Attentat du 6 avril 1994 au Rwanda

Attentat du 6 avril 1994 au Rwanda

L'attentat du 6 avril 1994 au Rwanda est un attentat perpétré contre le président du Rwanda, Juvénal Habyarimana. Cet attentat s'est soldé par la mort du président ainsi que de toutes les personnes qui prenaient place dans l'avion où il se trouvait.

Le 6 avril 1994, en fin de journée, le Président Juvénal Habyarimana rentre à Kigali à bord de son avion personnel, un Mystère-Falcon fourni par la France et piloté par un équipage français. Il revient d'une rencontre régionale liée aux accords d'Arusha où il a accepté de mettre en place les institutions de transition sans que le parti extrémiste CDR y soit représenté[1]. Juste avant de décoller, il a proposé à son homologue burundais de l'accompagner, et de lui prêter son avion jusqu'à Bujumbura. D'après l'audition de François Léotard[2] devant les députés français, le président Mobutu aurait dû se trouver à cette rencontre régionale, mais aurait refusé de venir au dernier moment. Outre les présidents rwandais et burundais, l'avion transportait des dignitaires du régime rwandais, dont le chef d'état-major des Forces armées rwandaises, le général Nsabimana. En phase d'atterrissage à Kigali, et, selon les versions, des roquettes, depuis le camp militaire de Kanombe, ou des missiles, depuis la colline de Masaka, sont tirés sur l'avion. L'avion est touché et s'écrase non loin de l'aéroport, en partie sur le terrain de la résidence présidentielle. Il n'y a aucun survivant. Des photos ont montré les corps des personnalités victimes de cet attentat dans la chapelle ardente improvisée dans le salon de la maison présidentielle, selon les témoignages de la famille présidentielle.

Sommaire

Responsabilités dans l'attentat

Les responsabilités dans l’attentat du 6 avril 1994 sont, en 2010, mal établies. La provenance des missiles qui auraient détruit l'avion présidentiel est sujette à une controverse d'autant plus vive que cet événement met en cause, selon les hypothèses et leurs variantes, sept pays : la Belgique, le Burundi, les États-Unis, la France, l'Ouganda, le Rwanda (extrémistes Hutu ou FPR) ou le Zaïre.

Plusieurs hypothèses ont été examinées par les parlements belges [3] et français [4] et par l'Organisation de l'unité africaine [5].

Les deux plus plausibles accusent l’une les extrémistes hutus, inquiets de l’évolution des négociations avec le Front patriotique rwandais (FPR), et l’autre le FPR, adversaire politique et militaire du régime en place.

Le point d'accord entre ces deux versions serait que des missiles auraient été tirés de la colline de Masaka, située à l'est de Kigali. Les habitants de cette colline ont été massacrés en grand nombre par la garde présidentielle rwandaise, dans les heures qui suivirent l'attentat. Mais selon des témoignages il y aurait eu aussi des tirs de roquettes tirés entre Masaka et l'aéroport sur l'avion, certains disent depuis le camp militaire de Konombe[3].

Devant le sénat de Belgique, la personne mandatée par l'ONU pour conduire cette enquête, M. Degni-Segui, déclarera n'avoir pu obtenir, ni de la France, ni des FAR (armée du gouvernement intérimaire qui menait le génocide), les éléments nécessaires à ce travail. D'autre part le capitaine français Paul Barril prétendit à la télévision française détenir la boîte noire de l'avion, dont le constructeur Dassault fit des déclarations contradictoires. D'après des témoins tels que le Général Roméo Dallaire et le rapport de la mission d'information parlementaire sur le Rwanda des députés français, des militaires français se sont rendus[4] auprès des débris de l'appareil aussitôt après l'attentat, bien qu'officiellement seule la garde présidentielle y ait eu accès[5]. La complexité juridique et politique de cette affaire exigeant de nommer une commission d'enquête, l'ONU, dont la France est un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, refusera « faute de budget ».

