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Houria Bouteldja
Houria Bouteldja, née en Algérie en 1974[1], est porte-parole du mouvement des Indigènes de la République.
Sommaire
Biographie
Après des études de langues étrangères appliquées anglais-arabe, Houria Bouteldja participe en 2003 à la fondation du collectif féministe[réf. nécessaire] les Blédardes, en réaction au collectif Ni putes ni soumises. Au sein d'un autre collectif, Une école pour tous et toutes, elle s'oppose à la loi sur les signes religieux à l'école, considérant l'interdiction du port du voile comme une pratique « néo-coloniale[2] », voire comme une nouvelle « Affaire Dreyfus[3] ».
Elle est à l'initiative de l'Appel des indigènes de la République paru en janvier 2005[4] et est porte-parole du mouvement des Indigènes de la République où elle poursuit son action contre ce qu’elle nomme le « continuum colonial » qui serait une persistance, plus ou moins inconsciente, d'une ségrégation spécifique, conséquence de l'« ordre colonial ancien ».
Elle se fait connaître du grand public français par sa dénonciation de l'islamophobie dont seraient victimes les Français de confession musulmane issus de l'immigration d'Afrique.
En 2006, dans un pamphlet intitulé « Les habits neufs du Doriotisme », elle dénonce ce qu'elle considère comme les « inclinaisons nationales-populistes d'un certain nombre d’acteurs de la gauche française », notamment au sein de la rédaction de Charlie hebdo[5].
Lors de la nomination en juin 2007 de Fadela Amara, présidente de l'association Ni putes ni soumises, au secrétariat d'État à la Politique de la Ville, elle déclare qu'il s'agit d'une « promotion à l'islamophobie et au racisme »[6].
Polémique liée à l'utilisation du terme « souchien »
Invitée régulière de l'émission de télévision Ce soir (ou jamais !) diffusée sur France 3, elle fait usage dans une émission de juin 2007 du néologisme « souchien » pour désigner les « Français de souche », les « blancs[7] » :
- « On met toujours la focale sur les quartiers populaires [...] en déficit de connaissance, de conscience politique, il faut les éduquer, etc. et on occulte complètement le reste de la société et ses privilèges [...] et moi, j'ai envie de dire : c'est le reste de la société qu'il faut éduquer, [...] c'est le reste de la société occidentale... enfin de ce qu'on appelle, nous, les "souchiens" — parce qu'il faut bien leur donner un nom —, les "blancs", à qui il faut inculquer l'histoire de l'esclavage, de la colonisation... [...] la question de l'identité nationale, elle doit être partagée par tout le monde et c'est là qu'il y a un déficit de connaissances. »
L'hebdomadaire Marianne réagit à cette déclaration dans un article intitulé « Une petite leçon de racisme ». L'hebdomadaire français Marianne du 28 juin 2007 l'écrit « sous-chiens »[8]. Houria Bouteldja réfute ces accusations estimant désigner « de façon humoristique d’hypothétiques Français de souche[8] ».
Quand près d'un an plus tard, le ministre Brice Hortefeux revient sur l'idée qu'elle « traite les Français de sous-chiens », assurant qu'il ne laissera pas prononcer de tels mots sans réagir[9], un communiqué des Indigènes de la République réaffirme qu'il s'agit d'accusations mensongères[10].
Proche-Orient
Lors de l'émission de Ce soir (ou jamais !), elle déclare, parlant du Hamas et du Hezbollah[7] :
- « Le Hamas et le Hezbollah sont des mouvements de résistance qui résistent... j'affirme haut et fort que ces deux mouvements sont des mouvements de résistance ; c'est clair, net et précis. »
À l'occasion de la Marche des Indigènes de la République du 8 mai 2008, interrogée[11] sur la présence de pancartes à l'effigie du fondateur du Hamas, Ahmed Yassine, elle répond :
- « Le cheikh Yassine est un anticolonialiste qui a lutté contre le colonialisme israélien. Tous les anticolonialistes sont les bienvenus. »
Ouvrage
Coauteure avec Philippe Lemoine, Pierre Bellanger et Gabriel Auxemery de La Révolution en 2010 ? Les vrais enjeux de 2007, Descartes et Cie, 2007, (ISBN 2844461034).
Sources
Notes et références
- ↑ Jérémy Robine, « Les “indigènes de la République” : nation et question postcoloniale », Hérodote, n°120, « La question postcoloniale », premier trimestre 2006.
- ↑ Houria Bouteldja, « De la cérémonie du dévoilement à Alger (1958) à Ni Putes Ni Soumises : l’instrumentalisation coloniale et néo-coloniale de la cause des femmes », 2004.
- ↑ Houria Bouteldja, Catherine Grupper, Laurent Lévy et Pierre Tévanian « Le voile à l'école : une nouvelle affaire Dreyfus », 2004.
- ↑ Texte de l'appel des Indigènes de la République et signataires.
- ↑ Houria Bouteldja, Omar Benderra, « Les habits neufs du Doriotisme », oumma.com, 23 février 2006.
- ↑ Émission Ce soir (ou jamais !)] du 21 juin 2007.
- ↑ a et b Émission Ce soir (ou jamais !) du 21 juin 2007.
- ↑ a et b Houria Bouteldja, « Petite leçon de français d’une sous-sous-chienne aux souchiens malentendants », 5 juillet 2007.
- ↑ « Sarkozy n'a pas la nature d'un Machiavel », L'Express, 29 mai 2008.
- ↑ « Hortefeux s'en va en guerre. Contre le racisme ? Non... Contre le MIR !!! », site du Mouvement des Indigènes de la République.
- ↑ Vidéo : Entretien avec Houria Bouteldja le 8 mai 2008, 3'00.
Voir aussi
Articles connexes
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