- Spin doctor
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Un « spin doctor » est un conseiller en communication et marketing politique agissant pour le compte d'une personnalité politique, le plus souvent lors de campagnes électorales. Le terme a une connotation négative : un spin doctor n'agit pas toujours de façon morale.
Le spin doctor, officiellement « conseiller en relations publiques », reçoit d’autres surnoms, tels que gourou, mentor, éminence grise, faiseur de présidents, doreur d'images ou docteur Folimage[1]. [réf. nécessaire]
Aux États-Unis, le spin doctor est un personnage bien identifié. Des livres, des sites comme sourcewatch.org[2] ou prwatch.org[3] tiennent la chronique de leurs activités. Ils apparaissent dans des films ou des téléfilms. Il est vrai que la fonction existe au moins depuis les années 1930, même si le mot lui-même, « spin », n’a vraiment été popularisé qu’à partir de 1984 et du débat Ronald Reagan / Walter Mondale.
« Spin » fait allusion à l’« effet », comme celui que l’on donnerait à une balle de tennis, par exemple, ou à la façon de faire tourner une toupie[4]. En imprimant une torsion aux faits ou aux informations pour les présenter sous un angle favorable, les spin doctors dirigeraient donc l’opinion en lui fournissant slogans, révélations et images susceptibles de l’influencer, en mettant en scène les évènements qui la réorienteront dans le sens souhaité. En ce sens, leurs techniques d'influence[5] proches du marketing commercial contrastent avec la vieille propagande.
En ce domaine, ils pratiquent d’abord une stratégie directe : celle qui consiste à « dire et faire dire du bien de… », à adapter le message de leur candidat aux attentes supposées de l’électorat, à « cosmétiser » l’apparence de leurs clients, à les rendre séduisant et populaires. Ils transposent les principes de la publicité ou du marketing dans la communication politique.
Mais les spin doctors emploient aussi des stratégies indirectes : méthodes de discrédit d’un concurrent, de désinformation, production d’évènements et montage artificiel d’affaires pour défendre une cause ou en dénigrer une autre.
Le spin doctor exerce une influence considérable sur le discours, le programme et les initiatives de son client. En la matière, deux professionnels célèbres ont acquis une réputation sulfureuse, liée à des affaires de fuites ou de désinformation de la presse. Il s’agit de Karl Rove le conseiller de G. W. Bush, surnommé son « baby genius » et de Alastair Campbell pour Tony Blair. Tous deux ont joué un rôle crucial dans le « marketing » de la guerre en Irak, et bien sûr dans le style et le programme de leurs clients.
Au Mexique, Rafael Guillén Vicente, dit le « sous-commandant Marcos », usa de ces méthodes pour se faire connaître.
En France, on peut prendre l'exemple de Nicolas Sarkozy, qui a bénéficié de l'habileté de plusieurs « doreurs d'images », notamment Thierry Saussez ou encore Henri Guaino, ou de François Mitterrand avec Jacques Séguéla et Jacques Attali.
La campagne présidentielle américaine de 2008, la plus chère de l’histoire, a mis en vedette de nouveaux spin doctors comme David Axelrod, le conseiller de Barack Obama.
Notes et références
- (en) [1]
- (en) sourcewatch.org
- (en) prwatch.org
- To spin, en anglais, signifie « faire tourner »
- (fr) Spin doctors : anthologie
Voir aussi
- Communication d'influence
- Communication politique
- Éminence grise
- Lobbying
- Marketing politique
- Propagande
- Relations publiques
Liens externes
- (fr) Les maîtres de la manipulation - Le Nouvel Observateur, no 2033, octobre 2003
- (fr) Sur la traduction du terme - nakedtranslations.com, 8 décembre 2003
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