La « boîte noire » de l'avion a fait l'objet d'un épisode médiatique rocambolesque en 2004. Le journaliste du journal français le Monde Stephen Smith a en effet prétendu qu'elle se trouvait à l'ONU et qu'elle n'avait jamais été analysée, accréditant la thèse d'un complot de l'ONU pour enterrer l'enquête. Cependant, une fois l'objet produit par l'organisation internationale, une expertise révéla qu'il ne pouvait pas s'agir de la boîte noire de l'avion d'Habyarimana. Plus largement, il est possible de se demander en quoi le fait de disposer de la "boîte noire" (qui comprend deux enregistreurs, celui des conversations du cockpit, et celui des données du vol) pourrait permettre d'identifier les personnes ayant tiré les missiles sur l'avion.

Une enquête a dû être ouverte en France par le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, quatre ans après les faits, à la suite de la plainte déposée par la famille des personnels français pilotant l'avion. Il a recommandé des poursuites devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda contre le président rwandais Paul Kagame pour "participation présumée" à l'attentat contre son prédécesseur Juvénal Habyarimana et a également requis 9 mandats d'arrêts internationaux contre des personnes proches du Président Kagame.

Abdoul Ruzibiza, principal témoin de l'enquête française, dont le témoignage fut révélé par le journal le Monde en mars 2004, a relancé la polémique entre la France et le Rwanda en octobre 2005 en publiant un livre, Rwanda - L'histoire secrète, dans lequel il affirme être témoin de cet attentat en tant qu'officier du FPR. Son témoignage est une des principales sources de la thèse qui accuse le FPR d'être l'auteur de l'attentat.

Différentes hypothèses

Ces hypothèses sont énumérées dans l'ordre où elles sont apparues chronologiquement.

Hypothèse de soldats belges

Cette accusation selon laquelle les soldats belges, qui avaient été affectés à la protection du Premier ministre Agathe Uwilingiyimana, auraient aidé le FPR à commettre l'attentat, fut lancée sur la radio des Mille Collines aussitôt après l'attentat. L'ambassade de France au Rwanda l'a aussi avancée dès le 6 avril 1994 selon des témoins. Elle déboucha sur l'assassinat de dix soldats belges le 7 avril 1994. Cette hypothèse a également été étudiée par les députés français qui ne l'ont pas retenue.

Hypothèse d'un assassinat monté par des extrémistes hutus

Les éléments qui plaident pour cette hypothèse sont le coup d'État effectué de fait après l'attentat par le colonel Théoneste Bagosora, principal responsable du génocide selon l'accusation auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda et condamné à la prison à perpétuité en 2008[6]. Elle a longtemps été jugée la plus probable, y compris par Filip Reytnjens qui s'en explique dans son livre[7].

Le général Dallaire a constaté l'autorité de Bagosora sur la garde présidentielle rwandaise dès les premières heures qui ont suivi[8]. Le 7 avril, la garde présidentielle a assassiné le premier ministre, Agathe Uwilingiyimana, les principaux opposants hutu et dix « casques bleus » belges. Ce dernier événement avait été annoncé trois mois plus tôt au général Dallaire[9] par un indicateur pour provoquer ce qui est effectivement arrivé : le retrait de 90 % des soldats de la Minuar[10]. À partir du 8 avril, le Gouvernement intérimaire rwandais a été constitué sous l'autorité du Colonel Bagosora. Ancien subordonné du Chef d'État major tué également dans l'attentat le 6 avril, Théoneste Bagosora s'était opposé verbalement, quelques heures avant son assassinat, à ce qu'Agathe Uwilingiyimana effectue l'intérim, et devint de fait l'homme fort de Kigali pendant le génocide [9].

Les autres éléments sont le désaccord profond et connu de Théoneste Bagosora et de la CDR, qui venait de perdre tout espoir de participer au « gouvernement de transition à base élargie » prévu par les accords d'Arusha et la crainte que le Rwanda soit « bradé au FPR » par Juvénal Habyarimana. Si selon les déclarations du colonel Luc Marchal à la commission d'enquête parlementaire du Sénat belge, puis au juge Bruguière, le FPR n'avait aucune difficulté majeure pour faire passer des armes à Kigali, Gérard Prunier et Collette Braeckman soulignent qu'il aurait été difficile au FPR d'accéder à la zone présumée du tir des missiles qui était sous protection de la garde présidentielle selon de nombreux témoignages rwandais et occidentaux[11]. Enfin si ce ne sont pas des missiles, mais des roquettes qui ont été tirées comme les premières déclarations officielles l'ont affirmé, elles n'ont pu être tirées que du camp militaire de Kanombe occupé par les FAR[12]

La haine anti-tutsi, amplifiée par la Radio des Mille Collines dans la période qui a précédé, suggère que le génocide avait été planifié et que les extrémistes hutu seraient les auteurs de l'attentat contre le président, qui aurait servi de détonateur.

