- Sawari 2
-
Sawari 2
Sawari 2 est le nom de code d'une vente de frégate La Fayette à l'Arabie saoudite en 1994.
Opération Sawari 2
- Entre 1993 et 1995, sous la cohabitation de Édouard Balladur, la Sofresa présidée par Jacques Douffiagues, proche du ministre de la défense François Léotard, signe un important contrat d'un montant de 19 milliards de francs avec l'Arabie saoudite portant sur la vente de trois frégates La Fayette (Al Ryadh 812, Al Makkah 814, Al Dammam 816) antiaériennes assortie de la construction d'une base navale et de la formation des équipages.
- L'opération, supervisée par Renaud Donnedieu de Vabres, chargé de mission auprès de François Léotard, assure à l'industrie française 45 millions d'heures de travail, soit l'équivalent de 5000 emplois.
- Appelée opération « Sawari 2 », cette transaction se distingue d'une part par l'intervention directe dans les négociations du Premier ministre Édouard Balladur et de son directeur de cabinet, Nicolas Bazire qui ont rencontré le principal intermédiaire, l'homme d'affaire saoudien, cheikh Ali ben Mussalam et, d'autre part, par l'ampleur des commissions destinées à cheik Ali et à ses associés libanais (8 % du montant du contrat, soit 2,2 milliards, la Sofresa se contentant de 2 %).
- En 1995, dès son élection Jacques Chirac et le gouvernement d'Alain Juppé vont remettre en cause cet accord en concertation avec le prince Sultan Ibn Abdulaziz, ministre de la Défense saoudien. Un nouveau directeur, Michel Mazens prend la place de l'ancien fidèle de Léotard Jacques Douffiagues et le contrat original est détruit en 1996 dans une banque suisse.
- Une partie des commissions avaient déjà été versées. Ces sommes auraient servi, selon les révélations d'un ancien collaborateur de cheikh Ali, à alimenter un réseau de financement politique occulte à travers une filière installée au Liban et dans plusieurs paradis fiscaux.
- Cette opération est soupçonnée d'avoir servi au financement de la campagne présidentielle d'Édouard Balladur, sans que rien ne puisse être prouvé. En 1996, la DGSE avait pratiqué des écoutes des proches de François Léotard pour étayer cette hypothèse.
- L'ancien directeur de la Sofresa, Jacques Douffiagues a déclaré que le « moteur du marché, c'était le gouvernement. Il s'agit d'un contrat classé secret-défense, sur lequel seul le ministre de la Défense peut s'exprimer ». Une éventuelle action en justice a été évoquée mais sans suite, et les personnalités politiques compromises dans cette affaire ont nié toute implication.
Références
- Nouveaux soupçons sur les ventes d'armes - Le Parisien - 24 mai 2002
- Les encombrantes frégates de Donnedieu de Vabres - Libération - 15 mai 2002 (par Karl Laske)
- De Taiwan à Riyad, la valse des commissions - Libération - 3 août 2001
- Ecoutes : des proches de M. Léotard pourraient saisir la justice, Le Monde, 27 juillet 1996
- Des proches de Léotard sur écoutes de la DGSE - Le Télégramme - 9 juillet 1996
Articles connexes
- Sofresa
- Affaire des frégates de Taïwan
- Attentat du 8 mai 2002 à Karachi
- Complexe militaro-industriel français
Catégories : Affaire politico-financière française | Vente d'armes
Wikimedia Foundation. 2010.