Soliman Ier

Soliman Ier

Soliman le Magnifique

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Soliman le Magnifique

Soliman le Magnifique (Kanûnî Sultan Süleyman) (ou Süleyman Ier) est né probablement le 6 novembre 1494[1] à Trébizonde (Trabzon) et meurt le 7 septembre 1566 à Szigetvár. Seul fils survivant de Selim Ier Yavuz, il est le dixième sultan de la dynastie ottomane.

Son père Selim Ier (Yavuz Sultan Selim Han) dit le «Cruel» ou le «Terrible» ou l'inflexible (1470 - 1520) lui ouvre une voie toute tracée.

Et donc, à sa mort, le 20 septembre 1520 son fils unique, Soliman, monte logiquement sur le trône. Avec l'aide de son grand vizir, il impose les réformes qui lui valurent son surnom turc de « Législateur » (Kanûnî).

Sous son règne, l’Empire ottoman devient une grande puissance mondiale, continuant à s’étendre pendant encore un siècle avant de commencer une longue phase de déclin.

Sommaire

Biographie

Les premières années

Il est le fils de la sultane validé Ayşe Hafsa. À l’âge de sept ans, il est envoyé dans la capitale, Istanbul pour y suivre ses humanités qui consistaient, à l'époque, en l'étude des sciences, histoire, littérature, théologie. Son père, Selim le terrible, y ajoute les techniques militaires. Il fait ses premières expériences en matière de gouvernement dans différentes provinces, Caffa (Théodosie), Sarukhan (Manisa) et brièvement Edirne.

À la mort de son père il devient le dixième sultan ottoman. Un envoyé de Venise, le décrit ainsi quelques semaines après son intronisation:

« Il est âgé de vingt-cinq ans, grand, mais nerveux, et d'une complexion délicate. Son cou est un peu trop long, son visage mince, et son nez aquilin. Il a une fine moustache et une petite barbe, il a néanmoins un agréable teint, bien que sa peau est une tendance à la pâleur. On dit de lui qu'il sera un souverain avisé, cultivé et ses sujets sont plein d'espoir. Son turban est aussi trop large. »

— Patrick Kinross (1979). The Ottoman centuries : The Rise and Fall of the Turkish Empire, p.175

Dès le début de son règne, il entreprend plusieurs campagnes de conquêtes. Il conquière ainsi la Serbie en 1521 en prenant Belgrade. L'année suivante, il assiège et prend l’île de Rhodes, laissant les chevaliers de Saint Jean se réfugier à Malte.

L'apogée de son règne

Soliman à la bataille de Mohács

Le 29 août 1526, Soliman remporte la victoire de Mohács contre le roi Louis II de Hongrie et occupe la majeure partie de la Hongrie, dont il donne le trône à Jean Zápolya, prince de Transylvanie. Mais Charles Quint, Saint Empereur Romain, et son frère Ferdinand, archiduc d’Autriche, reprennent la Hongrie. Une contre-attaque de Soliman se termine par un échec en raison du mauvais temps. Soliman menace Vienne en 1529 et en 1532. Finalement en 1533, il signe un traité de paix avec Ferdinand, coupant en deux la Hongrie dont une partie revient aux Habsbourg, et l’autre à Jean Zápolya. À la mort de Jean Zápolya, Ferdinand reste dans sa partie de la Hongrie, donnant à Soliman l'impression de pouvoir annexer l'autre partie. Il s'en suit de nouveaux combats et un nouveau traité pour revenir au point de départ.

De 1533 à 1536, il conquière l’est de l’Anatolie et de l’Azerbaïdjan. Dans la même période, les troupes ottomanes occupent le Yémen. Les corsaires turcs installés à Alger prennent Tunis aux Hafsides en son nom en 1534. Leur royaume est conquis par le pacha turc de Tripoli qui prend Kairouan en 1557 et par le pacha d’Alger qui prend Tunis en 1569.