D'après le n° 97 de Raids (juin 1994), revue d'actualité militaire, les balises de la piste et les lumières de l'aéroport se sont éteintes quelques secondes avant le tir des missiles, et les deux projectiles ont été tirés depuis « le camp militaire de Kanombe » (lieu impliquant les forces rwandaises et non le FPR). Ils ajoutent : « À Kigali, avant même que l'avion présidentiel ne soit abattu, des barrages dirigés par des éléments de la garde présidentielles apparaissent aux points stratégiques. Vingt minutes après l'explosion de l'avion, l'endroit du point de chute est déjà bouclé par des hommes de la garde présidentielle. Radio des Mille Collines, la voix de l'aile dure du pouvoir rwandais, annonce que ce sont les casques bleus belges qui ont abattu l'avion […] ».

Contre l'hypothèse qui accuserait des extrémistes hutus, on a fait valoir que ces extrémistes n'auraient pu tuer leurs chefs, et notamment le chef de l'État, le chef d'état-major des Forces Armées Rwandaises, et un dirigeant de la garde présidentielle, et qu'ils ne disposaient ni de l'armement, ni de la formation pour mener un tel attentat[13].

Hypothèse de militaires ou de mercenaires français

Cette hypothèse est envisagée par l'enquête de la journaliste belge Colette Braeckman, spécialiste de l'Afrique au journal le Soir. Elle l'a relatée dans le Soir en 1994[réf. nécessaire]. Elle a été étudiée par les députés français dans leur rapport sur le Rwanda en 1998 en la liant avec l'hypothèse de la responsabilité des extrémistes Hutu, en soutien technique[réf. nécessaire]. Mme Braeckman a commencé son enquête sur la base d'une note manuscrite et anonyme qu'elle a essayé de recouper. Elle n'exclut pas que ce moyen par lequel elle a été alertée pour lancer son enquête ne vienne de services spéciaux, mais elle n'en demeure pas moins attachées aux témoignages et faits qu'elle a rassemblés.

M. Péan a demandé à Mme Braeckman si elle reconnaissait s'être fait manipuler. Mme Braeckman a répondu « C'est une manipulation, probablement des services secrets belges... » qui aurait souhaité la mettre sur une piste, « tout en affirmant ne pas être convaincue que sa thèse [...] ait été fausse »[14].

La journaliste britannique Linda Melvern, spécialisée sur le génocide au Rwanda, a publié en janvier 2008 dans la revue Prospect un témoignage recueilli auprès d'un officier de gendarmerie, détenu à Kigali, et qui affirme qu'il avait été chargé à partir du 4 avril de suivre les agissements d'un civil français arrivé depuis peu à Kigali. Cet officier relate avoir vu ce civil se déplacer avec deux militaires français dans un véhicule repeint aux couleurs de l'ONU et ayant revêtu des uniformes belges ; selon lui ces personnes se trouvaient sur la zone d'où il est probable que soit parti le missile le 6 avril au soir[15].

Hypothèse d'un assassinat monté par le FPR

Le FPR et le président Paul Kagame ont toujours nié toute implication dans l'attentat, mais des auteurs, des journalistes, ainsi que le juge Bruguière affirment le contraire. Cette thèse repose sur deux sources : les témoins du juge Bruguière et plus particulièrement le transfuge du FPR Abdoul Ruzibiza et le rapport Hourigan qui est un document très succinct[16]. Cette hypothèse est également jugée assez probable par Filip Reytnjens[7].

