- Sniper de Targuist
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Censure de l'Internet au Maroc
La politique du Maroc quant à l'accès à Internet a été jusqu'à une date récente plutôt libérale, le gouvernement ayant encouragé le développement de ce média. Néanmoins, depuis plus de deux années la tendance s'est inversée et les cas de censure deviennent de plus en plus fréquents.
Les cas de censures sont principalement le fait de l'opérateur téléphonique et Internet dominant Maroc Telecom (une filiale de Vivendi), elle se pratique de manière totalement arbitraire et opaque, Maroc telecom prétextant des problèmes techniques en cas de réclamation. Elle se caractérise également par l'absence de recours à une décision de justice, bien que le Maroc se proclame un " État de droit ".
Maroc Telecom a bloqué plusieurs sites de blogging, tels que LiveJournal. Reporters sans frontières affirme que le Maroc censure souvent des sites politiques revendiquant l'indépendance du Sahara occidental. Google Earth et Google Maps sont également bloqués par Maroc Telecom pour des raisons qui demeurent obscures, certaines hypothèses avancent que le but serait de rendre la localisation des palais royaux difficile, d'autres affirment que c'est pour cacher les emplacements de prisons secrètes. Ce blocage est totalement arbitraire et se fait en dehors de toute procédure judiciaire, ce qui peut que susciter les hypothèses les plus farfelues quant à ses motivations.
Le site de partage de vidéos YouTube a été également bloqué pendant cinq jours.
Le Maroc bloque également des sites permettant de surfer de manière anonymes ou permettant de contourner le blocage.
Sommaire
Sites rapportés comme censurés
Google Earth
La censure totale de Google Earth au Maroc [1] est un cas unique au monde, alors que certains pays ont demandé à Google de ne pas afficher ou de flouter certains lieux ou bâtiments sensibles, Maroc Telecom a choisi pour des raisons mystérieuses de bannir les deux sites en totalité.
Maroc Telecom oppose une fin de non recevoir à toute demande d'éclaircissement sur ce blocage, prétextant parfois de manière maladroite de vagues problèmes techniques, problèmes totalement démentis par Google.
Cette décision est rendue encore plus incompréhensible par le fait que les autres sites de fournitures d'images satellites comme ceux de Yahoo et Microsoft sont toujours accessibles.
Cette censure risque de devenir rapidement intenable vue la popularité des deux sites en question, ainsi que le nombre sans cesse croissant des sites et logiciels qui y font référence ou les utilisent, sites très souvent à caractère professionnel. Le Maroc entend développer le tourisme comme une activité stratégique pour le pays, et beaucoup de sites touristiques utilisent les sites bloqués. Le pays s'est également lancé dans une politique ambitieuse de promotion de l'offshoring informatique et des centre d'appels et cette attitude risque de ternir l'image du pays comme un Hub technologique fiable transparent et constant dans ses décisions.
Youtube
Le 25 mai 2007, l'opérateur historique Maroc Telecom (détenu a 51% par Vivendi Universal) a bloqué tout accès à YouTube[2]. Aucune raison justifiant ce blocage n’a été donné mais certains spéculent que les vidéos postées par le groupe séparatiste Polisario (qui soutient le mouvement d’indépendance du Sahara occidental) et des vidéos critiquant le roi Mohammed VI en sont à l’origine, d'autres soutiennent la thèse selon laquelle un gros ponte de Maroc Télécom aurait trouvé une vidéo embarrassante de lui-même ou l'un de ses proches . Cette censure gouvernementale n’a pas touché les deux autres fournisseurs privés : Wana et Meditel[réf. nécessaire] . YouTube est redevenu accessible le 30 mai 2007, après que Maroc Télécom ait annoncé officieusement qu’il s’agissait d’un problème technique. Cette censure aura provoqué au passage une immense émotion ainsi qu'une mobilisation des Internautes marocains. Cet évènement très relayé par la presse écrite et la blogosphère marocaine (appelée également Blogoma), est considéré comme l'évènement fondateur pour la lutte contre la censure d'Internet au Maroc.
Autres sites reportés comme bloqués
Ces sites sont bloqués définitivement ou par intermittence selon l'actualité.
