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Christian Schönbein
Christian Friedrich Schönbein (8 octobre 1799 à Metzingen, Souabe, en Allemagne - 2 août 1868 à Sauersberg, près de Baden Baden), chimiste allemand puis suisse.
Après ses études à Tubingue et Erlangen, il enseigna la chimie et la physique d'abord à Keilhau en Thuringe et finalement à Epsom en Angleterre. Il passa la plus grande partie de sa vie à Bâle, en Suisse. Dès 1828, il occupait de la chaire de chimie et de physique de l'Université de Bâle. En 1835 il y fut nommé professeur.
Découverte de l'ozone
C'est au cours d'expériences de chimie qu'il faisait devant ses étudiants, en 1839, notamment l'oxydation ménagée du phosphore et l'électrolyse de l'eau, qu'il identifia une odeur particulière semblable à celle qui environne les décharges électriques dans l'air. Schönbein parvint à associer cette odeur à un gaz qu'il appela « ozone », d'un mot grec signifiant « odeur ». Schönbein présenta ses découvertes dans une lettre adressée à l'Académie des Sciences de Paris en 1840, intitulée « Recherches sur la nature de l'odeur accompagnant certaines réactions chimiques ». Schönbein découvrit également la catalyse hétérogène de l'électrolyse de l'eau avec de la mousse de platine, technique à l'origine des idées actuelles sur la « pile à combustible ».
Découverte du fulmicoton
Quoique sa femme le lui eût expressément défendu, Schönbein expérimentait volontiers dans la cuisine familiale. Un jour de 1845, il essuya les taches d'acide nitrique et d'acide sulfurique avec un torchon qu'il suspendit au-dessus du poêle pour le faire sécher : le torchon s'enflamma alors spontanément par le seul fait de la chaleur et disparut presque instantanément sans faire de fumée. La cellulose du torchon s'était muée en nitrocellulose ; les radicaux nitrites formés par apport d'acide nitrique créent une source d'oxygène, c'est-à-dire un comburant, et la chaleur ne fait qu'accélérer l'oxydation de la cellulose.
Schönbein comprit les possibilités ouvertes par cette découverte. La poudre à canon, dont l'usage avait dominé les champs de bataille depuis cinq siècles, explosait en dégageant une fumée noire et compacte, qui salissait les artilleurs, encrassait l'âme des canons et des fusils, et gênait la vision du champ de bataille. La nitrocellulose donnait la clef d'une « poudre sans fumée » ; comme on l'utilisa d'abord pour propulser les obus d'artillerie, elle fut appelée « fulmicoton ».
Les tentatives de production industrielle de fulmicoton piétinèrent longtemps car les usines explosaient les unes après les autres (c'est ainsi que le frère d'Alfred Nobel trouva la mort) ; il fallut attendre 1891 pour que les chimistes James Dewar et Frederick Augustus Abel parviennent à stabiliser le fulmicoton, avec un mélange baptisé « cordite » parce qu'on pouvait la former en longues cordes.
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Christian Friedrich Schönbein ».
- Peter Nolte, « Ein Leben für die Chemie. 200 Jahre Christian Friedrich Schönbein, 1799-1999 ». Metzingen 1999.
- Ulf Bossel, « The Birth of the Fuel Cell (1835-1845). Complete Correnspondence between Christian Friedrich Schoenbein and William Robert Grove ». Oberrohrdorf 2000. (ISBN 3-90559-206-1)
- G. I.Brown, « The Big Bang: A History of Explosives » (1998), Sutton Publishing (ISBN 0-75093-792-0)
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