- Station to station
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Station to Station
Station to Station Album par David Bowie Sortie 23 janvier 1976 Enregistrement octobre-novembre 1975
aux Cherokee Studios, Los AngelesDurée 38:08 Genre(s) rock
funk
soulProducteur(s) David Bowie
Harry MaslinLabel RCA Critique Allmusic lien
Robert Christgau (A) lienAlbums de David Bowie Young Americans
(1975)ChangesOneBowie
(1976)Station to Station est le dixième album studio de David Bowie, sorti en 1976.
Souvent négligé, il réalise la synthèse des prémices expérimentaux de Diamond Dogs et de la white soul de Young Americans.
En 1975, Bowie obtient son premier grand rôle au cinéma, dans L'Homme qui venait d'ailleurs de Nicolas Roeg. Marqué par cette expérience, il ne se sort jamais véritablement du personnage et cela se ressent sur cet album et ses successeurs (la pochette de cet album et celle de son successeur Low sont des images tirées du film). Le personnage qu'il s'invente pour l'occasion, le Thin White Duke (« maigre duc blanc »), témoigne de l'une des périodes les plus terrifiantes de sa vie : dépendant à la cocaïne, en proie à des troubles psychologiques, il ne quitte plus sa maison de Los Angeles, se nourrissant très peu.
L'enregistrement de l'album débute à l'automne 1975. Tony Visconti n'est pas reconduit pour le produire. Carlos Alomar est toujours là et confie qu'il s'agit d'un des album où il s'est le plus amusé. Associé à Earl Slick et Roy Bittan au piano, l'album apparaît comme un mélange de rythmique conventionnelle et d'expérimentations.
Guère remarqué à sa sortie, il s'agit d'un album charnière, passerelle de la soul américaine de Young Americans vers les expérimentations berlinoises futures (Low, "Heroes", Lodger), d'autant plus vrai que le style de Brecht se retrouve bien dans cette album (ce qui est cependant vrai pour une grande partie de sa carrière).
En 2003, il est classé 323e des 500 plus grands albums de tous les temps par le magazine Rolling Stone.[1]
Sommaire
Titres
Toutes les chansons sont de David Bowie, sauf Wild Is the Wind (Washington, Tiomkin), une reprise de Nina Simone.
- Station to Station – 10:11
- Golden Years – 4:00
- Word on a Wing – 5:50
- TVC 15 – 5:31
- Stay – 6:13
- Wild is the Wind – 6:00
Musiciens
- David Bowie : chant, guitare, saxophones ténor et alto, Moog, mellotron
- Carlos Alomar : guitare
- Roy Bittan : piano
- Dennis Davis : batterie
- George Murray : basse
- Warren Peace : choeurs
- Earl Slick : guitare
Analyse des titres
Station to Station
C'est le titre le plus singulier de l'album. Long de plus de dix minutes, il trace le départ de Bowie des États-Unis vers l'Europe. Il annonce le Trans Europe Express de Kraftwerk, en 1977, qui cite explicitement Bowie. Les Red Hot Chili Peppers y font aussi allusion dans leur titre Californication.
Les paroles sont teintées d'ironie : « It's not the side effect of the cocaine » (« ce n'est pas un effet secondaire de la cocaïne ») chante Bowie, alors même que l'album ne résulte que de ça... « The return of the Thin White Duke throwing dart's in lovers eyes » (« le retour du Maigre Duc Blanc qui lance des fléchettes dans les yeux d'amoureux ») est un bon exemple des phrases énigmatiques contenues dans le titre.
Station to Station apparaît une synthèse des aspirations et craintes de Bowie. Ce sera le cas pour tous les titres de l'album.
Golden Years
Le titre de l'album achevé en premier. Selon la légende, il fut offert à Elvis Presley, qui le refusa. C'est probablement un des titres les plus aboutis de Bowie. Il évoque beaucoup de nostalgie. Bowie montre aussi toute sa diversité vocale et l'instrumentation se montre assez inhabituelle.
Word on a Wing
Chanson étrange à plus d'un titre. Elle semble un testament et un repentir de Bowie. Profondément athée, il fait pour la première fois explicitement appel à Dieu : « Lord I kneel and offer you my word on a wing » (« Seigneur, je m'agenouille et t'offre ma parole comme une prière »). Composée comme un hymne, l'appui des chœurs et de l'orgue donne l'impression de se retrouver dans une église. Bowie dit l'avoir envisagé comme un cantique.
TVC 15
Il s'agit d'un clin d'œil à Iggy Pop. Il exprime bien la technique du cut up employée par Bowie (l'utilisation aléatoire de mots pris pour leur sonorités et non leur véritable sens). Les paroles se montrent ainsi peu explicites et cohérentes. Bowie voulait créer un effet monotone avec une fin surprenante et c'est tout à fait l'effet escompté.
Stay
Il s'agit encore aujourd'hui d'un standard de David Bowie, repris dans quasiment tous ses concerts avec des arrangements et des musiciens très différents, ce qui multiplie les approches. La version album apparaît en effet quelque peu noire. Bowie exprime sa fragilité et son aliénation mentale. Si on cite souvent les chansons des albums suivants pour exprimer son malaise, Stay reste sûrement celle ou il est le plus perméable, où ses émotions ses angoisses ressortent à l'état brut sorti de tout effet de style.
En concert, Stay est souvent plus « joyeuse », laissant poindre plus d'ironie que de désespoir.
Wild Is the Wind
Bowie finit l'album par une reprise de Dimitri Tiomkin. Il entend montrer toutes ses performances vocales de l'époque et exagère délibérément le vibrato et étire les syllabes à leur maximum surtout dans la dernière partie de la chanson.
Notes et références
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