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Siège de Tournai (1340)
Pour les articles homonymes, voir Siège de Tournai.Siège de Tournai Informations générales Date 21 juillet - 25 septembre 1340 Lieu Tournai ( France) Issue Victoire de la France Belligérants Roi de France
Connétable de FranceRoi d'Angleterre
Comte de Flandre
Duc de Brabant
Duc de Gueldre
Duc de Juliers
Comte de Looz
Communautés de Ypres, Bruges et GandGuerre de Cent Ans Le siège de Tournai eut lieu du 21 juillet au 25 septembre 1340. Au cours de la guerre de Cent Ans, l'armée anglaise, aidée par des troupes flamandes, assiège la ville mais échoue à forcer ses portes.
Le récit d'un chroniqueur italien : le siège de Tournai à travers la Nuova Cronica de Giovanni Villani
Nuova Cronica, Livre XII chapitre 112
"Comment le roi d’Angleterre et ses alliés posèrent le siège à la cité de Tournai, et fut décidée une trêve entre eux et le roi de France.
Après avoir remporté la victoire sur mer (...), le roi Édouard ne resta pas oisif ; il descendit aussitôt sur terre avec ses hommes et vint à Bruges puis à Gand. Les Flamands lui rendirent les honneurs, comme à leur seigneur, lui rendant hommage en tant que roi de France. Là il tint parlement avec le duc de Brabant, le comte de Hainaut et tous les autres alliés, et ils ordonnèrent un ost général contre la cité de Tournai.
Et sans attendre, le roi d’Angleterre y chevaucha et mit le camp autour, et avec lui le duc de Brabant, le comte de Hainaut, le duc de Juliers, celui de Gueldre, le comte de Looz, le sire de Fauquemont et de nombreux barons de la vallée du Rhin en Allemagne, au nombre de plus de 8.000, et les villes de Flandre, de Brabant et de Hainaut réunies avec plus de 80.000 hommes bien armés, la plupart équipés de cuirasses et de barbutes. Et ils firent quatre camps(...). Deux camps furent posés en-deçà de l’Escaut et deux autres au-delà, avec plusieurs grands ponts construits sur la rivière afin de pouvoir aller d’un ost à l’autre et recevoir les vivres et les garnisons.
A Tournai se tenait le connétable de France avec bien 4.000 cavaliers et 10.000 sergents à pieds, sans compter les citoyens qui étaient plus de 15.000 (...). Mais les hommes et les bêtes qui se trouvaient dans la cité, n’étant pas suffisamment ravitaillés en vivres, furent rapidement en manque. Ce pour quoi les citoyens commencèrent à se plaindre auprès du connétable, afin qu’il levât le siège ou qu’il cherchât un accord avec eux. Le connétable chercha du secours auprès du roi de France, lui montrant comment la terre était sur le point d’être perdue. Le roi Philippe de Valois y vint au secours en personne avec plus de 10.000 cavaliers et de très nombreux soldats, et posa le camp à une lieue de la cité.
Cependant, l’armée du roi d’Angleterre et des autres alliés ne bougea pas, car leurs camps étaient très renforcés et les seigneurs souhaitaient éviter la bataille. Ne pouvant ni combattre avec les ennemis, ni couper le ravitaillement à leurs camps, ni ravitailler Tournai sans courir un grand risque, le roi de France craignit fortement de perdre la terre. Il chercha aussitôt à traiter un accord par le biais du duc de Brabant, en payant largement les caporaux des Communes de Brabant qui n’étaient pas aussi constant à la guerre que le sont les Flamands et les Hainuyers. Le roi d’Angleterre ne voulait pas entendre parler de négociations, car il savait que la terre ne pouvait ni se défendre ni tenir faute de vivres et que s’il tenait la cité de Tournai qui, si forte et puissante à côté de la Flandre, du Hainaut, du Brabant et des autres terres de l’empire, était la clé du royaume de France, il aurait gagné la guerre, car le roi de France n’aurait plus tenu de terre au-delà de Compiègne. Mais les Brabançons, apprenant les négociations que menaient leur duc, et corrompus par l’argent du roi de France comme nous le dîmes précédemment, firent semblant de combattre et, soudainement, ils levèrent le camp et rentrèrent dans leur pays. Le roi d’Angleterre et les autres alliés se voyant trompés et trahis par les Brabançons et alors que l’argent venait à manquer au roi d’Angleterre, car ses officiers le tenaient à sec, ils conclurent l’accord au mieux qu’ils purent, décidant d’une trêve jusqu’à la Saint-Jean prochaine et s’en remettant pour garantir la paix au pape et à l’Église de Rome. Et si à ce terme aucun accord n’aurait été trouvé, ils remettraient la cité de Tournai dans l’état dans lequel elle était alors, quand on ne pouvait y trouver de quoi vivre plus de huit jours.
Et ainsi les trêves et l’accord furent jurés par les deux roi et les autres alliés et les deux ost levèrent le camp le 25 septembre 1340. Mais le roi de France ne tint pas sa promesse, car comme il retrouvait Tournai libre, il la ravitailla pour deux ans. Puis ils allèrent de trêves en trêves, avec toutes sortes de bouleversements dus à la guerre, comme nous en ferons mention plus loin avec le temps. Le roi d’Angleterre resta en Flandre jusqu’à la mi-novembre, puis il partit de l’Écluse et s’en alla en Angleterre. Et aussitôt il fit prendre ses trésoriers et ses officiers qui ne l’avait pas bien ravitailler en argent, et leur retira beaucoup d’argent."
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