Soliman consolide ses conquêtes en signant une série de traités de paix avec ses voisins. En 1540, il signe avec Venise un traité de paix assorti de capitulations avantageuses pour les marchands vénitiens. En 1541, il installe une régence ottomane en Hongrie pendant l’enfance du nouveau roi. En 1547, il signe un traité de paix avec Charles Quint. Dans le même temps, il entretient de bonnes relations avec la France, autre adversaire de Charles Quint. En gage de ces bonnes relations, il permet à François Ier d’avoir une représentation permanente à İstanbul, une chapelle d'ambassade qui devient par la suite le Lycée Saint-Benoît et accorde à la France des capitulations.

Le 29 août 1551, Soliman prend la forteresse hongroise de Belgrade et Sabac.

En 1559, il signe un traité de paix avec le chah safavide d’Iran.

Sa mort

C’est alors qu’il mène une campagne contre l’empereur germanique Maximilien II que le Sultan meurt en 1566, la veille de la bataille de Szigetvár en Hongrie, remportée par les Turcs. Il est enterré au côté de son épouse préférée Roxelane, dans le mausolée attenant à la mosquée Süleymaniye d’İstanbul.

Le jugement de l'Histoire

Vu de l’étranger Soliman, le « Grand turc », paraissait un danger pour tout le monde en raison de sa puissance et de son ambition, mais à l’intérieur il était considéré comme un bon souverain, combattant la corruption, et comme un mécène envers les artistes et les philosophes. Lui-même est connu pour avoir été un poète et un habile bijoutier.

Pour tous les commentateurs, c'est au XVIe siècle, sous le règne de Soliman, que l'Empire connaîtra son apogée, lorsque ses armées s'avanceront jusqu'à la capitale autrichienne en 1529 et 1532 (elles feront d'ailleurs ces sièges en vain). L'Empire ottoman deviendra la première puissance en Europe, surpassant l'empire de Charles Quint, et s'étendra sur le pourtour méditerranéen depuis la Bosnie jusqu'a la frontière avec le Maroc. Vienne marquera la limite de l’expansion de l'Empire en Occident (comme Aden en fixera la limite Sud). Pour les chroniqueurs de l'époque, le siège de Vienne causa, en Occident un traumatisme très important. Si important qu'ils le plaçaient à un niveau équivalent à celui des invasions Vikings ou de la grande peste.

Roxelane

Roxelane

Si on a parfois accusé Soliman de cruauté, certains disent qu’il faut y voir l’influence de son épouse Roxelane (Hürrem Sultan en turc), sultane, fille d’un prêtre orthodoxe ukrainien et nommée Aleksandra Lisowska (1505-Edirne 1558). Elle est capturée par des Tatars lors d'un de leurs raids et est emmenée comme esclave, probablement d'abord à Kaffa, en Crimée, puis à Istanbul, en 1518, où elle est choisie pour faire partie du harem de Soliman. Présentée à Soliman, travaille à gagner son affection et devient rapidement sa favorite. Avec la naissance d’un fils, elle devient la troisième épouse dans la hiérarchie du harem. Rompant radicalement avec les traditions, elle devient finalement son épouse principale en 1530. On dit qu’elle était une très habile politique et qu’elle savait jouer de la fascination de son époux.

L’héritage

La mosquée de Soliman le Magnifique à Istanbul (Suleymaniye Cami)

Soliman fait bâtir de nombreux complexes religieux, (külliye), comprenant mosquée, madrasas, bibliothèque, cantines et mausolée, dont le plus célèbre est la mosquée Süleymaniye d’İstanbul. Il fait construire des complexes de ce genre à Damas à Médine et au Yémen.

En 1517, Selim Ier avait pris le contrôle de l’ancien territoire de Judée aux Mamelouks. Les Ottomans reçurent des centaines de réfugiés fuyant les conversions forcées au catholicisme opérés par le roi Ferdinand II d'Aragon en 1492, c’est ainsi qu’à Istanbul s’était installée une importante minorité juive. Soliman prend soin de restaurer Jérusalem et il fait entourer la vieille ville d'une muraille que l'on peut encore voir aujourd'hui.

Références

  1. André Clot, Soliman le Magnifique, p.25. D'autres dates possibles sont le 27 avril 1494 ou 1495.

Bibliographie

  • André Clot, Soliman le Magnifique, Fayard, 1983

Liens externes

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