- Samuel William Théodore Monod
-
Maximilien Vox
Maximilien Vox, de son vrai nom Samuel William Théodore Monod[1], né le 16 décembre 1894 à Condé-sur-Noireau et mort le 18 décembre 1974 à Lurs où il est enterré, est un graveur, dessinateur, illustrateur, éditeur, journaliste, critique d'art, théoricien et historien de la lettre et de la typographie française[2].
Fils du pasteur Wilfred Monod et frère de Théodore Monod, il a eu cinq fils dont Flavien Monod (1920-1993), graphiste et parolier de chansons comme La Seine ou C'est à l'aube par exemple, le grand angliciste et traducteur, Sylvère Monod, professeur à la Sorbonne (1921-2006), et Richard Monod (1930-1989), homme important dans les milieux du théâtre.
Carrière
Après avoir commencé comme caricaturiste et dessinateur dans la presse comme le périodique laïque Floréal ou L'Humanité, il entre dans la grande édition en dessinant les couvertures des éditions Bernard Grasset de 1924 à 1926, date à laquelle il occupe la direction artistique de Horizons de France chez Plon. En 1927, il dessine les lettrines du Grand Larousse du XXe siècle, qui illustrent de A à Z l'histoire de l'écriture et de l'imprimerie. Conseiller du Paris-Lyon-Méditerranée (PLM), il rédige son Standard Typographique dès 1936, véritable manuel technique de ce qu'on appelle aujourd'hui la déclinaison (style typographique distinctif, familles de caractères dédiées, principes et directives de composition s'adaptant à tous les documents publics et administratifs), il donne de nombreux cours à l'École du Louvre, à l'École des Beaux-Arts, et à la New York University. En 1938, il dessine le fameux logo pour la SNCF naissante et, là encore, il harmonisera graphiquement l'ensemble de ses documents. En 1939, il est nommé chef de service au commissariat général à l'Information confié à Jean Giraudoux par Édouard Daladier, où il devient l'adjoint de Julien Cain à l'édition, jusqu'en 1940. Il a alors une activité importante qui se concrétise surtout par l'édition de livres d'art à l'Union Bibliophile de France. En 1946, il est nommé administrateur des éditions Denoël et y anime la Collection Vox. Puis il fonde la revue professionnelle Caractère et s'occupe personnellement de la réalisation d'un annuaire Caractère Noël rassemblant toutes les nouveautés typographiques, techniques et graphiques de 1951 à 1964.
En 1952, avec Jean Garcia, Jean Giono, Lucien Jacques, Robert Ranc, il fonde à Lurs un centre de rencontres « les Rencontres internationales de Lure »[3], où se réunissent en congrès tous les ans les spécialistes du monde entier de la lettre, de l'imprimerie et du livre. Grand connaisseur de l'Empereur, il publiera en 1959 le premier Napoléon édité dans la collection Microcosme au Seuil. Ses mémoires, rédigées en 1970, et souvent citées par fragments, sont toujours inédites à ce jour. Elles constituent pourtant un document important pour la connaissance de l'histoire de l'édition et de son personnel dans les années 1920-1970.
Fin dessinateur et graveur, auteur donc toujours innovant de concepts et objets publicitaires, directeur de revues et auteur d'articles historiques sur l'ensemble des métiers du livre, créateur de collections bibliographiques soignées et toujours en tirage limité. Il demeure enfin vivant et connu dans le monde de la typographie par son modèle pédagogique de reconnaissance et d'identification des caractères et des lettres qui reste aujourd'hui encore le seul agréé par l’Association typographique internationale (ATypI).
En effet Maximilien Vox est le créateur en 1954 de ce qui deviendra la classification des caractères typographiques Vox-AtypI adoptée par la commission de l’ATypI en 1962.
La Classification Vox proprement dite regroupe neuf familles fondamentales : les Humanes, les Garaldes, les Réales, les Didones, les Mécanes, les Linéales, les Incises, les Scriptes et les Manuaires, où se rangent les polices. Ces familles définissent à leur tour des « types de transition ». L’ATypI a ajouté à ces neuf familles deux catégories: les Fractures où l’on retrouve tous les caractères gothiques, très utilisés en Allemagne, et les Non-latines (hébreu, arabe coréen, etc)[4]. Comme le dit Maximilien Vox lui-même : « Chacune de ces familles correspond à la fois à un style graphique, à un moment de l’histoire, à un fait intellectuel ».
Grand amateur du personnage de Napoléon Ier, il présente et annote en 1943 la Correspondance de Napoléon, six cents lettres de travail (1806-1810) et écrit un Napoléon, publié en 1959 dans la collection "Microcosme / Le temps qui court" aux éditions du Seuil.
Le lycée professionnel du Livre et des Arts graphiques Maximilien-Vox situé au 5 rue Madame, 75006 Paris, dispense des formations consacrées aux arts plastiques, aux industries graphiques et à la cartographie.
Notes et références
- ↑ Biographie sur www.thussens.com. Consulté le 25 août 2009.
- ↑ Iconographie importante et divers documents rares ou inédits sur Ralentir travaux.. Consulté le 25 août 2009.
- ↑ Historique sur Site des Rencontres internationales de Lure. Consulté le 25 août 2009.
- ↑ Classification Vox-ATypI sur Typographie & Civilisation. Consulté le 25 août 2009.
Catégories : Naissance en 1894 | Décès en 1974 | Famille Monod | Arts graphiques | Édition | Histoire du livre | Typographie
Wikimedia Foundation. 2010.