- Salon des arts ménagers
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Salon annuel présentant les innovations en matière d’habitation et d’équipement, le salon des arts ménagers est apparu en 1923 et connaît un record de fréquentation au milieu des années 1950.
Sommaire
Un salon de la recherche et de l’invention (1923-1939)
Près de vingt ans après l’ouverture de la Foire de Paris, le fondateur du Salon des appareils ménagers, Jules-Louis Breton, ancien Sous Secrétaire d'Etat des Inventions, des Etudes et des Expériences techniques, ouvre en 1923 un baraquement sur le Champ-de-Mars consacré aux dernières inventions et aux recherches en cours (voir Office national des recherches scientifiques et industrielles et des inventions). Son succès conduit à une installation au Grand Palais à partir de 1926. De 1934 à 1939, le salon est accompagné d’une Exposition sur l’habitation dirigée par Paul Breton, ingénieur des arts et métiers, fils de Jules-Louis Breton.
De la reconstruction à « l’éducation » (1948-1954)
Immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, l’urgence de la situation conduit le ministre de la Reconstruction à se tourner vers Paul Breton pour lui confier l’organisation d’expositions consacrées au relogement des sinistrés :
- Exposition de la Reconstruction (1945)
- Exposition des techniques américaines (1946)
- Exposition internationale de l’urbanisme et de l’habitation (1947)
L’exposition de 1947 -où sont présentés les principaux projets de reconstruction en France et en Europe- donne le ton de la réouverture prochaine du Salon des arts ménagers (17ème), également dirigée par Paul Breton. L’innovation se recentre définitivement sur l’habitation : partant de l’architecture pour arriver aux plus petits équipements, le mobilier prend une place prépondérante avec la création du « Foyer d’Aujourd’hui » à partir de 1948, sous la direction de Jean Fressinet et de René Gabriel qui cherchent des meubles de série à la fois « modernes »et financièrement accessibles. Cependant, le taux d’équipement des ménages reste très faible et, plus qu’un accès à l’achat, le salon veut alors jouer un rôle d’apprentissage et d’éducation pour orienter l’investissement des ménages[1].
Haut lieu de la consommation (1955-1960)
À partir de 1954-1955, le redressement économique de la France et la diffusion du prêt à la consommation permettent un réel accès aux « produits » promus par le salon. Celui-ci connaît alors son âge d’or, avec une fréquentation dépassant largement le million de visiteurs.
Son objectif est ainsi défini dans le catalogue de 1956 :
« Le Salon des arts ménagers n’est pas issu du jeu des intérêts privés. Créé sur l’initiative d’un haut fonctionnaire de l’État, loin de devenir une entreprise particulière, il est demeuré la propriété du Centre national de la recherche scientifique, établissement public du Ministère de l’éducation nationale. Diffusant l’enseignement propre à assurer en France le bonheur familial dans le foyer rénové, il sert actuellement la prospérité générale, suscitant […] l’essor des industries comme le développement du commerce et participe, en outre par sa contribution annuelle, au succès des travaux les plus élevés de la science… ». »
Si ces principes retracent l’état d’esprit originel, il faut reconnaître que la vue de la grande nef consacrée aux appareils ménagers va devenir le symbole de la société de consommation. Cependant, en marge des mats publicitaires lumineux des grandes marques, le rêve et l’utopie ont toujours leurs places : par exemple, en 1956 dans la présentation de la Maison TOUT en plastiques (René Coulon et Lionel Schein, architectes ; Alain Richard décorateur ; Raymond Camus, constructeur), ou dans le objets du quotidien, comme dans le stand « Formes utiles » (cf. Union des artistes modernes). D’un autre côté, la seconde moitié des années 1950 introduit également l’idée de mode : l’achat n’est plus seulement utilitaire et destiné à durer, l'objet devient « consommable » s'appuyant désormais sur un renouvellement esthétique et des couleurs plus attrayantes…
Vers un salon des professionnels (1961-1983)
En 1961, le Salon quitte le Grand Palais pour s’installer au Centre des nouvelles industries et technologies (CNIT). Alors que les années 1960 correspondent à l’apogée des Trente Glorieuses et à l’investissement d’une majorité des ménages dans un équipement lourd (réfrigérateur, lave-linge, téléviseur), le salon des arts ménagers connaît le début de son déclin : les magasins se multiplient dans toutes les villes de France et il n’est plus donc utile d’aller à Paris pour découvrir des nouveautés — qui n’en sont plus vraiment —. Ce sont désormais les représentants ou les commerçants des « maisons de cadeaux » ou d’« électroménager » qui effectuent le déplacement pour sélectionner leurs produits. Le dernier Salon a lieu en 1983, il est ensuite remplacé par le Salon de l'équipement domestique (PROMODO). Réservé aux professionnels, il a lieu au parc des Expositions de Villepinte.
Notes et références
- Claire Leymonerie, « Le Salon des arts ménagers dans les années 1950 » in Sophie Chauveau, « Consommer en masse », Vingtième Siècle revue d’histoire, juillet-septembre 2006.
Voir aussi
Bibliographie
- Guillemette Delaporte, Les années U.A.M. 1929-1958, éditions Norma, 2002.
- Bariset-Marc Lucie, Les Bons Génies de la vie domestique, Centre Pompidou, 2000.
- Jacques Rouaud, 60 ans d’arts ménagers, Syros Alternatives, 19891993.
Articles connexes
Liens externes
- Archives INA sur le Salon des arts ménagers
- Association Arts Ménagers
- Historique du Salon des arts ménagers, musée des arts décoratifs
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme
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