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Seconde guerre du Dahomey
Seconde Guerre du Dahomey Informations générales Date 4 juillet 1892 - 15 janvier 1894 Lieu Ouémé, Zou (actuel Bénin) Issue Victoire française, annexion du Dahomey Belligérants France Dahomey Commandants Alfred Dodds Behanzin Forces en présence 2 164 soldats français
2 600 supplétifs de Porto-Novoenv. 8 800 soldats
1 200 Amazones du DahomeyPertes 85 morts, 440 blessés, 205 morts de maladies entre 2000 et 4000 morts, plus de 3000 blessés La Seconde guerre du Dahomey eut lieu du 4 juillet 1892 au 15 janvier 1894 dans les actuels départements de Ouémé et de Zou au Bénin. Les troupes françaises du colonel Alfred Dodds l'emportèrent sur celles du royaume fon de Béhanzin. Cette guerre marque la fin du royaume du Dahomey qui est annexé par l'empire colonial français.
Sommaire
Contexte
À la fin du XIXème siècle, les principales puissances européennes, en premier lieu la France et le Royaume-Uni, sont lancées dans la course à la colonisation. La France établit rapidement de nombreuses zones d'influence en Afrique et notamment dans l'actuel Bénin. Celui-ci était alors le siège du royaume du Dahomey, l'un des principaux États de l'Afrique de l'Ouest. En 1851, un traité d'amitié fut signé entre les deux pays permettant aux Français de venir commercer ou de faire entrer des missionaires dans le royaume.
Cependant, en 1861, le petit royaume côtier de Porto-Novo, tributaire du Dahomey, subit l'attaque de navires britanniques. Il demanda et obtint en 1863 la protection française, acte que le Dahomey rejeta. De plus, il existait un autre contentieux entre le royaume fon et les Français à propos du port de Cotonou que la France pensait sous son contrôle, suite à un traité de 1868, alors que le Dahomey y exerçait toujours ses droits coutumiers.
En 1882, le roi de Porto-Novo, Tofa (monté sur le trône en 1874), réétablit le protectorat français. Cependant, les Fons continuèrent à lancer des raids sur Porto-Novo. Les relations entre la France et le Dahomey se dégradèrent jusqu'en mars 1889 où un régiment d'Amazones du Dahomey attaqua un village sous protectorat français sur le fleuve Ouémé.
L'année 1890 fut marquée par la réaction française et une guerre entre la France et Porto-Novo d'un côté, le Dahomey de l'autre. Après les batailles de Cotonou et d'Atchoupa, le Dahomey dut reconnaître le protectorat français sur Porto-Novo et céder le port de Cotonou à la France moyennant un paiement annuel de 20 000 francs (traité de Ouidah).
Aucun camp ne croit cependant à la solidité de cette paix et les deux se préparent à une nouvelle guerre. Après des attaques fons dans la vallée de Ouémé, le résident de Porto-Novo, Victor Ballot, fut envoyé enquêter. Son navire fut pris dans une attaque et battit en retraite. Le roi Béhanzin refusa de s'excuser et la France déclara la guerre au Dahomey.
Préparatifs de guerre
Les Français envoyèrent le colonel Dodds et 2164 hommes dont des légionnaires, des tirailleurs, du génie et de l'artillerie. Ces soldats sont équipés du nouveau fusil Lebel et de baïonette qui s'avérera l'arme la plus efficace au corps à corps. Le royaume de Porto-Novo fournit de son côté 2600 porteurs.
Les Fons du Dahomey disposent quant à eux de 4 000 à 6 000 fusils dont des carabines Mannlicher et Winchester achetés à des marchands allemands. Béhanzin a aussi fait acheté des mitrailleuses et des canons Krupp. Cependant, il n'est pas certain que ces armes lourdes aient été utilisées.
Début de la guerre
A la mi-juin 1892, les Français organisèrent le blocus de la côté du Dahomey pour empêcher d'autres ventes d'armes. Ils débarquèrent le 4 juillet dans la basse vallée du fleuve Ouémé. Vers la mi-août, ils commencèrent à progresser prudemment vers Abomey, la capitale du Dahomey.
Bataille de Dogba
Les Français débarquent au village de Dogba, 80 kilomètres à l'intérieur du Dahomey, le 14 septembre. Le 19 septembre, à 5 heure du matin, une armée fon les attaque. Après environ trois heures de combat, où les Fons ont recherché le corps à corps, les combattants du Dahomey sont repoussés avec de lourdes pertes (plusieurs centaines selon les Français). 5 soldats français ont été tués dans la bataille.
Bataille de Poguessa
Les Français continuèrent vers le nord sur une trentaine de kilomètres avant de tourner vers l'ouest et Abomey. La colonne française est attaquée le 4 octobre par une armée sous le commandement du roi Béhanzin. Après plusieurs charges qui sont contrées à la baïonette, les Fons doivent battre en retraite. Environ 240 soldats sont morts pendant la bataille (200 Fons et 42 Français).
La marche vers Abomey
Après leur victoire à Poguessa, les Français reprirent leur marche vers la capitale du Dahomey. Les Fons, de leur côté, changèrent de tactiques et multiplièrent les activités de guérilla pour ralentir la colonne de Dodds. Les Français mirent ainsi près d'un mois pour parcourir les cinquante derniers kilomètres jusqu'aux portes d'Abomey.
Bataille d'Adégon
La bataille décisive de la guerre a lieu le 6 octobre 1892 au village d'Adégon. Les Fons attaquent de nouveau les Français mais ils sont massacrés. 503 soldats fons sont tués et le corps des Amazones du Dahomey y est détruit. En face, les Français comptent seulement 6 morts et 32 blessés.
Siège d'Akpa
Le 15 octobre, alors que les Français bivouaquent à une trentaine de kilomètres de la capitale, les Fons parviennent à les bloquer dans le village d'Akpa. Grâce à des attaques quotidiennes et à un corps des Amazones fraîchement reconstitué, ils empêchent les Français de sortir du village jusqu'à l'arrivée de ravitaillements. Le 26, les Français percent les lignes fons et reprennent leur progression.
26 et 27 octobre 1892
Pendant ces deux jours, la colonne française s'empare des tranchées fons grâce à plusieurs charges à la baïonette. Face aux pertes, les Fons sont obligés de libérer des prisonniers et d'incorporer des esclaves pour reconstituer leur armée.
Bataille de Cana
Du 2 au 4 novembre, les armées françaises et fons se firent face lors de plusieurs affrontements. Bahézin et environ 1 500 hommes tentèrent une attaque directe sur le camp français le 3 novembre mais ils furent repousser après une bataille de quatre heures. Le lendemain, les Français, plus nombreux, s'emparent du palais royal de Diokoué après une entière journée de combat et une dernière charge à la baïonette.
Fin de la guerre
Le 5 novembre, le roi Bahézin envoie une mission de paix auprès des Français. La mission échoue et la colonne française, entrée dans Cana le 6, se met en marche pour Abomey le 16. La ville est abandonnée et incendiée par les Fons avant que la colonne Dodds n'y rentre le 17 novembre 1892.
Bahézin fuit vers le nord à une trentaine de kilomètres avec les restes de son armée. Il effectuera plusieurs tentatives pour recréer une armée jusqu'à ce que les Français nomment son frère Goutchili comme roi du Dahomey. Il se rend le 15 janvier 1894 et est exilé en Martinique.
Voir aussi
Bibliographie
- Édouard Edmond Aublet, La guerre au Dahomey 1888-1893, 1893-1894 : d'après les documents officiels, Berger-Levrault, Paris, 1894-1895
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Second Franco-Dahomean War ».
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