- Site gallo-romain de Tintignac
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Le site gallo-romain de Tintignac situé à Naves en Corrèze est caractérisé par l'importance du temps d'occupation, gaulois puis gallo-romain et la qualité des découvertes en particulier un sanctuaire gaulois et des casques surmontés d'ornements[1]. Le site fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[2].
Sommaire
Toponymie
Attesté avec la graphie occitane Tintinhac au XIIe ou XIIIe siècle (Arnaud de Tintignac)
Il est tentant de rapprocher ce nom de Tintigny (Belgique, Tintiniacum 1090) et de Tinténiac (Bretagne) qui contient le nom de personne d'origine latine Tintinius d'après Albert Dauzat et Charles Rostaing[3].
Le second élément est le suffixe -acum « lieu de », « propriété de ».
Lieu
Le site gaulois puis gallo-romain se trouve sur le plateau de Naves, commune située au nord de Tulle (Corrèze). Il se trouve directement à la sortie Naves - Tulle sur l'A89. Le lieu domine les environs et serait situé au carrefour de deux voies importantes (voie présumée reliant la Méditerranée à l'Armorique et celle reliant Lyon à Bordeaux comme l'A89 passant à 500 m). La fonction du site est d'abord religieuse puisqu'ont été découverts un sanctuaire gaulois repris par un ensemble monumental religieux gallo-romain par la suite (constitué d'un fanum, d'un théâtre, d'un bâtiment en hémicycle et d'un autre édifice appelé au XIXe siècle « tribunal » à deux basiliques. Autour du sanctuaire, les recherches récentes ont montré l'existence d'une occupation assez dense, montrant que nous nous trouvions au sein d'un habitat dispersé et non d'une ville.
Bâtiments
Le sanctuaire gaulois se compose d'une aire sacrée délimitée par des fossés et d'une imposante palissade dans le dernier état. Au centre a été découvert un petit bâtiment de bois. À la période gallo-romaine, deux fana (fanums) s'implantent sur les vestiges du sanctuaire gaulois. Ils évolueront en un grand et luxueux édifice doté de deux cellae. Plus tard, à partir du milieu du IIe siècle de notre ère, trois autres bâtiments sont ajoutés. Un bâtiment en hémicycle, unique de par sa morphologie et ses dimensions a été découvert. Un théâtre pouvant avoir une double fonction (théâtre de type gallo-romain) se situe en contre-bas du bâtiment en hémicycle. Enfin, un autre édifice (tribunal à deux basiliques) n'a pas encore trouvé d'interprétation convenable quant à sa fonction.
Découvertes
En septembre 2004, une fosse gauloise renfermant près de 500 fragments d'objets en fer et en bronze a été mise au jour. Parmi ces objets, une dizaine d'épées et de fourreaux en fer, des fers de lance, un umbo de bouclier, une dizaine de casques en bronze et en fer dont un prend la forme d'un cygne, 2 têtes d'animal dont une de cheval, 1 corps d'animal en connexion avec les deux pattes arrière, 1 patte avant, un chaudron, et sept carnyx (dont un presque entier, trompettes de guerre). C'est la première fois que des objets de ce type sont découverts en contexte sur un sanctuaire gaulois. Ces objets uniques appartenant au monde militaire et religieux gaulois sont en cours d'étude par l'équipe dirigée par Christophe Maniquet, responsable scientifique du site de Tintignac. Lors de la campagne de fouilles en 2009, en descendant dans un puits d'une profondeur de 13 mètres, a été découvert un aqueduc de 2m de hauteur praticable sur 10 m vers l'est.
Conservation
Les pièces gauloises de ce site archéologique après avoir été restaurées par le laboratoire Materia Viva de Toulouse et exposées à Tulle, entament une tournée des expositions mondiales qui a débuté à Berne (Suisse).
Futur du Site
Il est toujours question d'un musée à proximité du site. une aire de repos et un circuit de visite du site seront ouverts fin 2014 en partenariat avec ASF
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Christophe Maniquet, Le sanctuaire antique des Arènes de Tintignac, Culture et Patrimoine en Limousin, 2004, 123 p. (ISBN 2-11167-38-4)
- Christophe Maniquet, Comment les Gaules devinrent romaines : Le dépôt d'armes, d'instruments de musique et d'objets gaulois du sanctuaire de Tintignac à Naves, Paris, La découverte, 2010, 21 à 34 p.
Liens externes
Notes et références
- Dossier pour la science, no 61, octobre 2008.
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00099815 » sur www.culture.gouv.fr.
- Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud 1979. p. 678.
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