L'enquête de l'ONU

Dans son édition du 1er mars 2000, le quotidien canadien The National Post a reproduit le rapport d'un fonctionnaire de l'ONU, dit rapport Hourigan, daté de 1997, accusant Paul Kagame d'être le principal responsable de l'attentat[7]sur la base des témoignages de trois anciens membres du FPR, non nommés mais qui, selon Michael Hourigan, se disent prêts à témoigner et à fournir des documents à l'appui de leurs dires[17]. Dans Libération du 18 mars 2004, Michael Hourigan a maintenu ses accusations et affirmé que Louise Arbour, procureur auprès du TPIR à l'époque, a exigé la fin de son enquête. Appelé par le quotidien français, le bureau de Mme Arbour a indiqué que la magistrate « préférait ne pas faire de commentaires sur cette affaire ». Michael Hourigan a également expliqué à Libération qu'il avait mené ses investigations sur ordre du procureur Louise Arbour, et que celle-ci avait interrompu les recherches quand la responsabilité du FPR devint l'hypothèse la plus vraisemblable selon les enquêteurs. James Lyons, ancien agent du FBI et à l'époque responsable des enquêtes pour le TPIR, a corroboré les déclarations de Michael Hourigan.[réf. nécessaire]

L'enquête du juge Bruguière

Les conclusions de l'enquête du juge Bruguière, publiées en novembre 2006[18], désignent des membres du FPR auteurs de l'attentat : les missiles viendraient de l'Ouganda, et le FPR aurait pu s'infiltrer à travers les lignes des Forces armées rwandaises et se rendre sur la colline de Masaka en s'appuyant sur le commando stationné dans Kigali (dans les locaux du parlement, le CND) à la suite des accords d'Arusha ; Paul Kagame se serait également opposé à plusieurs reprises à ce qu'une enquête sur l'origine de l'attentat soit menée. Le juge d'instruction recommande des poursuites devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda contre le président rwandais Paul Kagame pour sa "participation présumée" à l'attentat et lance neuf mandats d'arrêts internationaux contre des personnes proches du Président Kagame. Si certains témoins avaient déjà déposé devant la mission parlementaire, les principaux témoignages et documents recueillis par le juge Bruguière n'étaient pas connus des députés français à l'époque de leur mission d'information. Il s'agit, notamment, des témoignages d'Abdul Joshua Ruzibiza, d'Emmanuel Ruzigana, d'Aloys Ruyenzi, de Jean-Pierre Mugabe, d'Innocent Marara, du colonel Luc Marchal, de Michael Hourigan et de James Lyons, ainsi que des documents fournis par le parquet militaire russe. Emmanuel Ruzigana a depuis déclaré à la journaliste belge Colette Braeckman, du Soir, que les propos qui lui étaient prêtés n'avaient rien à voir avec ses déclarations[19].

Des juristes de la Commission nationale rwandaise ont vivement contesté les fondements juridiques de l'ordonnance du juge Bruguière[20].

Études d'historiens/politologues

L'historienne Alison Des Forges, qui affirmait encore en 1999 que les ethno-nationalistes hutus étaient les auteurs de l'attentat, considère désormais que le FPR est « probablement » le commanditaire. Elle a émis des réserves sur les intentions prêtées à Paul Kagame par Jean-Louis Bruguière dans son ordonnance de soit-communiqué, mais n'a nullement critiqué les témoignages et les preuves fondant l'accusation factuelle contre l'actuel président rwandais. Mme Des Forges s'est prononcée pour l'arrestation des personnes visées par l'ordonnance du juge Bruguière, et a regretté que le TPIR n'ait pas mené d'enquête sur l'attentat, qu'elle juge d'une « importance capitale » dans la compréhension du génocide des Rwandais tutsis et de la guerre civile[21].