- Tous les sites Microsoft (actuellement accessible)
- Google Earth
- LiveJournal (actuellement accessible)
- https://www.stanaphone.com
- http://www.anonymizer.com
- http://www.multiproxy.org (actuellement accessible)
- Kelma une association de Beurs homosexuels (actuellement accessible)
- Sites appartenant au mouvement Al Adl Wal Ihsane
- http://www.aljamaa.com (actuellement accessible)
- http://www.aljamaa.net (actuellement accessible)
- http://www.yassine.net (actuellement accessible)
- http://www.nadiayassine.net (actuellement accessible)
- http://www.mouminate.net (actuellement accessible)
- http://www.aljamaa.info (actuellement accessible)
Alternatives
Pour contourner cette censure il est possible d'utiliser des serveurs proxy tels que :
Enfin, une maniere propre et definitive de contourner la censure est d'utiliser les reseaux informatiques cryptés :
Affaires liées à Internet
Le Sniper de Targuist
Des vidéos montrant des gendarmes marocains en flagrant délit de perception de bakchich, près de Targuist une petite bourgade du Nord du Maroc furent postées sur Youtube; ces vidéos furent saluées comme une première, pouvant contribuer à la lutte contre la corruption par l'ensemble de la blogosphère marocaine (appelée aussi blogoma) ainsi que par la presse écrite. Cet évènement est intervenu après le premier blocage de Youtube.
Cette fois ci Maroc Telecom s'est abstenu de bloquer à nouveau le site de peur de susciter la même réaction et aussi pour ne pas passer pour une société qui encourage la corruption au Maroc. Maroc Telecom livra quand même les informations permettant d'identifier les responsables, ce qui conduisait à ce que les médias ont qualifié de recherche brutale des coupables. Quatre personnes vont être traduites devant la justice et seront jugés pour humiliation à la Gendarmerie royale, causée par la publicité donnée par les vidéos.
Affaire des homosexuels de Ksar el-Kébir
Suite à une Vidéo d'une fête montrant un homme habillé en femme faire un simulacre de mariage, il y eut une violente réaction de la population de la petite ville de Ksar el-Kébir dans le nord du Maroc. La foule se rendit au domicile de l'homme reconnaissable sur la vidéo et essaya de le lyncher. Les autorités ont essayé de nier les faits dans un premier temps, mais suite à la pression populaire, elles organisèrent un procès expéditif et les personnes impliquées dans le supposé mariage furent condamnés à trois ans de prison pour violation de l’article 489 du code pénal, qui condamne d’une peine allant jusqu’à trois ans de prison et 1 000 dirhams (environ 100 euros) d’amende quiconque commet un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe.
L'affaire Fouad Mourtada
Article détaillé : Affaire Fouad Mourtada.Pour avoir crée un faux profil du prince Moulay Rachid frère du roi Mohammed VI sur Facebook, Fouad Mourtada, un ingénieur informaticien de 26 ans, fut kidnappé par la police pendant trois jours et torturé. Pendant le jugement, le juge refusa d'accepter une expertise médicale pour confirmer les actes de torture. Fouad Mourtada fut condamné de manière expéditive à trois ans de prison ferme et 10 000 DH (près de 1 000 €) d'amende. Cette condamnation entraîna un large mouvement de protestation et de soutien dans la blogosphère marocaine (blogoma) qui continue à ce jour[2].
Fouad Mourtada a été gracié par le SM le Roi Mohamed VI suite à son jugement et son incarcération, il a été libéré immédiatement. (telquel online)
Voir aussi
Références
- ↑ Un blog suivant de près la censure de Google Earth au Maroc
- ↑ http://helpfouad.com Site de soutien à Fouad Mourtada
Liens externes
- (en)Une étude réalisée par OpenNet initiative sur la censure Internet dans la zone mena (Afrique du nord et Moyen orient)
- (en)Une interview intéressante avec un activiste Internet
- Le Snipper de Targuist sur Youtube
- Une pétition en ligne pour protester contre la censure Internet au Maroc
- Lettre sur dailymotion de la famille de Fouad Mourtada à ceux qui l'ont aidé
- Portail du Maroc
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