jagger et Madonna. Cette dynamique le mènera naturellement à réaliser des vidéo-clips quelques années plus tard.

Photojournalisme

Après un début de carrière couronné de succès dans les publications de mode et de pop culture, Sednaoui décide de couvrir les événements de la Révolution roumaine de 1989 (publié dans Libération en France et le magazine anglais Arena). Étant donné la gravité des sujets photographiés et la force des émotions ressenties en Roumanie, le retour à sa carrière s’avère difficile. Sednaoui se trouve face au dilemme de reprendre la photographie de mode ou de se consacrer à la photographie journalistique, direction qui semble nourrir davantage sa curiosité du monde et des gens. Un ami le détourne alors de ce choix en lui proposant un travail qui l’avait toujours attiré : la réalisation (pour le premier vidéo-clip de NTM).

Il se trouve confronté à une épreuve similaire dix ans plus tard : références nécessaires|lors des événements du 11 Septembre 2001 qu’il photographie, et pour lesquels il se porte volontaire afin de trouver des survivants dans les décombres. Un portfolio spécial illustrant le travail des équipes de sauvetage à Ground Zero est publié dans le magazine Talk et en couverture du numéro spécial du journal Libération. Ces deux événements tragiques peuvent être considérés comme des pivots dans la carrière de Sednaoui, l’appelant à se questionner et à explorer de nouveaux horizons.

« Nous pouvons passer par des périodes où nous sommes tentés de réévaluer nos priorités afin de nous concentrer sur ce qui importe vraiment. Et parfois ces moments déclencheurs s’avèrent être des événements publics et historiques auxquels on est confrontés de trop près ; imposant un réexamen immédiat de soi-même. Cela m’est arrivé à deux occasions, suite à la Révolution roumaine, puis l’attaque du 11 Septembre 2001^[2]. »

Art

À partir 2001, le besoin d’approfondir son approche artistique mène Sednaoui à faire ses propres films et projets photographiques qu’il montre dans des expositions individuelles ou de groupe à New York, Paris, au Today Art Museum de Pékin, au MOCA de Shanghai.

Filmographie

Vidéo-clips

Après avoir avoir été témoin de la Révolution roumaine, une nouvelle page est tournée. Sednaoui part alors vivre aux États-Unis pour découvrir de nouveaux territoires. Il interrompt la photographie pour se consacrer à la réalisation. Comme un prolongement de son travail dans le magazine pop The Face, il applique sa vision inventive et dynamique aux vidéo-clips. Après avoir percé en France avec la vidéo Le Monde de demain des NTM (1990) son projet suivant aux États-Unis lui fait obtenir le MTV Award en 1992 pour Give It Away (1991) des Red Hot Chili Peppers. Il signe alors avec la maison de production de Steve Golin, “Propaganda Films”. Ses meilleures vidéos comptent parmi les plus mémorables du genre^{[réf. nécessaire]}. D’autres vidéo-clips salués, et pour certains récompensés ou nommés aux MTV Video Music Awards incluent "Mysterious Ways" (U2), "Today" (The Smashing Pumpkins), "Big Time Sensuality" (Björk), "7 Seconds" (Youssou N'Dour & Neneh Cherry), "Queer" (Garbage), "Hell Is Round the Corner" (Tricky), "Ironic" (Alanis Morissette), "Possibly Maybe" (Björk) and “Le Nouveau Western” (MC Solaar).

En 2005, un DVD The Work of Director: Stephane Sednaoui lui est dédié - issu de la série « Directors Label », une collection de dvd consacrés aux réalisateurs de vidéo-clips les plus créatifs (Spike Jonze, Michel Gondry, Anton Corbijn, Jonathan Glazer, Chris Cunningham et Mark Romanek).

Courts-métrages

• Acqua Natasa (réalisateur, producteur) (2002)
• Walk On the Wild Side (réalisateur, producteur) (2005), un film de 10 minutes basé sur la chanson Walk on the Wild Side de Lou Reed.
• Army of Me (réalisateur, producteur) (2005) Film d’animation basé sur Army of Me, une chanson de Björk.

Vidéos musicales

• 1990 - Le Monde de demain de Suprême NTM
• 1991 - Kozmik by Ziggy Marley
• 1991 - Give It Away des Red Hot Chili Peppers
• 1991 - Mysterious Ways de U2
• 1992 - Breaking the Girl des Red Hot Chili Peppers
• 1992 - Sometimes Salvation de The Black Crowes
• 1993 - Way of the Wind (version 1) de P.M. Dawn
• 1993 - Fever par Madonna
• 1993 - Today de The Smashing Pumpkins
• 1993 - Big Time Sensuality de Björk
• 1994 - Nouveau Western de MC Solaar
• 1994 - 7 seconds (version 1) de Youssou N'Dour & Neneh Cherry
• 1994 - Sly de Massive Attack
• 1995 - Fragile de Isaac Hayes
• 1995 - Queer de Garbage
• 1995 - Fallen Angel de Traci Lords
• 1995 - Hell Is Round the Corner de Tricky
• 1995 - Pumpkin de Tricky
• 1996 - Here Come the Aliens de Tricky
• 1996 - Ironic de Alanis Morissette
• 1996 - Whatever You Want de Tina Turner
• 1996 - GBI: German Bold Italic de Towa Tei & Kylie Minogue
• 1996 - Possibly Maybe de Björk
• 1996 - Milk de Garbage
• 1997 - Sleep to Dream de Fiona Apple
• 1997 - Discothèque (version 1) de U2
• 1997 - Gangster Moderne de MC Solaar
• 1997 - Never Is a Promise de Fiona Apple
• 1998 - Thank U d’Alanis Morissette
• 1998 - Lotus de R.E.M.
• 1999 - I'm Known de Keziah Jones
• 1999 - Falling in Love Again d’Eagle-Eye Cherry
• 1999 - You Look So Fine de Garbage
• 1999 - Sweet Child o' Mine de Sheryl Crow
• 1999 - Scar Tissue des Red Hot Chili Peppers
• 1999 - For Real de Tricky, avec DJ Muggs & autres
• 1999 - Nothing Much Happens de Ben Lee
• 1999 - Summer Son de Texas
• 1999 - Around the World des Red Hot Chili Peppers
• 1999 - The Chemicals Between Us de Bush
• 2000 - Mixed Bizness de Beck
• 2000 - Tailler la zone d’Alain Souchon
• 2000 - Let's Ride de Q-Tip
• 2000 - Disco Science de Mirwais
• 2000 - I Can't Wait de Mirwais
• 2001 - Dream On de Depeche Mode
• 2001 - Little L de Jamiroquai
• 2003 - Anti-matter de Tricky
• 2009 - Get It Right de YAS

Compilations

• The Work of Director Stephane Sednaoui (2005) de la série « Directors Label », DVD distribué par Palm Pictures.

Notes et références

Liens externes

• Site officiel de Stéphane Sednaoui
• Stéphane Sednaoui sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
• Interview on Massive Attack Area

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