L'universitaire André Guichaoua, un des témoins-experts auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a écrit dans le Monde, puis dans Libération, que sa propre enquête et le rapport Hourigan mettent très gravement en cause le FPR dans cet attentat. Ancien lieutenant de l'Armée patriotique rwandaise (APR), Abdul Joshua Ruzibiza porte les mêmes accusations, dans un livre postfacé par André Guichaoua et publié en octobre 2005[22]. Un mois plus tard, dans Noires fureurs, blancs menteurs, Pierre Péan s'est appuyé sur Ruzibiza et sur sa propre enquête pour attribuer également l'assassinat au mouvement de Paul Kagame[23]. Après la publication de l'ordonnance du juge Bruguière, André Guichaoua a indiqué que les Forces armées rwandaises ne possédaient pas de missiles SAM-16 jusqu'à preuve du contraire, et que les missiles tirés provenaient bien d'un lot acheté par l'armée ougandaise[24].

Dès 1995, le politologue Filip Reyntjens recueillait des informations selon lesquelles Rose Kabuye et Kayumba Nyamwasa, deux officiers de l'APR (branche armée du FPR), sont impliqués dans l'assassinat du président Juvénal Habyarimana. Un témoin que M. Reyntjens a interrogé lui a notamment affirmé que « le coup aurait été fait par des éléments de l'APR et un ou plusieurs Libyens encadrés par le major Rose Kabuye [...] et par le colonel Kayumba », à l'époque chef du service de renseignement militaire[25]. Mme Kabuye est devenue par la suite préfet de Kigali. Au terme de ses investigations, en 2004, il a conclu que le FPR était vraisemblablement l'auteur de l'attentat[26].

L'enquête de journalistes

Le journaliste Pierre Péan dans Noires fureurs, blancs menteurs, s'appuie sur le témoignage de Abdoul Ruzibiza (il reconnaît avoir agi en tant que membre des services secrets présent sur les lieux pour une mission de repérage) et sur sa propre enquête pour attribuer également l'assassinat au mouvement de Paul Kagame[23] dans le but de déclencher des massacres de grande ampleur et ainsi prendre le pouvoir, en apparaissant comme libérateur. Selon Pierre Péan, le FPR déploierait aussi de grands efforts pour empêcher que les enquêtes soient divulguées. Le journaliste Christophe Ayad écrit dans Libération du 21 novembre 2006 que Ruzibiza n'a jamais été poursuivi par le juge Bruguière qui l'a pourtant entendu[27].

Le journaliste Charles Onana qui défend la thèse selon laquelle Paul Kagamé chef du FPR a organisé le génocide des tutsis et hutus modérés a mené sa propre enquête et conclut à la responsabilité du FPR[28]. Il a également réuni, dans un colloque, Honoré Ngbanda Nzambo, ancien ministre congolais, le colonel Luc Marchal, ancien commandant des casques bleus de l'ONU au Rwanda, en 1994, Alain de Brouwer, ancien conseiller politique de l'Internationale démocrate-chrétienne, Wayne Madsen, journaliste et ancien agent de la National Security Agency spécialiste de l'Afrique, Jean Yaovi Degli, Tiphaine Dickson et Raphaël Constant, avocats auprès du TPIR, ainsi que Juan Carrero. Le colloque a conclu à la responsabilité de Paul Kagame[29].

Propos divers

Faustin Twagiramungu, Premier ministre de 1994 à 1995, passé dans l'opposition, a quant à lui « estimé qu’avec le recul, seul le FPR avait intérêt à tuer le Président Habyarimana »[30]. Après la publication du livre du lieutenant Ruzibiza, M. Twagiramungu considéré que la responsabilité du FPR et de Paul Kagame ne faisait plus aucun doute[31].

La piste burundaise

Cette hypothèse est liée à la présence du président burundais dans l'avion. Elle a été étudiée par les députés français auxquels elle est apparue très peu vraisemblable. Elle a également été l'objet d'investigation par le juge Bruguière, qui est parvenu aux mêmes conclusions[32].

Cette hypothèse a toutefois été évoquée à nouveau en novembre 2006 [6] par l'Observatoire de l'Afrique centrale sous une nouvelle forme.

Voir aussi

Liens externes

Notes

  1. Audition de M. Jean-Christophe Belliard, Mission d'information parlementaire, Tome III, Vol 2, p. 289.
  2. cf www.assemblee-nationale.fr, fichier auditio1.rtf, p.99
  3. Evénement du Jeudi du 1er décembre 1994, enquête de Jean-François Dupaquier
  4. cf Patrick de Saint-Exupéry, L'inavouable, la France au Rwanda, Les Arènes (2004), p.214
  5. Dans son audition devant la mission d'information sur le Rwanda, M. Léotard déclarera qu'« aucun élément d’information n’avait pu être recueilli sur place du fait du bouclage immédiat des lieux, rendant impossible l’accès aux débris de l’avion ». cf [1], fichier auditio1.rtf, p.99
  6. Cependant, le tribunal n'a pas reconnu contre lui le chef d'accusation d'entente en vue de commettre un génocide. Voir le résumé du jugement du tribunal pénal international pour la Rwanda en l'affaire Bagosora et consorts.
  7. a, b et c REYNTJENS Filip, Rwanda - Trois jours qui ont fait basculer l'histoire - L'Harmattan, 1995
  8. J'ai serré la main du diable - Libre Expression - 2003
  9. a et b Roméo Dallaire - J'ai serré la main du diable
  10. entériné le 21 avril par le Conseil de sécurité de l'ONU

  11. * PRUNIER Gérard, Rwanda : le génocide, Paris, Dagorno, 1999 (1re éd., 1997)
    * BRAECKMAN Colette, Rwanda, histoire d'un génocide, Fayard, 1994
  12. Jacques Morel et Georges Kapler - Analyse de l'ordonnance du Juge Bruguière
  13. cf. par exemple l'audition de Georges Martres, ancien ambassadeur de France au Rwanda, par la mission d'information sur le Rwanda, [2], fichier auditio1.rtf, p.129
  14. Cité dans Pierre Péan, Noires fureurs, blancs menteurs, p. 344
  15. Les informations contenues dans l'article de Linda Melvern ont été reprises par dans : Rwanda. Un nouveau témoin confirme les accusations portées contre des Français à propos de l’attentat, Colette Braeckman, 31 janvier 2008
  16. Décision du Tribunal pénal international pour le Rwanda à propos du Rapport Houriganou Rapport Hourigan (site divers du TPIR selon les périodes)
  17. Les informations citées dans ce rapport provenaient de sources anonymes, dont la fiabilité n'a pas été notée sur le rapport (cette fiabilité est normalement notée par l'enquêteur sur une échelle qui va de "A - Totalement crédible" à "D - Fiabilité inconnue") et étaient jugées "possiblement crédibles, mais non vérifiées", sur une échelle de 1 à 4
  18. http://www.rwanda-info.net/media/document/Rapport_Bruguiere_Rwanda.pdf
  19. L'un des témoins clés du juge Bruguière se rétracte, par Colette Braeckman, Le Soir, avril 2007.
  20. Documents de la commission nationale rwandaise en réponse au juge Bruguière
  21. « Le mandat du TPIR couvre l'attentat contre Habyarimana (Des Forges) », Agence Hirondelle, 6 mars 2007 ; « L'ordonnance du juge Bruguière est empreinte de “sentiments politiques” selon HRW », Agence Hirondelle, 7 mars 2007
  22. Rwanda, l'histoire secrète, éd. Panama, 2005
  23. a et b Noires fureurs, blancs menteurs, éd. Fayard/Mille et une nuits, 2005
  24. « Deux experts s'élèvent contre une preuve qu'ils estiment fallacieuse », Agence Hirondelle, 7 décembre 2006
  25. Filip Reyntjens, Rwanda. Trois jours qui ont fait basculer l'histoire, Bruxelles-Paris, Institut Africain CEDAF / éd. L'Harmattan, 1996, p. 44
  26. « Le professeur Reyntens évoque le “parcours invisible” de Bagosora », Agence Hirondelle, 16 septembre 2004
  27. Libération du 21 novembre 2006
  28. Les Secrets du génocide rwandais, éd. Duboiris, 2002 et Les Secrets de la justice internationale, éd. Duboiris, 2005
  29. Silence sur un attentat, éd. Duboiris, 2005
  30. [Audition de M. Faustin Twagiramungu http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/rwanda/auditi02.asp#TWAGIRAMUNGU
  31. Entretien accordé à RFI, 18 avril 2006
  32. Ordonnance de soit-communiqué, pp. 7 et 8

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